L’annonce bien tardive d’une procédure judiciaire par un
juge d’Algérie, contre un ancien et fortuné ministre de l’énergie, des mines de
Sonatrach, des pétroles et gaz, par ailleurs copain de classe de Bouteflika, a
mis en branle la grande majorité de la presse nationale, publique et privée….Privée
de quoi ? C’est justement là la véritable question ! Car hormis
quelques titres, avant l’annonce de la procédure de mandat d’arrêt
international, peu de journaux s’étaient aventurés à déchiffrer les rares
interventions du mis en cause. Cette peur, qui n’a rien à voir avec la retenue,
s’explique pourtant par une seule et unique phrase du sieur Chakib. Questionné
suite à l’interpellation de s responsables de Sonatrach, et au lieu de chercher
à se disculper en se défaussant – comme il ne cesse de le faire depuis le
fameux mandat d’Interpol-, sur les gestionnaires et les cadres ayant géré la
boite qui aliment le trésor public de l’Algérie.
Alors qu’il était encore aux affaires, mais également au sommet de l’arrogance dont il ne s’est toujours pas départi, Chakib avait tout bonnement rappelé à l’intention d’une meute de journalistes trop curieux et trop bavards, qu’il ne fallait surtout pas oublier qu’il « appartenait au clan présidentiel ». Une formule très Américaine, quoi de plus normal pour un détenteur de la Green-Card, formule loudre de sens et qui n’avait fait sursauter personne. Pourtant, c’était un rappel cinglant à l’intention de ses amis « du clan présidentiel », mais également de ceux qui seraient tentés d’aller poursuivre quelques investigations. Il faut reconnaître que cet ancien économiste du FMI ou de la BM, à défaut de sauver l’Argentine de la débâcle, ce pourquoi il avait été nommé et grassement payé, Chakib savait trouver les mots qui tuent. Du seul fait de son appartenance fièrement brandie au clan, Il se prémunissait de toute poursuite. Et ce ne sont pas ses interviews téléphoniques à partir de sa résidence texane qui risquent de lui attirer le moindre ennui. Du moins avec la justice de son pays dont il dit craindre la partialité. Tiens donc ! Même un ancien ministre, détenteur de la Green-Card qui vaut toutes les immunités, ne ferait plus confiance à la justice du pays qui l’a fait ministre et vice roi en charge des recettes ! C’est tout de même fort de café, avouons-le sans rougir ! Mais passons ! Toutes ces déclarations, copieusement relayées par la presse indigène doivent certainement avoir un sens ! Si Chakib se fait aussi disert, c’est que ses messages cachent très mal son système de défense. Car en répétant à tue-tête que lui en qualité de ministre, il n’a rien à voir avec ces histoires de détournements d’argent sale et de pots de vins, c’est qu’il doit avoir des raisons. Et c’est là où sa plaidoirie prend tout son sens. On sait très bien que dans ce genre de combines à plusieurs tiroirs et à multiples comptes devises, le nombre d’intervenants, d’intermédiaires et de suceurs est proportionnel aux somme subtilisées. Ici il s’agit de contrats portants sur des dizaines de milliards de dollars, étalés sur plus d’une décennie ! Après la décennie rouge -ou noire, c’est selon-, voici venue celle de la décennie bleue pétrole ! Comme pour extraire le pétrole et le faire parvenir au marché de Londres ou d’Amsterdam, il faut nécessairement une chaine de solidarité. Car pour les commissions et les pourboires, il est indispensable de créer une chaine parallèle. Et dans cette chaine parallèle, on trouve le premier cercle, c’est celui du clan, puis viennent ensuite les autres maillons de la chaine de solidarité, ceux qui entretiennent les circuits et qui se servent au passage, puis il faut aussi veiller à en donner à ceux qui sont en charge de la surveillance…ça fait beaucoup de monde ? Mais la réussite est à ce prix, tous ceux qui travaillent dans le pétrole vous le diront, sans une solidarité sans failles, rien ne peut sortir des derricks. Comment faire pour s’assurer que tout baigne dans l’huile autrement qu’en introduisant des lubrificateurs à tous les niveaux des rouages ! Et c’est ainsi que l’on se fait des amis partout ! Dans la poésie Arabe classique, le poète a toujours à ses cotés deux potes (Khalilayne) dont il ne se départit jamais. Ils sont présents partout et aucun poète n’a osé s’en séparer, sans perdre la sève. Ce sont les « Khalil », qui même lorsqu’ils ne sont qu’imaginaires, aident à combler un trou. Nul doute que ce sont ces « Khalil » des temps modernes qui ont fait la fortune et l'immunité de Chakib. Et ces « Khalil » sont partout où se trouve non pas le pétrole ou le gaz, mais seulement leur odeur. C'est-à-dire en tout lieux où se traitent les affaires du pétrole, des mines, de l’électricité et du dessalement…de l’eau de mer…du coup ça fait des milliers de « Khalil » pour Chakib…c’est ce qui lui donne autant d’arrogance et autant d’insouciance, ses milliers d’amis, même ceux qui s’ignorent, sont là pour le protéger et venir à son secours…un acte salutaire pour soustraire toute cette racaille à toutes les justices du monde…et l’Italienne n’a qu’à bien se tenir…tant que la pétrochimie Algérienne peut encore lui offrir des contrats juteux…et si peu encombrants…et puis entre Khalil, on se doit assistance en tous lieux et en toute circonstance, la prose n’en sera que plus belle…et surtout plus juteuse…et plus fluide…c’est ça le charme des fluides, c’est leur liquidité qui les rends si précieux…comme un « Khalil » sans qui la poésie classique manquerait de saveurs…qui, contrairement aux gouts et aux couleurs, se partagent aisément et donne de la profondeur aux alliances, même les plus inattendues…Demandez à Chakib, il en connaît un bout …de torchère…
Pour etre complet, voici une interview de Djilali Hadjadj, le pérsident de la commission de lutte contre la corruption paru dans TSA du 17-08-2013 ( lien : http://www.tsa-algerie.com/actualite/item/1575-djilali-hadjadj-revient-sur-l-affaire-khelil-il-y-a-des-luttes-de-clans-entre-le-drs-et-l-entourage-de-bouteflika)
Alors qu’il était encore aux affaires, mais également au sommet de l’arrogance dont il ne s’est toujours pas départi, Chakib avait tout bonnement rappelé à l’intention d’une meute de journalistes trop curieux et trop bavards, qu’il ne fallait surtout pas oublier qu’il « appartenait au clan présidentiel ». Une formule très Américaine, quoi de plus normal pour un détenteur de la Green-Card, formule loudre de sens et qui n’avait fait sursauter personne. Pourtant, c’était un rappel cinglant à l’intention de ses amis « du clan présidentiel », mais également de ceux qui seraient tentés d’aller poursuivre quelques investigations. Il faut reconnaître que cet ancien économiste du FMI ou de la BM, à défaut de sauver l’Argentine de la débâcle, ce pourquoi il avait été nommé et grassement payé, Chakib savait trouver les mots qui tuent. Du seul fait de son appartenance fièrement brandie au clan, Il se prémunissait de toute poursuite. Et ce ne sont pas ses interviews téléphoniques à partir de sa résidence texane qui risquent de lui attirer le moindre ennui. Du moins avec la justice de son pays dont il dit craindre la partialité. Tiens donc ! Même un ancien ministre, détenteur de la Green-Card qui vaut toutes les immunités, ne ferait plus confiance à la justice du pays qui l’a fait ministre et vice roi en charge des recettes ! C’est tout de même fort de café, avouons-le sans rougir ! Mais passons ! Toutes ces déclarations, copieusement relayées par la presse indigène doivent certainement avoir un sens ! Si Chakib se fait aussi disert, c’est que ses messages cachent très mal son système de défense. Car en répétant à tue-tête que lui en qualité de ministre, il n’a rien à voir avec ces histoires de détournements d’argent sale et de pots de vins, c’est qu’il doit avoir des raisons. Et c’est là où sa plaidoirie prend tout son sens. On sait très bien que dans ce genre de combines à plusieurs tiroirs et à multiples comptes devises, le nombre d’intervenants, d’intermédiaires et de suceurs est proportionnel aux somme subtilisées. Ici il s’agit de contrats portants sur des dizaines de milliards de dollars, étalés sur plus d’une décennie ! Après la décennie rouge -ou noire, c’est selon-, voici venue celle de la décennie bleue pétrole ! Comme pour extraire le pétrole et le faire parvenir au marché de Londres ou d’Amsterdam, il faut nécessairement une chaine de solidarité. Car pour les commissions et les pourboires, il est indispensable de créer une chaine parallèle. Et dans cette chaine parallèle, on trouve le premier cercle, c’est celui du clan, puis viennent ensuite les autres maillons de la chaine de solidarité, ceux qui entretiennent les circuits et qui se servent au passage, puis il faut aussi veiller à en donner à ceux qui sont en charge de la surveillance…ça fait beaucoup de monde ? Mais la réussite est à ce prix, tous ceux qui travaillent dans le pétrole vous le diront, sans une solidarité sans failles, rien ne peut sortir des derricks. Comment faire pour s’assurer que tout baigne dans l’huile autrement qu’en introduisant des lubrificateurs à tous les niveaux des rouages ! Et c’est ainsi que l’on se fait des amis partout ! Dans la poésie Arabe classique, le poète a toujours à ses cotés deux potes (Khalilayne) dont il ne se départit jamais. Ils sont présents partout et aucun poète n’a osé s’en séparer, sans perdre la sève. Ce sont les « Khalil », qui même lorsqu’ils ne sont qu’imaginaires, aident à combler un trou. Nul doute que ce sont ces « Khalil » des temps modernes qui ont fait la fortune et l'immunité de Chakib. Et ces « Khalil » sont partout où se trouve non pas le pétrole ou le gaz, mais seulement leur odeur. C'est-à-dire en tout lieux où se traitent les affaires du pétrole, des mines, de l’électricité et du dessalement…de l’eau de mer…du coup ça fait des milliers de « Khalil » pour Chakib…c’est ce qui lui donne autant d’arrogance et autant d’insouciance, ses milliers d’amis, même ceux qui s’ignorent, sont là pour le protéger et venir à son secours…un acte salutaire pour soustraire toute cette racaille à toutes les justices du monde…et l’Italienne n’a qu’à bien se tenir…tant que la pétrochimie Algérienne peut encore lui offrir des contrats juteux…et si peu encombrants…et puis entre Khalil, on se doit assistance en tous lieux et en toute circonstance, la prose n’en sera que plus belle…et surtout plus juteuse…et plus fluide…c’est ça le charme des fluides, c’est leur liquidité qui les rends si précieux…comme un « Khalil » sans qui la poésie classique manquerait de saveurs…qui, contrairement aux gouts et aux couleurs, se partagent aisément et donne de la profondeur aux alliances, même les plus inattendues…Demandez à Chakib, il en connaît un bout …de torchère…
Pour etre complet, voici une interview de Djilali Hadjadj, le pérsident de la commission de lutte contre la corruption paru dans TSA du 17-08-2013 ( lien : http://www.tsa-algerie.com/actualite/item/1575-djilali-hadjadj-revient-sur-l-affaire-khelil-il-y-a-des-luttes-de-clans-entre-le-drs-et-l-entourage-de-bouteflika)
Djilali Hadjadj revient sur l’affaire Khelil « Il y a des luttes de clans entre le DRS et l’entourage de Bouteflika »
Djilali Hadjadj, porte-parole de l’Association algérienne de
lutte contre la corruption (AACC), lie le mandat d’arrêt international
lancé contre Chakib Khelil à des luttes de clans entre le DRS et
l’entourage de Bouteflika. Son association compte dévoiler de nouvelles
affaires de corruption.
Vous avez jugé peu crédible le lancement du mandat d’arrêt international contre Chakib Khelil. Pourquoi ?
La justice algérienne, depuis l’indépendance et particulièrement ces dernières années, ne nous a jamais habitués à faire preuve d'indépendance et de compétence. Ce n’est donc pas avec une déclaration à la presse qu’un procureur général va nous faire croire que la justice est indépendante et qu’elle a décidé d’ouvrir un certain nombre de dossiers.
Aujourd’hui, nous savons que les magistrats italiens ont un dossier assez complet et qui est presque en voie d’être bouclé en termes d’instruction. Et que contrairement à ce que déclare le procureur général d’Alger, la justice algérienne ne collabore pas beaucoup. Les commissions rogatoires envoyées par les Suisses et les Italiens auprès de leurs collègues algériens n’ont pas eu les réponses espérées ou attendues. L’association a des informations sûres et vérifiées émanant des magistrats suisses et italiens indiquant que la collaboration des juges algériens est extrêmement insuffisante.
Dans le cadre de l’affaire SNC-Lavalin, par exemple, les juges suisses ont proposé à leurs homologues algériens de venir auditionner l’ancien vice-président de SNC-Lavalin qui est en prison à Genève, et qui était en fonction au moment où des contrats ont été attribués par l’Algérie à ce groupe. C’était une opportunité extraordinaire. Mais, les juges algériens n’ont pas donné suite. Quand la gendarmerie royale canadienne, qui enquête sur l’affaire, a demandé à auditionner ce responsable, les juges suisses ont répondu favorablement dans la semaine.
Les juges italiens et suisses ont également évoqué un sérieux problème de compétence de leurs homologues algériens par rapport à ces affaires qui sont extrêmement complexes. Ils ont notamment évoqué des commissions rogatoires très mal ficelées, très mal rédigées, et des informations demandées qui manquent totalement de précisions.
Quelle lecture faites-vous, alors, de la procédure judiciaire en cours contre l’ancien ministre de l’Énergie ?
Il ne faudrait pas qu’on soit dupes ! S’il y avait une justice indépendante, Chakib Khelil aurait été convoqué depuis 2010. Cela fait partie des luttes de clans, entre le DRS et l’entourage de Bouteflika, dans la perspective de 2014. Nous sommes malheureusement habitués à cela. Les déclarations à la presse de Chakib Khelil et le communiqué de Farouk Ksentini font d’ailleurs partie d’une contre-offensive du clan présidentiel pour essayer de minimiser les propos du procureur général d’Alger. M. Ksentini s'est exprimé en tant que président de la Commission consultative de la promotion et de la protection des droits de l’Homme. Il a porté des critiques, non pas en tant qu’avocat mais en tant que président de la commission, sur les propos du procureur général d’Alger. À aucun moment, il ne dit que la corruption est une atteinte aux droits de l’Homme. Il dit que le dossier doit être transféré à la Cour suprême. On sait très bien que la Cour suprême est le cimetière des affaires de corruption où sont entassés des personnages très proches du président.
En fait, nous sommes toujours en face du même pouvoir en Algérie. En tant qu’association, cette lutte ne nous concerne pas directement. Car elle peut très bien se terminer dans un ou deux mois par un accord et toutes ces affaires seront ainsi enterrées. Ce qui nous intéresse, c’est que ces affaires puissent aller le plus loin possible au niveau des justices des pays concernés. Nous ne nous faisons pas trop d’illusions sur la justice algérienne, sur son indépendance et sa compétence.
Vous ne croyez pas non plus à une réelle volonté du DRS pour lutter contre la corruption ?
Pas du tout ! Sur le plan de la loi, il est habilité à faire des enquêtes à partir du moment où il dispose d’un service de police judiciaire qui est reconnu légalement et qui est réglementé et à partir du moment où ces enquêtes sont menées sous l’autorité d’un juge. Mais nous aurions souhaité que le DRS ne soit pas habilité à mener ce type d’enquête puisqu’il ne s’agit pas d’une institution de sécurité qui fonctionne selon un minimum de transparence.
Vous avez évoqué des pressions algériennes sur les Italiens. De quoi s’agit-il ?
Nous avons des informations indiquant que le clan présidentiel, à travers ses différents relais nationaux et internationaux, est en train de faire pression sur le gouvernement et les entreprises italiens pour essayer d’interrompre ou de freiner les enquêtes judiciaires en exerçant une sorte de chantage : soit vous arrêtez les enquêtes, soit nous arrêtons les projets et on ne donne plus de marchés. Et cet exercice du chantage est une technique assez ancienne du pouvoir algérien.
Votre association menace de révéler d’autres affaires de corruption. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Il s’agit d’informations que nous sommes en train de vérifier et de recouper et que nous donnerons en temps utile. Elles concernent les nouvelles retombées de l’affaire SNC-Lavalin et d’autres affaires entre l’Algérie et l’Espagne. Il s’agit de la commercialisation du gaz, l’affaire du gazoduc et des contrats avec des firmes espagnoles. Nous avons des informations sur des intermédiaires internationaux qui auraient manœuvré pour obtenir des pots-de-vin. Le roi d’Espagne a effectué une visite officielle en Algérie en 2007. Il était accompagné de plusieurs ministres et de plusieurs dizaines de chefs d’entreprises espagnoles. Ce qui est normal. Ce qui ne l’est pas, c’est que dans la délégation, il y avait une intermédiaire européenne, très proche du roi, qui avait déjà approché des officiels algériens pour faciliter l’octroi de marchés à des entreprises espagnoles.
La justice algérienne, depuis l’indépendance et particulièrement ces dernières années, ne nous a jamais habitués à faire preuve d'indépendance et de compétence. Ce n’est donc pas avec une déclaration à la presse qu’un procureur général va nous faire croire que la justice est indépendante et qu’elle a décidé d’ouvrir un certain nombre de dossiers.
Aujourd’hui, nous savons que les magistrats italiens ont un dossier assez complet et qui est presque en voie d’être bouclé en termes d’instruction. Et que contrairement à ce que déclare le procureur général d’Alger, la justice algérienne ne collabore pas beaucoup. Les commissions rogatoires envoyées par les Suisses et les Italiens auprès de leurs collègues algériens n’ont pas eu les réponses espérées ou attendues. L’association a des informations sûres et vérifiées émanant des magistrats suisses et italiens indiquant que la collaboration des juges algériens est extrêmement insuffisante.
Dans le cadre de l’affaire SNC-Lavalin, par exemple, les juges suisses ont proposé à leurs homologues algériens de venir auditionner l’ancien vice-président de SNC-Lavalin qui est en prison à Genève, et qui était en fonction au moment où des contrats ont été attribués par l’Algérie à ce groupe. C’était une opportunité extraordinaire. Mais, les juges algériens n’ont pas donné suite. Quand la gendarmerie royale canadienne, qui enquête sur l’affaire, a demandé à auditionner ce responsable, les juges suisses ont répondu favorablement dans la semaine.
Les juges italiens et suisses ont également évoqué un sérieux problème de compétence de leurs homologues algériens par rapport à ces affaires qui sont extrêmement complexes. Ils ont notamment évoqué des commissions rogatoires très mal ficelées, très mal rédigées, et des informations demandées qui manquent totalement de précisions.
Quelle lecture faites-vous, alors, de la procédure judiciaire en cours contre l’ancien ministre de l’Énergie ?
Il ne faudrait pas qu’on soit dupes ! S’il y avait une justice indépendante, Chakib Khelil aurait été convoqué depuis 2010. Cela fait partie des luttes de clans, entre le DRS et l’entourage de Bouteflika, dans la perspective de 2014. Nous sommes malheureusement habitués à cela. Les déclarations à la presse de Chakib Khelil et le communiqué de Farouk Ksentini font d’ailleurs partie d’une contre-offensive du clan présidentiel pour essayer de minimiser les propos du procureur général d’Alger. M. Ksentini s'est exprimé en tant que président de la Commission consultative de la promotion et de la protection des droits de l’Homme. Il a porté des critiques, non pas en tant qu’avocat mais en tant que président de la commission, sur les propos du procureur général d’Alger. À aucun moment, il ne dit que la corruption est une atteinte aux droits de l’Homme. Il dit que le dossier doit être transféré à la Cour suprême. On sait très bien que la Cour suprême est le cimetière des affaires de corruption où sont entassés des personnages très proches du président.
En fait, nous sommes toujours en face du même pouvoir en Algérie. En tant qu’association, cette lutte ne nous concerne pas directement. Car elle peut très bien se terminer dans un ou deux mois par un accord et toutes ces affaires seront ainsi enterrées. Ce qui nous intéresse, c’est que ces affaires puissent aller le plus loin possible au niveau des justices des pays concernés. Nous ne nous faisons pas trop d’illusions sur la justice algérienne, sur son indépendance et sa compétence.
Vous ne croyez pas non plus à une réelle volonté du DRS pour lutter contre la corruption ?
Pas du tout ! Sur le plan de la loi, il est habilité à faire des enquêtes à partir du moment où il dispose d’un service de police judiciaire qui est reconnu légalement et qui est réglementé et à partir du moment où ces enquêtes sont menées sous l’autorité d’un juge. Mais nous aurions souhaité que le DRS ne soit pas habilité à mener ce type d’enquête puisqu’il ne s’agit pas d’une institution de sécurité qui fonctionne selon un minimum de transparence.
Vous avez évoqué des pressions algériennes sur les Italiens. De quoi s’agit-il ?
Nous avons des informations indiquant que le clan présidentiel, à travers ses différents relais nationaux et internationaux, est en train de faire pression sur le gouvernement et les entreprises italiens pour essayer d’interrompre ou de freiner les enquêtes judiciaires en exerçant une sorte de chantage : soit vous arrêtez les enquêtes, soit nous arrêtons les projets et on ne donne plus de marchés. Et cet exercice du chantage est une technique assez ancienne du pouvoir algérien.
Votre association menace de révéler d’autres affaires de corruption. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Il s’agit d’informations que nous sommes en train de vérifier et de recouper et que nous donnerons en temps utile. Elles concernent les nouvelles retombées de l’affaire SNC-Lavalin et d’autres affaires entre l’Algérie et l’Espagne. Il s’agit de la commercialisation du gaz, l’affaire du gazoduc et des contrats avec des firmes espagnoles. Nous avons des informations sur des intermédiaires internationaux qui auraient manœuvré pour obtenir des pots-de-vin. Le roi d’Espagne a effectué une visite officielle en Algérie en 2007. Il était accompagné de plusieurs ministres et de plusieurs dizaines de chefs d’entreprises espagnoles. Ce qui est normal. Ce qui ne l’est pas, c’est que dans la délégation, il y avait une intermédiaire européenne, très proche du roi, qui avait déjà approché des officiels algériens pour faciliter l’octroi de marchés à des entreprises espagnoles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire