À l’initiative du ministère de l’Agriculture, la wilaya de Mostaganem a abrité, les 10 et 11 décembre, un séminaire sur la valorisation des produits agricoles locaux.
À l’initiative du ministère de l’Agriculture, la wilaya de Mostaganem a abrité, les 10 et 11 décembre, un séminaire sur la valorisation des produits agricoles locaux. Inaugurée par Rachid Benaïssa, le ministre de l’Agriculture, la rencontre s’est déroulée en présence de 180 participants dont pas moins de 17 étrangers. A leur tête, le DG de l’Agriculture de l’UE ainsi que les représentants du ministère des Affaires étrangères et de l’UE à Alger. La nombreuse assistance, composée de cadres et techniciens ainsi que de fellahs, de responsables d’instituts et de représentants des filières agricoles et d’élus locaux, a vu l’intervention de nombreux orateurs. Après les discours protocolaires, les présents ont été conviés à suivre pas moins de dix communications. C’est ainsi que Hamdani du ministère de l’Agriculture fera une communication sur les «Signes distinctifs de qualité comme outil de valorisation des produits agricoles et d’origine agricole».La réglementation européenne et les accords bilatéraux de protection des indications géographiques sont traités par Bruno BUFFARIA, expert auprès de l’UE, tandis que son collègue Christian Teulade parlera de la stratégie de valorisation du territoire (routes des vins, développement de l’agro-tourisme) et l’organisation des producteurs locaux, vecteurs de l’innovation. Il sera suivi de Chouakin, chercheur INRAA, qui fera une présentation de l’approche algérienne en matière d’indications géographiques. Le cas concret des pruneaux d’Agen sera abordé par M. Christian AMBLARD, expert de l’UE. Malek Belguedj, spécialiste en phoeniciculture et directeur de l’ITDAS, mettra en relief le potentiel de développement de «Deglet Nour», un produit phare de l’agriculture oasienne.
D’autres intervenants parleront de l’agriculture biologique. Il s’agit de Serge Massart et de Abdellaoui Hadjira qui traiteront, pour le premier, de la réglementation européenne, de la certification et des accords bilatéraux, et pour la seconde, de l’approche algérienne en matière d’agriculture biologique. François Thierry, président de l’Agence BIO PARIS et Philippe Loeck, responsable des programmes régionaux de coopération, interviendront, respectivement, sur l’impact économique de l’agriculture biologique et d’un cas concret d’une ferme combinant la polyculture avec l’élevage.Toutes les interventions ont été suivies d’un débat.
Toutefois, en marge du séminaire, des producteurs locaux d’huile d’olive, de dattes et de figues sèches ont présenté des échantillons de leurs produits. Par contre ni l’ONCV ni les vinificateurs privés, qui produisent tous les ans pas moins de 300 000 hectolitres de vins – dont certains crus de Mascara ou du Dahra sont parmi les plus réputés du monde – n’ont pas été conviés à présenter leurs millésimes.
Une méprise qui n’a pas échappé à la perspicacité de nombreux participants nationaux et étrangers qui n’ont pas compris que des crus dont la réputation n’est plus à faire soient absents d’une manifestation consacrée à la valorisation des produits du terroir.
Ce que dit l'Union Européenne
C’est en présence de Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture, venu
inaugurer le séminaire sur la valorisation des produits agricoles
algériens, que José Manuel Silva Rodriguez, Directeur général de
l’Agriculture et du développement rural auprès de l’UE, a mis l’accent
sur la nécessité «de fournir une valeur ajoutée aux multiples produits
que compte le riche territoire algérien et de soutenir la production
agricole, en particulier dans certaines zones».
José Manuel Silva Rodriguez avec Rachid Benaïssa |
Pour ce responsable, dont c’est la première visite en Algérie, le
séminaire que vient d’abriter la wilaya de Mostaganem «aura pour
objectif d’identifier les créneaux de valorisation prometteurs, en
s’appuyant le plus possible sur les expériences concrètes». Avant tout,
l’orateur a tenu à faire un bref rappel sur les 6 principales étapes
ayant abouti à la réforme de la Politique agricole commune (PAC) de
l’Union européenne qu’il résumera ainsi :
- Sécuriser la production alimentaire en Europe par des soutiens au revenu pour les agriculteurs actifs, par des mesures de marché rénovées, mettant l’accent sur un rôle accru des organisations de producteurs ou encore par un effort majeur pour la recherche et l’innovation.
-Préserver les ressources naturelles, notamment en soutenant les pratiques agricoles durables liées aux paiements directs, mais aussi grâce à des mesures agro-environnementales.
-Faire face aux défis de la mondialisation, avec un nouvel outil de gestion de la volatilité des prix et des revenus.
-Maintenir l’ancrage territorial de l’agriculture grâce à une meilleure organisation des agriculteurs ainsi que des soutiens pour les zones les plus fragiles, pour l’agriculture locale, les circuits courts de commercialisation et les produits de qualité liés aux territoires.
-Valoriser la diversité des agriculteurs avec notamment des soutiens plus équitables et mieux répartis.
-Relever le défi du vieillissement des zones rurales, en proposant une aide renforcée pour les jeunes agriculteurs.
-Et enfin, simplifier la PAC.
Il abordera ensuite le volet de la sécurité alimentaire et son lien avec la recherche et l’innovation, soulignant que, «selon la FAO, il sera nécessaire d’augmenter la production agricole de 60% d’ici à 2050 pour nourrir la population mondiale». Il rappellera également que, «depuis les années 70, l’agriculture européenne a atteint des gains de productivité de 20% par décennie». Cependant, il fera noter que non seulement «de tels gains ne seront désormais plus possibles sur la base exclusive des technologies existantes, mais ces gains de productivité ont été associés à la surexploitation des ressources naturelles» qui ont parfois entraîné «des effets négatifs sur l’environnement».
Parlant du principal défi «auquel devra répondre l’agriculture dans les décennies à venir», l’orateur dira la nécessité «de produire davantage, en s’affranchissant des anciens modèles de croissance». Pour y parvenir, l’UE aura besoin d’une «amélioration profonde de l’utilisation des ressources en agriculture et une résilience durable des écosystèmes, accompagnées par une efficacité économique des producteurs qui permet d’atteindre l’objectif d’une croissance verte».
Appel pressent
C’est pourquoi, dira-t-il, l’UE devra se doter de nouveaux instruments afin «d’unir nos efforts pour un investissement majeur dans la recherche et l’innovation et nous devons nous assurer que nos investissements se traduisent par des résultats concrets applicables sur le terrain». En outre, dans le nouveau programme-cadre pour la recherche et l’innovation de la période 2014-2020, «la commission propose de réserver 4,5 milliards d’euros pour la recherche et l’innovation concernant, notamment, l’agriculture durable et la bio économie». Toutefois, il semble que cet effort financier conséquent ne soit pas la panacée, puisque l’orateur parlera de la nécessité d’identifier «d’autres obstacles qui limitent l’innovation dans le secteur agricole», mettant l’accent sur l’écart entre, d’une part, la recherche agricole et, d’autre part, la pratique agricole sur le terrain et le conseil agricole.
Cet écart étant considéré «comme le goulot d’étranglement principal tant par les agriculteurs que les scientifiques». Concernant le partenariat avec l’Europe, le conférencier parlera des accords déjà signés avec certains pays – Suisse, Moldavie, Géorgie, Ukraine, Corée du Sud, Pérou…– des négociations en cours avec la Chine, Singapour, la Malaisie, le Vietnam, l’Inde, le Mercosur, le Canada et l’Afrique du Sud. Il ajoutera que l’UE est sur le point de lancer des négociations avec le Japon et le Maroc, tout en émettant le souhait de voir l’Algérie s’engager dans ce processus. Pour lui, il ne fait aucun doute que «le système de protection des indications géographiques est un succès, nous voulons le partager avec vous, vous inspirer et vous permettre d’en faire un vecteur de développement rural et un outil promoteur d’une plus grande qualité alimentaire».
En conclusion, le DG de l’Agriculture soulignera, à l’intention de ses hôtes algériens, que «la commission que je représente, sera toujours au côté de l’Algérie et de ses agriculteurs pour les aider dans cette voie».
- Sécuriser la production alimentaire en Europe par des soutiens au revenu pour les agriculteurs actifs, par des mesures de marché rénovées, mettant l’accent sur un rôle accru des organisations de producteurs ou encore par un effort majeur pour la recherche et l’innovation.
-Préserver les ressources naturelles, notamment en soutenant les pratiques agricoles durables liées aux paiements directs, mais aussi grâce à des mesures agro-environnementales.
-Faire face aux défis de la mondialisation, avec un nouvel outil de gestion de la volatilité des prix et des revenus.
-Maintenir l’ancrage territorial de l’agriculture grâce à une meilleure organisation des agriculteurs ainsi que des soutiens pour les zones les plus fragiles, pour l’agriculture locale, les circuits courts de commercialisation et les produits de qualité liés aux territoires.
-Valoriser la diversité des agriculteurs avec notamment des soutiens plus équitables et mieux répartis.
-Relever le défi du vieillissement des zones rurales, en proposant une aide renforcée pour les jeunes agriculteurs.
-Et enfin, simplifier la PAC.
Il abordera ensuite le volet de la sécurité alimentaire et son lien avec la recherche et l’innovation, soulignant que, «selon la FAO, il sera nécessaire d’augmenter la production agricole de 60% d’ici à 2050 pour nourrir la population mondiale». Il rappellera également que, «depuis les années 70, l’agriculture européenne a atteint des gains de productivité de 20% par décennie». Cependant, il fera noter que non seulement «de tels gains ne seront désormais plus possibles sur la base exclusive des technologies existantes, mais ces gains de productivité ont été associés à la surexploitation des ressources naturelles» qui ont parfois entraîné «des effets négatifs sur l’environnement».
Parlant du principal défi «auquel devra répondre l’agriculture dans les décennies à venir», l’orateur dira la nécessité «de produire davantage, en s’affranchissant des anciens modèles de croissance». Pour y parvenir, l’UE aura besoin d’une «amélioration profonde de l’utilisation des ressources en agriculture et une résilience durable des écosystèmes, accompagnées par une efficacité économique des producteurs qui permet d’atteindre l’objectif d’une croissance verte».
Appel pressent
C’est pourquoi, dira-t-il, l’UE devra se doter de nouveaux instruments afin «d’unir nos efforts pour un investissement majeur dans la recherche et l’innovation et nous devons nous assurer que nos investissements se traduisent par des résultats concrets applicables sur le terrain». En outre, dans le nouveau programme-cadre pour la recherche et l’innovation de la période 2014-2020, «la commission propose de réserver 4,5 milliards d’euros pour la recherche et l’innovation concernant, notamment, l’agriculture durable et la bio économie». Toutefois, il semble que cet effort financier conséquent ne soit pas la panacée, puisque l’orateur parlera de la nécessité d’identifier «d’autres obstacles qui limitent l’innovation dans le secteur agricole», mettant l’accent sur l’écart entre, d’une part, la recherche agricole et, d’autre part, la pratique agricole sur le terrain et le conseil agricole.
Cet écart étant considéré «comme le goulot d’étranglement principal tant par les agriculteurs que les scientifiques». Concernant le partenariat avec l’Europe, le conférencier parlera des accords déjà signés avec certains pays – Suisse, Moldavie, Géorgie, Ukraine, Corée du Sud, Pérou…– des négociations en cours avec la Chine, Singapour, la Malaisie, le Vietnam, l’Inde, le Mercosur, le Canada et l’Afrique du Sud. Il ajoutera que l’UE est sur le point de lancer des négociations avec le Japon et le Maroc, tout en émettant le souhait de voir l’Algérie s’engager dans ce processus. Pour lui, il ne fait aucun doute que «le système de protection des indications géographiques est un succès, nous voulons le partager avec vous, vous inspirer et vous permettre d’en faire un vecteur de développement rural et un outil promoteur d’une plus grande qualité alimentaire».
En conclusion, le DG de l’Agriculture soulignera, à l’intention de ses hôtes algériens, que «la commission que je représente, sera toujours au côté de l’Algérie et de ses agriculteurs pour les aider dans cette voie».