Les
blessures d’aujourd’hui sont les cicatrices de demain...
Comme il fallait s’y attendre, les élections locales sont
mises à profit pour remettre au cœur de la Cité la notion de citoyenneté. Rien
que de plus normal. Une belle occasion
pour faire bouger les choses. Et surtout de mobiliser à nouveau la population
autour de l’intérêt commun. Pour la grande majorité silencieuse, les jeux sont
fait! Et c’est là que la chose ne semble pas évidente pour tout le monde. L’observateur
avertis aura noté une relative mobilisation d’une frange de la société qui
était jusque-là confinée à un rôle de simple
faire valoir. Ce soudain intérêt pour la chose publique a quelque chose de
réjouissant. Car il devait à mon humble avis susciter l’engouement de la
population. Mais pas seulement ! Seulement voilà, les enjeux paraissent
plus importants que les défis. Résultats des courses, plusieurs listes se sont
formées au grès de sensibilités. Ceci s’est traduit très vite et à notre grand désappointement,
par un début de déchirement de la société civile. Du moins celle qui s’exprime
à travers les réseaux sociaux. Puis, ces petites querelles se sont vite transformées en joutes électorales. On serait tenté de jubiler. Voir émerger
une telle vitalité, retrouver des noms de personnes des plus respectables se mêler
à la foule et engager les débats est assurément le signe d’une grande vitalité
que nous étions nombreux à appeler de nos vœux. Mais cette embellie démocratique
s’est vite engagée dans une voie qui nous parait dangereuse. Pour les Mostaganémois
de cœur, il est malheureux de voir des amitiés et des alliances anciennes, que
l’on croyait vigoureuses, se déliter, s’atomiser et plus grave encore, s’affronter
en des joutes qui ne présagent rien de bon. Le constater et se taire n’est pas
une bonne posture. D’abord parce qu’il s’agit pratiquement d’affaire de famille !
Le bon sens paysan exige de nous de rester à l’écart. Mais la raison nous
incite à tirer la sonnette d’alarme. Libre à chacun des protagonistes de s’en
inspirer ou de la rejeter d’un revers de la main, notre démarche était necessaire. C’est tellement plus facile.
Et puis, certains ne se priveront pas de dire « de quoi je me mêle ? »…Oui !
de quoi je me mêle ? Contrairement à ce qui était attendu, Mostaganem c’est
certes d’abord la cité des « Mostaganémois de souche » ! Mais ce
raccourcis n’empêche pas ceux qui habitent cette ville -et qui sont habités par cette ville- depuis des lustres d’avoir
un droit de regard. Parce que nous sommes tous logés à la même enseigne et la
plupart d’entre nous, à des degrès divers, ont participé à la fois à l’essor de cette ville et de
sa région mais également, parfois par fainéantise, à son déclin. C’est à ce titre qu’il nous parait
urgent de dire que nous aussi avons notre mot à dire. Et contrairement à ceux
qui se sont accaparés la toile pour déverser une inimitié incontrôlée, nous
voulons leur rappeler que le 23 novembre, c’est Nous les anonymes et laissés-pour-compte qui allons voter. Et que vos querelles sont indignes et contre
productives. Car le soir du scrutin, ce sont ces candidats qui seront appelés à
siéger ensemble. Et à gérer Notre Cité ensemble. Alors de grâce oubliez vos
querelles et surtout retrouvez la raison…ceux qui gèreront la cité et la wilaya
sont sur ces listes de candidatures et nulles parts ailleurs. Le mode de scrutin est à ce titre implacable.
Je sais parfaitement que dans les coulisses il y a des intérêts sous-jacents. Je
ne suis pas suffisamment naïf pour voir qui tire les ficelles et qui fait tout
pour que demain il puisse accéder à la manne. Mostaganem tient dans un mouchoir de poche.
Personne n’est dupe, il y a encore de quoi boire et manger. Et ce sont ses râteliers
bien garnis qui attirent les prédateurs. Voir des amis au dessus de tous
soupçons se prêter à ce jeu de massacre est à tout le moins incongrus, voire
choquant. Revenons à plus de civilités et à plus Hadaritudes, c’est bien plus convenable
et surtout bien plus conforme à l’idée que je me suis toujours fait de mes amis
Mostaganémois. Que cesse la haine et que les regards se tournent vers un avenir
dans l’union et dans la convivialité. Transformez vos invectives en joutes citoyennes.
Tous le monde y gagnera…Tigditt, le cœur battant de la cité, vaut bien une politesse, à défaut d’une caresse !
Mostaganem le 12 novembre 2017
Aziz Mouats
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