Kamel Daoud, le chroniqueur le plus controversé, voire
parfois le plus consensuel, est venu en ce samedi 5 janvier 2013 deviser sur l’Algérie
de 2012. Pas celle de l’année dernière, non celle de 2012 ans, c'est-à-dire depuis
l’avant Jésus Christ à l’après Mahomet…enfin 15 siècle après Sidna Mohamed et
seulement 50 ans après le départ contraint et forcé des derniers colonisateurs
exogènes.
Natif de la voisine Mesra, Kamel Daoud, ou Kamel David selon le concept
djihadiste en vogue dans les sphères islamistes du Maghreb et du Machrek a fait une lecture de l'histoire récente de l'Algérie. C’était
pour lui l’occasion pour souligner que l’évènement majeur de l’année écoulé est
largement partagé entre le départ de Béria Benbouzid et l’élection législative de
mai dernier; qui a vu le conglomérat islamiste se faire atomiser par des dissensions
internes et des forces centrifuges d’origines inconnues. Il a également parlé avec
gravité de la situation métastasique avancée des notre partie saharienne du
patrimoine de l’Algérie. Une situation gravissime selon le père de Raïna
Raïkoum qui voit dans la situation étrange du nord Mali un grand risque de dépeçage
de l’Algérie millénaire. Parlant sous le sceau de la confidence- parce que en
milieu confiné- il dira combien les dissensions chez le peuple de l’Azawed est
porteuse de risques d’atomisation de l’Algérie, ajoutant avec gravité et sans
modération que le jacobinisme de l’Etat national n’était probablement pas
conscient de l’extrême urgence qu’il y a à favoriser une approche moins
centralisée de la structure de l’Etat. Ce serait là la seule formule qui
aiderait le pays à traverser les nombreux écueils que la situation explosive
des nos territoires du Sud sont en train de couver depuis quelques années.
L’intellectuel
a parlé avec son cœur, car pour que l’Algérie puisse continuer à se construire,
il fallait qu’à tous les niveaux de la gouvernance, il y ait une réelle
volonté de consensus. Un maitre mot qu’il s’échinera à répéter face à un
auditoire qui, petit à petit, prenait conscience de la situation catastrophique
dans laquelle se meuvent nos compatriotes des provinces sahariennes. Un
intervenant fera remarquer que le jeune blogueur Yacine Zaïd -qu’un tribunal de
Ouargla venait de condamner à une peine
de 6 mois d’emprisonnement avec sursis-, vient
de déclarer que lors de sa garde à vue, des prisonniers lui ont
ouvertement parlé d’un projet de sécession…des provinces Sahariennes, Kamel nous également parlé à mots
feutrés de ses projets et de ses convictions. Ce qui est certain, c’est que l’intellectuel
est totalement en phase avec son peuple dont il soulignera la grande
intelligence et l’irréversible engagement pour le pays. Pour l’enfant de Mesra,
pur produit de l’école de Benbouzid, comme il se définit lui-même, les
dernières élections législatives constituent un tournant dans la vie du pays, en ce sens,
soulignera-t-il, que ceux qui sont allés voter ont fait un vote utile avec l’unique
souci d’éviter au pays la chienlit…Un peuple qui sait faire la part des choses,
un peuple qui cultive le syndrome « Oum Dormane » est un peuple
capable de discernement, soutiendra-t-il en substance.
Dans la salle, nombreux,
voire majoritaires furent les sceptiques…mais c’est bien là le propre de l’intellectuel,
d’avoir toujours uns longueur d’avance…chez Kamel ça ne se mesure pas en
distance mais en capacité à être en phase avec la population pour mieux la
guider vers des rivages plus sereins et plus généreux…des paroles que Boussayar
ne peut ne pas partager, car dans son message subliminal, Kamel Daoud à dessiné
les contours de son engagement futur. Et ce qui ne gâte rien, c’est que cet
engagement il en fasse l’annonce chez lui, sur ses terres…en tous cas pas très
loin…bienvenue au pays du consensus monsieur le chroniqueur…
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