Un texte qui n'a pas reçu l'agrément du Quotidien d'Oran...lisez...vous comprendrez pourquoi...
lien: http://abedcharef.wordpress.com/2013/02/22/la-fine-equipe-du-president-bouteflika/
Et si Ahmed Ouyahia n’avait pas été éjecté du RND, mais exfiltré pour être préservé ? A voir ce qui se arrive à ses anciens amis du gouvernement, Mohamed Bedjaoui, Chakib Khelil et Abdellatif Benachenou, l’ancien chef du RND doit être heureux de se retrouver en retrait.
Par Abed Charef
Le navire prend l’eau de toutes parts, et tout indique que l’ère Bouteflika tire à sa fin. Il y a des signes qui ne trompent pas. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir comment les gens tentent de quitter le navire pour se mettre à l’abri, comment le pouvoir a mis les siens au chaud bien avant la tempête, et comment les matelots tentent de marcher sur le cadavre de quelques officiers de second rang pour sauver leur peau et piller l’épave.
Abdellatif Benachenou est l’un de ceux qui veulent se ménager une porte de sortie sans trop de dégâts. Il veut crever l’abcès dès maintenant pour ne pas être trainé dans la boue plus tard. Alors qu’il était resté très discret jusque-là, il a décidé de tracer une ligne pour se préserver, quand la tempête fera rage. Oui, j’ai été un ami de M. Abdelaziz Bouteflika, dit-il. Oui, j’ai fait adopter certaines lois, et j’étais hostile à une politique de dépense excessive. Mais là s’arrête ma responsabilité, répète à l’envie M. Benachenou, qui ne veut pas apparaitre comme un vulgaire membre du clan de voleurs et de corrompus, ces personnages dont le comportement défraie la chronique.
M. Benachenou tente ainsi de s’exfiltrer d’une situation délicate, en rappelant qu’il a quitté le gouvernement depuis huit ans. Il laisse entendre que sa nomination au ministère des finances a été le résultat d’un malentendu, et qu’il a rompu depuis bien longtemps. Il veut cultiver l’image d’un économiste entrainé bien malgré lui dans une aventure qui a mal tourné.
L’exercice est périlleux. Et il risque d’être mal interprété. D’autant plus que les amis de M. Bouteflika n’ont pas brillé par leur honnêteté ou leur compétence. Après l’affaire Saipem, dans laquelle deux ministres très proches de M. Bouteflika ont été mis en cause, il ne fait pas bon d’être un ami du chef de l’Etat. Et la lettre de M. Hocine Malti est venue remuer le couteau dans la plaie, comme pour signifier que la plaisanterie ne peut pas continuer.
Mais quel que soit le résultat, M. Benachenou devra admettre deux certitudes. D’un côté, il ne peut pas sortir indemne d’une période aussi marquée par la dégradation de la morale politique et par la mauvaise gouvernance. Malgré cela, il pourra toujours s’en tirer mieux que deux autres personnages clé du premier cercle du chef de l’Etat, MM. Mohamed Bejdaoui et Chakib, les deux hommes actuellement les plus décriés du pays.
Et pour cause ! MM. Bedjaoui et Khelil sont entrés dans le panthéon de la corruption, détournant des sommes qui donnent le tournis. Les deux hommes avaient déjà été cités dans l’affaire de l’autoroute est-ouest, mais ils n’avaient pas été inquiétés. Cette fois-ci, c’est la justice italienne qui les a livrés à l’opinion algérienne, pas la justice algérienne. Et cette fois-ci, il est impossible de faire comme si rien ne s’était passé.
A l’inverse de MM. Benachenou, Khelil et Bedjaoui, qui constituaient la fine équipe de Bouteflika, d’autres personnages importants du système mis en place par le chef de l’Etat, qu’on croyait en disgrâce, semblent plutôt s’en tirer à bon compte. Comme si une main bienfaitrice avait décidé de les mettre à l’abri avant la tempête. Il s’agit, entre autres, de MM. Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, qui ont accompagné le chef de l’Etat comme premiers ministres durant près de deux mandats.
Avec les derniers scandales, l’éjection de M. Ouyahia du RND semble prendre une signification totalement différente. Tout laisse penser en effet qu’il a été exfiltré, pour le sortir d’une situation délicate, et lui éviter ainsi de se retrouver en première ligne au moment où l’entourage de M. Bouteflika serait trainé dans la boue. Et même si le nom de Belkhadem a été cité dans une affaire- il serait intervenu pour accorder à une entreprise italienne un contrat initialement remporté par une autre société-, il suffira de dire que les chefs du FLN et du RND sont tombés en disgrâce auprès de M. Bouteflika pour les blanchir. Ou, au moins, atténuer leur disgrâce auprès de l’opinion.
Mais ceci ne sera pas suffisant. Il y a quelque chose qui s’est brisé avec l’affaire Bedjaoui – Khelil. Pas seulement à cause des montants en cause, même s’il reste à évaluer les surcoûts payés par l’Algérie dans tous les contrats qui ont donné lieu à des commissions. Cette nouvelle affaire concerne un homme qui a été ministre de l’Energie, et un autre qui a occupé les ministères de la justice et des affaires étrangères. Quand l’homme chargé de juger les voleurs se met lui-même à voler, et quand un pays choisit un loup pour garder ses troupeaux de moutons, il n’y a plus rien à faire. C’est comme si on allait à la guerre avec un chef des armées qui travaille pour l’ennemi.
La fine équipe du président Bouteflika
Publié le 22 février 2013 par Abed Charef
lien: http://abedcharef.wordpress.com/2013/02/22/la-fine-equipe-du-president-bouteflika/
Et si Ahmed Ouyahia n’avait pas été éjecté du RND, mais exfiltré pour être préservé ? A voir ce qui se arrive à ses anciens amis du gouvernement, Mohamed Bedjaoui, Chakib Khelil et Abdellatif Benachenou, l’ancien chef du RND doit être heureux de se retrouver en retrait.
Par Abed Charef
Le navire prend l’eau de toutes parts, et tout indique que l’ère Bouteflika tire à sa fin. Il y a des signes qui ne trompent pas. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir comment les gens tentent de quitter le navire pour se mettre à l’abri, comment le pouvoir a mis les siens au chaud bien avant la tempête, et comment les matelots tentent de marcher sur le cadavre de quelques officiers de second rang pour sauver leur peau et piller l’épave.
Abdellatif Benachenou est l’un de ceux qui veulent se ménager une porte de sortie sans trop de dégâts. Il veut crever l’abcès dès maintenant pour ne pas être trainé dans la boue plus tard. Alors qu’il était resté très discret jusque-là, il a décidé de tracer une ligne pour se préserver, quand la tempête fera rage. Oui, j’ai été un ami de M. Abdelaziz Bouteflika, dit-il. Oui, j’ai fait adopter certaines lois, et j’étais hostile à une politique de dépense excessive. Mais là s’arrête ma responsabilité, répète à l’envie M. Benachenou, qui ne veut pas apparaitre comme un vulgaire membre du clan de voleurs et de corrompus, ces personnages dont le comportement défraie la chronique.
M. Benachenou tente ainsi de s’exfiltrer d’une situation délicate, en rappelant qu’il a quitté le gouvernement depuis huit ans. Il laisse entendre que sa nomination au ministère des finances a été le résultat d’un malentendu, et qu’il a rompu depuis bien longtemps. Il veut cultiver l’image d’un économiste entrainé bien malgré lui dans une aventure qui a mal tourné.
L’exercice est périlleux. Et il risque d’être mal interprété. D’autant plus que les amis de M. Bouteflika n’ont pas brillé par leur honnêteté ou leur compétence. Après l’affaire Saipem, dans laquelle deux ministres très proches de M. Bouteflika ont été mis en cause, il ne fait pas bon d’être un ami du chef de l’Etat. Et la lettre de M. Hocine Malti est venue remuer le couteau dans la plaie, comme pour signifier que la plaisanterie ne peut pas continuer.
Mais quel que soit le résultat, M. Benachenou devra admettre deux certitudes. D’un côté, il ne peut pas sortir indemne d’une période aussi marquée par la dégradation de la morale politique et par la mauvaise gouvernance. Malgré cela, il pourra toujours s’en tirer mieux que deux autres personnages clé du premier cercle du chef de l’Etat, MM. Mohamed Bejdaoui et Chakib, les deux hommes actuellement les plus décriés du pays.
Et pour cause ! MM. Bedjaoui et Khelil sont entrés dans le panthéon de la corruption, détournant des sommes qui donnent le tournis. Les deux hommes avaient déjà été cités dans l’affaire de l’autoroute est-ouest, mais ils n’avaient pas été inquiétés. Cette fois-ci, c’est la justice italienne qui les a livrés à l’opinion algérienne, pas la justice algérienne. Et cette fois-ci, il est impossible de faire comme si rien ne s’était passé.
A l’inverse de MM. Benachenou, Khelil et Bedjaoui, qui constituaient la fine équipe de Bouteflika, d’autres personnages importants du système mis en place par le chef de l’Etat, qu’on croyait en disgrâce, semblent plutôt s’en tirer à bon compte. Comme si une main bienfaitrice avait décidé de les mettre à l’abri avant la tempête. Il s’agit, entre autres, de MM. Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, qui ont accompagné le chef de l’Etat comme premiers ministres durant près de deux mandats.
Avec les derniers scandales, l’éjection de M. Ouyahia du RND semble prendre une signification totalement différente. Tout laisse penser en effet qu’il a été exfiltré, pour le sortir d’une situation délicate, et lui éviter ainsi de se retrouver en première ligne au moment où l’entourage de M. Bouteflika serait trainé dans la boue. Et même si le nom de Belkhadem a été cité dans une affaire- il serait intervenu pour accorder à une entreprise italienne un contrat initialement remporté par une autre société-, il suffira de dire que les chefs du FLN et du RND sont tombés en disgrâce auprès de M. Bouteflika pour les blanchir. Ou, au moins, atténuer leur disgrâce auprès de l’opinion.
Mais ceci ne sera pas suffisant. Il y a quelque chose qui s’est brisé avec l’affaire Bedjaoui – Khelil. Pas seulement à cause des montants en cause, même s’il reste à évaluer les surcoûts payés par l’Algérie dans tous les contrats qui ont donné lieu à des commissions. Cette nouvelle affaire concerne un homme qui a été ministre de l’Energie, et un autre qui a occupé les ministères de la justice et des affaires étrangères. Quand l’homme chargé de juger les voleurs se met lui-même à voler, et quand un pays choisit un loup pour garder ses troupeaux de moutons, il n’y a plus rien à faire. C’est comme si on allait à la guerre avec un chef des armées qui travaille pour l’ennemi.