mercredi 14 janvier 2015

Dans le chaudron de Sidi Lakhdar







Au quatrième jour du soulèvement de la population de Sidi Lakhdar, la manifestation qui se voulait pacifique a dégénéré en affrontement entre les manifestants et les forces de l’ordre. La matinée, j’étais occupé à donner 2 cours sur la cryoconservation. A 11 heures, lorsque je quitte mes étudiants, je reçois 2 appels, l’un du correspondant d’En Nahar et l’autre de celui d’El Khabar. Qui souhaitaient que je les accompagne- séparément !- à Sidi Lakhdar où des échauffourées ont éclatées entre la population et les forces de l’ordre. Déjà, la rumeur parle de 2 morts, un citoyen et un policier. Là l’affaire devient grave et malgré une prégnante fatigue, je décide de prendre le correspondant d’El Khabar et d’aller voir ce qui se passe. J’informe la rédaction d’El Watan…qui ne dit rien…
A 14h55 nous sommes à l’entrée du village. Nos premières barricades sont là à l’entrée. Séquences photos lorsqu’un citoyen nous interpelle…il voulait sans doute s’assurer de notre identité. Je lui réplique que nous savons ce que nous devons faire, lui me dit qu’il craint que nous soyons mal accueillis car les manifestants sont à bout de nerf et que ça risque de mal tourner pour nous. Moins de 100 m plus loin, un jeune prend déjà à partie mon collègue, je range mon appareil photo et j’attends la suite. Les nerfs sont à fleur de peau, ils ne veulent plus de journalistes, tous des menteurs qui ne montrent pas notre détresse et qui ne relayent pas nos demandes…tout y passe jusqu’à l’accusation de corruption quoi fuse sans ménagements. Ils accusent nommément notre collègue d’En Nahar de les avoir trompé…de ne pas avoir diffusé les images filmées l’avant-veille et d’avoir été soudoyé, rien que ça ! Puis un jeune au regard décidé, le visage complètement recouvert de suie, tient à faire une déclaration. J’actionne la manette, demande aux présents de le laisser parler et il entame un discours parfaitement rodé… deux leader veulent nous accompagner à l’épicentre de la manifestation…sur tout le trajet – 800 mètres-  les rues sont jonchées d’obstacles et de cailloux.

 Selon des témoignages concordants, bien avant le lever du jour, des éléments de la brigade antiémeutes seraient intervenus pour déloger les habitants qui campaient devant le portail de la daïra. Très vite, les bras de fer est engagé. Mais c’est vers le milieu de la matinée que les forces de l’ordre ont chargé les manifestants dont le nombre grandissait à vue d’œil. Aux tirs des grenades lacrymogènes, répondaient les coups de feu de carabine 12 mm. Des balles à blanc qui entraineront une certaine confusion chez les manifestants, dont certains craignaient un usage de balles réelles. Les douilles retrouvées sur place par nos soins infirment cette version. Toutefois, peu avant midi, alors que les affrontements atteignaient leur apogée, on signale une dizaine de blessés, dont trois graves. Des parents signalent l’éborgnage d’une jeune manifestant, tandis qu’un autre aurait été amputé de la jambe. Selon plusieurs témoins, il aurait été écrasé par un véhicule des forces de l’ordre. Alors que des milliers de manifestants de tous âges continuaient d’affluer vers le lieu des affrontements, les forces de l’ordre parviendront à interpeller 25 manifestants. 

Le siège de la daïra qui fait face au commissariat de police est très vite investi par les manifestants qui brulent deux véhicules de services et qui saccagent sans ménagement les locaux administratifs. Un autre groupe s’attaque alors au logement du chef de daïra qui a réussi à évacuer sa famille comme par miracle. Cette dernière était restée enfermée durant les trois premiers jours de l’émeute. Partout, on note des amoncellements de documents administratifs, de mobiliers et de matelas et autres coussins et couvertures. A l’intérieur, alors que nous montons les escaliers pour parvenir à l’appartement d’astreinte du chef de daïra, nous croisons des manifestants déambulant dans un désordre et emportant qui une couverture, qui une chaise capitonnée, qui un bibelot qu’un jeune manifestant brandis comme un trophée. Alors que de la fumée empeste l’atmosphère, qui devient très vite irrespirable, d’autres manifestants investissent les lieux, la plupart porte un bandeau qui cache leur visages.

Il voulait en faire un douar, nous en avons fait un désert !
 Nombreux sont ceux qui arborent des bouteilles de vinaigre, sensé amoindrir les effets des grenades lacrymogènes dont des centaines de douilles jonchent le sol. Sur la grande rue qui mène à la daïra, des manifestants décidés sont assis ostentatoirement à quelques mètres des brigades anti émeutes. D’autres ont installés en pleine rue les fauteuils de la salle d’attente, barrant ainsi la rue. La nuit qui s’annonce ne présage rien de bon. Car manifestement, le dialogue auquel n’ont cessé d’appeler les manifestants, dont les portes paroles clament haut et fort que leurs protesta était pacifique, s’éloigne chaque instant. Tous parlent d’une provocation de la part des forces de l’ordre. Tous maintiennent leur revendication principale qui est le  départ du chef de daïra et la constitution d’une commission d’enquête ministérielle. Sur le chemin du retour, nous croisons pas moins de 12 véhicules des forces anti émeutes ramenées depuis Sidi Bel Abbès afin de prêter main forte à celle déjà sur place. La nuit risque d’être très agitée dans cette coquette cité balnéaire, dont les rues sont jonchées de pavés et de pierres ramenées par tracteurs depuis la campagne voisine. A chaque anfractuosité, derrière chaque mur, des manifestants scrutent le moindre de mes gestes, mon collègue Madani d’El Khabar s’est noyé dans la foule. Avec mon guide, qui pour une fois ne s’appelle pas « Nathalie » je fais le tour de l’immense bâtisse de la daïra. Dans les couloirs, je croise des jeunes et des adultes emportant tout ce qui peut l’être. Ils m’accueillent souvent avec des cris de victoire et n’existent même plus à braver la caméra comme si le fait d’être en groupe leur offrait une garantie. Leur butin de guerre dont ils sont le plus fiers sont incontestablement les deux carcasses de voiture dont seul le méatl a résister à la furie des flammes. 

Sur les murs, des climatiseurs dégagent une fumée noire. Dans le salon du chef, plus d’une dizaine de jeunes se servent avec une réelle délectation. Tous parlent de victoire. L’épaisse fumée des lambris qui brulent me prend à la gorge. Mon guide n’a de cesse de répéter à ses compagnons de ne rien craindre et de me laisser tout filmer. Pourtant, dehors, face au commissariat qu’une double haie de policiers anti émeute protège, un homme, la quarantaine me demande de montrer mon badge. Moment d’une très forte tension, car je ne porte de badge de presse que durant les visites présidentielles. Je réplique que n’étant pas une autorité, il n’a pas à me demander le badge. Je suis une autorité me réplique –t-il avec assurance. Oui  mais tu n’as pas de drapeaux lui dis-je ! Si j’ai un drapeau et il me montre l’emblème encore accroché au mat de la daïra ! Je lui dis que nous avons le même drapeau mais que j’écris en Français et que lui ne lis que l’Arabe ! Il éclate de rire et me laisse partir. J’ai eu très chaud. Le mot de la fin : un homme d’un âge certains s’approche de moi, il veut parler et se lance dans un long réquisitoire contre le chef de daïra puis en guise de conclusion il dit ceci : « lui voulait en faire un douar…nous en avons fait un désert !


mardi 13 janvier 2015

Avant «Charlie» il y avait Sanhadri, Sebti, Liabès…




Curieuse cette attitude de certains compatriotes, qui, avec une facilité déconcertante – sans doute appuyée à une amnésie traîtresse –, affichent sans recul un alignement coupable sur un slogan qui cache beaucoup de vérités. Vérités pas toujours bonnes à dire. C’est pourquoi il nous appartient de nous en remettre au jugement de l’Histoire. Il sera implacable !

Car pour être Charlie, il eut fallu d’abord que je sois Tahar Djaout.
Pour être Wolinski, il eut fallu que je sois Youcef Sebti.
Pour être Cabu, il eut fallu que je sois Saïd Mekbel.
Pour être Charb, il eut fallu que je sois Mohamed Abada.
Pour être Bernard Verlhac, connu sous le pseudo de Tignous, il eut fallu que je sois Belkhenchir.
Pour être Philippe Honoré, il eut fallu que je sois R. Zenati.
Pour être Michel Renaud, il eut fallu que je sois H.Sanhadri.
Pour être Elsa Cayat, il eut fallu que je sois Rachida Bengana.
Pour être Bernard Maris, il eut fallu que je sois Djillali Liabès.
Pour être Mustapha Ourrad, il eut fallu que je sois Laâdi Flici.

Bien sûr, leur mort me rend triste, bien sûr, leur mort me fait de la peine, bien sûr que leur mort est stupide et qu’elle est condamnable. Bien sûr que je compatis à la douleur de leurs familles, de leurs amis et de leurs proches. Mais lorsque je sais la haine de Charlie pour le prophète de l’islam et des musulmans, j’ai de la peine à comprendre que l’on s’attaque avec autant de désinvolture au symbole d’un milliard de musulmans. Lorsque dans les rues de Paris, je vois défiler aux premières loges le sioniste Netanyahou, l’égorgeur des enfants de Ghaza, j’ai de la compassion pour mes amis français et pour ce peuple de France dans toute sa multitude et sa diversité. S’il y avait quelqu’un qui n’avait pas sa place dans ce cortège, c’est bien cet assassin d’enfants et ce tueur de paix. Lorsque je lis les déclarations de Manuel Valls, Premier ministre de la France répétant inlassablement et avec entêtement, afin que ça rentre dans la tête du bon peuple gaulois, que la France sans les juifs n’est plus la France, j’éprouve un sentiment de gêne profond pour mes nombreux et fidèles amis français, qui sont à la fois catholiques, protestants, bouddhistes, musulmans, animistes, athées, agnostiques, communistes et pour la plupart gaulois… je me dis qu’il faille faire son deuil de cette France multicultuelle et multiculturelle. Et cela serait bien dommage qu’en ces instants d’une grande douleur et d’un formidable élan de sympathie dont nous fûmes nous Algériens privés, il faille prendre cette voie tortueuse qui mène à l’élection de 2017. Cabu, Wolinski et leurs compagnons d’infortune doivent se retourner dans leurs tombes.
Car s’il est vrai qu’ils ont été la cible de quelques nervis qui n’ont qu’un lien tenu et vicié avec l’islam, sans doute qu’ils ne seraient pas heureux que le combat de leur vie serve à Hollande pour remonter dans les sondages et à Valls afin qu’il dise, encore une fois et dans l’impunité, voire dans l’indécence, qu’il est aussi le Premier ministre d’Israël et, sans aucune contestation, son meilleur avocat. Ce sont ce genre d’amalgames qui font mal à l’Histoire, car au lieu de regarder la sanglante vérité en face, ces politicards avertis sèment le doute et désignent encore une fois un faux ennemi. Sans doute que ces enseignants de Seine-Saint-Denis ont-ils vu juste lorsqu’ils déclarent sans détour : «Nous avons vu mourir des hommes qui étaient des nôtres. Ceux qui les ont tués sont enfants de France. Alors, ouvrons les yeux sur la situation, pour comprendre comment on en arrive là, pour agir et construire une société laïque et cultivée, plus juste, plus libre, plus égale, plus fraternelle. Nous sommes Charlie peut-on porter au revers. Mais s’affirmer dans la solidarité avec les victimes ne nous exemptera pas de la responsabilité collective de ce meurtre. Nous sommes aussi les parents de trois assassins.» Signé : Catherine Robert, Isabelle Richer, Valérie Louys et Damien Boussard.

Oui, sans la moindre ombre d’un doute, l’émotion qui s’est emparée du peuple de France est une émotion juste, profonde, sincère et partagée. Car elle concerne l’humain et son devenir face aux délires de son faux frère. Celui qui, tapi à l’ombre de l’obscurantisme, guette l’autre, l’ennemi qui aurait pu être le frère, le cousin et le voisin et qui, pour d’obscures déraisons, devient une cible à abattre, un ennemi implacable, une proie facile, voire même un objet de désir. Désir de vengeance, désir de violence, désir de non-sens. Faire de Paris, de Perpignan ou des Cammazes, la capitale éphémère de la lutte contre la barbarie et du rejet de l’obscurantisme, pourquoi pas ! Mais le faire en omettant de rappeler que sur cette terre digne d’Algérie, il y a à peine 10 ou 15 ans, ce sont par charrettes entières que des milliers de Cabu, de Charb et Marnis ont été enfouis dans les villes et les djebels par le même terrorisme aveugle et sanguinaire. Terrorisme dont les prophètes de malheur étaient reçus avec égards à Bonn, à Londres, à Paris et à Washington. Et qui tous les soirs s’invitaient sur les plateaux les plus prestigieux des télévisions françaises, anglaises, allemandes ou américaines pour revendiquer des attentats qui dans la journée avaient fauché nos frères, nos sœurs, nos enfants, nos amis, nos chercheurs, notre élite. En ce temps-là, il n’y avait de place que pour ce discours de haine. Un discours qui sera vite relayé par Al-Jazeera, la chaîne qatarie qui n’a été créée que pour servir la haine de l’Algérie, la haine des Algériens et qui a même créé de toute pièce un certain Qaradaoui, ramené à gros frais depuis le delta puant du Nil. Et qui distillait fatwa après fatwa sa haine de l’Algérie et des Algériens. Il aura fallu les images du 1er novembre 1994, celles qu’une caméra chancelante parviendra à capter, pour que le monde occidental et ses relais en Orient adoptent une nouvelle attitude. La veille, le 31 octobre, à minuit, levée des couleurs sur l'esplanade de la mairie de Mostaganem. Aux quelques rares officiels ainsi qu'un détachement de l'ANP, s'était joint un groupe de jeunes scouts du faoudj de St-Jules, le quartier d'à côté. Accompagné du vétéran Ahmed Boualem, le groupe se composait de pas moins de cinq de ses enfants. Après la levée des couleurs et les salves des soldats de l'ANP, la cérémonie commémorative prenait fin. Elle sera suivie d'une autre cérémonie de levée des couleurs et dépôt d'une gerbe de fleurs, le lendemain à 8h. Les scouts étaient également invités à cette cérémonie matinale. Afin de ne pas trop se disperser, ils dormiront au local de St-Jules qu'un véhicule blindé surveillera durant toute la nuit. Réveillés en trombe par Ahmed Boualem qui leur avait ramené depuis sa maison un petit déjeuner fort copieux, les scouts étaient tout excités à l'idée de revenir sur l'esplanade de la mairie prendre part au cérémonial. Tout comme la veille, seuls quelques officiels étaient présents. La direction des moudjahidine avait pris soin d'inviter les anciens combattants afin qu'ils se joignent au cortège officiel et participer à l'enterrement de leurs compagnons tombés au champ d'honneur. Un bus avait été réquisitionné à cet effet. Très rapidement, l'idée d'y embarquer les fringants scouts de St-Jules fera son chemin. Après tout, cela leur ferait une superbe promenade, eux qui étaient sevrés de sorties champêtres depuis l'émergence des maquis islamistes. Ce jour-là, le cimetière était bondé de monde. Dans la précipitation, personne n'avait remarqué qu'un arbuste avait été planté à la hâte. Sous la terre fraîchement retournée, la bombe attendait froidement le moment propice pour faucher la foule.

Massacre en «live»
C'est à l'instant où les premières sépultures des martyrs de novembre 54 retrouvaient la terre pour laquelle ils avaient combattu qu'une énorme déflagration fera trembler le sol. Croyant à une salve d'honneur des soldats, Ahmed Boualem et ses compagnons furent pris de stupeur lorsque la poussière soulevée par l'engin commencera à retomber sur leur tête. Puis soudain, les cris de douleurs des jeunes scouts de Mostaganem et de Sidi Ali que les morceaux de ferraille projetés par le souffle avaient atteint de plein fouet. Sous l'œil hagard de la caméra de l'ENTV, les premiers corps déchiquetés et ensanglantés étaient évacués vers le petit hôpital. Mais très vite on se rendra compte de l'ampleur du massacre. Ils seront plus d'une trentaine à avoir été blessés dont quatre succomberont. Ces scènes d'horreur feront le tour de la planète. Leur impact fut tel que les nombreux partisans de l'abject «qui tue qui» finiront par reconnaître l'origine du mal, ses auteurs et ses commanditaires. Désormais, à Sidi Ali est un lieu où les symboles du combat libérateur d'hier, représentés par ces 15 sépultures de martyrs, se seront imprégnés du sang des jeunes scouts pour qui novembre n'est pas qu'une halte. Novembre à Sidi Ali, ce sont les cendres de Benabdelmalek Ramdane et de ses anonymes compagnons qui s'abreuvent un court instant, du sang et de la chair de ces enfants dont le plus âgé avait à peine 12 ans. Si les blessés, dont certains seront amputés à jamais, ont été éparpillés à travers des familles d'accueil de France, mais aussi d'Algérie, les 4 martyrs, Mehdi Boualem (9 ans), Mohamed Hachelaf (8 ans), Mohamed Chawki Ayachi (7 ans) et Abdallah Chouarfia (12 ans), du groupe de St-Jules, seront enterrés dans un minuscule carré au niveau du cimetière de Sidi Benhaoua. L'endroit qui était jadis pavoisé à l'occasion du 1er Novembre, donne l'image d'une désolation et d'un méprisable abandon. Depuis 10 ans, aucune autorité n'aura pris soin d'y venir déposer la moindre gerbe ni entretenir la flamme par un simple badigeonnage à la chaux. Juste pour éloigner les mauvais esprits qui seraient tentés de flouer autrement que par les larmes le message de ces enfants martyrs.

Une stèle fantôme
Face à la moquée de St-Jules, sur la minuscule placette, l'APC avait entamé la construction d'une stèle commémorative. Sans jamais la finir. Autant de mépris à la mémoire des ces frêles victimes d'une barbarie sanguinaire ne peut s'expliquer que par l'amnésie. Il y a longtemps que les symboles de Novembre n'ont plus droit aux égards des jeunes générations. Car ils ne sont que les témoins éternels de nos rudes batailles. Au cimetière de Sidi Benhaoua, c’est tout seul, que chaque premier novembre, Ahmed Boualem, dont toute la famille ne vit plus que dans les douloureux souvenirs, va se recueillir. Parfois, il est surpris par la présence de la veuve d'un policier qui vient arroser le frêle géranium. Seul, il n'est pas facile de porter toute la détresse du monde. Ce n'est qu'en arrachant avec détermination les mauvaises herbes qui envahissent le minuscule carré que Boualem parvient à contenir sa colère. Il ne cesse à chaque fois de ressasser devant les quelques témoins que les quatre martyrs de Sidi Ali avaient été enterrés dans leurs uniformes flambants neufs. Qu’ils mettaient pour la dernière fois. Et que la poussière des martyrs de novembre 1954 est venue couvrir d'un linceul encore frétillant.
Aziz Mouats
Université de Mostaganem
 
Commentaires
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Par Anonyme (non vérifié) | 12. janvier 2015 - 23:44
Pr Aziz Mouats mon prof de l'immunologie au journalisme je ne vois pas le rapport:D , mais j'avoue que c'est un très bon rappel pour les gens qui ont un peut de cervelle dans la tête :)
Par Ce Moi . (non vérifié) | 12. janvier 2015 - 23:40
LA ' JOURNALISTE ' CAROLINE FOUREST A LA TÉLÉVISION EN DIRECT RAPPORTE LE TÉMOIGNAGE DIRECT D'UNE FEMME SE TROUVANT NEZ A NEZ AVEC UN MEMBRE DU COMMANDO VENU TUER A CHARLIE HEBDO : UN DES DES DEUX TERRORISTE AVAIS DE GRAND YEUX BLEUX . EU PLUS , LE NUMÉRO 2 DE LA SRPJ FRANÇAISE CHARGÉ DE L'ENQUETTE SUR L'ATTAQUE DE CHARLIE HEBDO " C'EST SUICIDÉ " DANS SON BUREAU ! SÛREMENT UN FRANÇAIS PATRIOTE QUI ALLAIT DIVULGUER LA VÉRITÉ OU BIEN A REFUSÉ DE MODIFIER LE RAPPORT D'ENQUÊTE. . LA FORCE OCULTE AU SEIN DE L'APPAREIL DE L'ÉTAT FRANÇAIS FAIT DES RAVAGES . BIENTOT LA GUERRE AU SEIN DES SERVICES FRANÇAIS , PATRIOTES CONTRE VENDU AU SIONISME ET USA . À. SUIVRE ... L'ATTAQUE CONTRE CHARLIE HEBDO SEMBLE N'AVOIR RIEN D'ISLAMISTES , MAIS BIEN OCCIDENTALE . COUP DUR POUR LES SIONISTES...

Par Cheikh Hamdane (non vérifié) | 12. janvier 2015 - 20:26
M. Mouats
Avez vous su la vraie identité du médecin principal auteur de cet acte?

Par Anonyme (non vérifié) | 12. janvier 2015 - 19:16
Tres bon article, j etais une voisine de Mr Senhadri à Kouba Garidi et sa fille fréquentait la même classe que ma fille à l école primaire, il a été le premier à être assassiné dans sa cage d escalier devant sa propre fille qu il emmenait à l école.
Nous avons vécu des moments très difficile et certains exilés ont vu dans l assassinat de ces journalistes un remaque de ce qu ils ont vecu .
Même si on compatit à l elan sincère du peuple français, on ne peut pas accepter la presence de Netanyahu ,le vrai terroriste, dans une manifestation contre le terrorisme. 

Par Mohamed El Maadi (non vérifié) | 12. janvier 2015 - 19:07
Au moins un qui pense à ces frères algériens quand toute la presse algérienne pleure leur collègue de Charlie hebdo .Bravo monsieur je sais qu'au pays certain ne se ferons pas rouler dans la farine et seront lucide à chaque fois que la soupe médiatique leur sera servie.
Merci Messieurs pour la pensée profonde de nos compatriote algeriens qui eux n’émeuve personne au pays car ils ont "le malheur" de ne pas s'appeler Charlie et puis tant mieux car les charlots du gouvernement on n'en a assez pour pleurez encore un siècle . Je suis Algérien et croyez moi cela me suffit comme héritage et j'en suis très fière et je n'ai pas honte de le réclamer, car je refuse d'être l'indigène ou "le nègre de maisons" qui pleure son maître alors que celui-ci le traite avec mépris et dédains.

Par Realisme (non vérifié) | 12. janvier 2015 - 17:37
Très beau texte,qui ne néglige rien de la vérité,ni de la réalité présente,une sorte de mise a l'heure de la pendule régissant la mémoire collective Algerienne..et une occasion de nous remémorer notre solitude face aux trés nombreux crimes commis contre le peuple Algerien,et son elite intellectuelle,par le terrorisme barbare soutenu a l'epoque par ses victimes d'aujourd'hui..et qui comble de l'ironie et de la forfaiture,compte parmis les "amis" de coeur et de raison du pouvoir actuel...Qatar..arabie yahoudite..france..ect...Non je ne suis pas charlie....je suis Tahar djaout avec la famille qui avance...Merci pour ce rappel Mr Aziz Mouats
Par Anonyme (non vérifié) | 12. janvier 2015 - 16:29
Beau texte ,merci de nous rappeler nos morts ,surtout les enfants de sidi ali ,les imagese transmises par la télé à l'époque me hantent toujours

Par Cheikh Hamdane (non vérifié) | 12. janvier 2015 - 15:44
Hélas, Cet occident tue la personne et marche derrière son corbillard. Ce drame Parisien était commandité et exécuté par le Mossad. beaucoup ne peuvent pas comprendre la nouvelle stratégie sioniste synchronisée avec la CIA et quatre Services de renseignement occidentaux.
Si l'occident nous emmerde (hachakoum) avec nos morts martyrs, c'est que nos dirigeants et gouvernements ont montré leur faiblesse... Attention, des juifs d'Algérie en Algérie commencent à se remuer. Vous les connaissiez à travers leurs écrits et commentaires, ils se sont dévoilé eux même.. Ils portent des noms arabes, ils vivent parmi les Algériens, et très rares sont ceux qui connaissaient leur véritable confession et identité.
Les juifs ne se sont jamais entretués entre eux, au contraire, ils sont très solidaires. Ce n'est pas le cas des arabes infiltré par l'entité sioniste. Nos doyens de la S.M des années soixante dix peuvent contribuer et sortir de leur mutisme et éclairer l'opinion publique algérien qui la plus part ne croit pas à la thèse du Mossad, même des journaux Algériens soient que leurs patrons savent la vérité et ne dise pas! et c'est grave çà entre dans hypocrisie mensongère, soient qu'ils ne sont pas des professionnels et ne s’intéressaient qu'à la PUBLICITÉ! Autrement tous les indices qui confirmaient l'acte du Mossad sont présents à commencer par le sinistre Netenyahu qui l'or d'une réunion a menacé la France d’attentats!!! en plus les méthodes employés d'assassinats sont du Mossad surtout la balle qui a achevé le policier Ahmed Merabet, c'est le même tir que pratiquaient les tueurs du Mossad durant les années soixante dix et quatre vingt.
La pièce d'identité abandonnée dans la voiture Citroën dans un le véhicule Citroën, dans un lieu choisi au préalable de la densité du public, ressemble au passeport trouvé intacte du présumé pilote (Atta) qui est accusé par les américains d'avoir pénétré dans la première tour du centre commercial le 11 septembre. Alors que le pilote (s'il y avait un pilote) a été complétement carbonisé.
Encore ce jour du 11 aucune présence de juif n'a été signalée dans les deux tours et dans la zone elle même.
C'est Ahmed Colibaly qui est la pièce maitresse dans le drame, il a git directement contre l'antenne du Mossad à Paris, maquillée en magasin Cacher.....

Par Abou Stroff (non vérifié) | 12. janvier 2015 - 14:09
aucun commentaire à part celui de dire merci à A. Mouats de nous rappeler certains "hauts faits d'armes" dans lesquels le vermine islamiste, alliée objective et subjective du sionisme, est impliquée.

dimanche 11 janvier 2015

Une bactérie prometteuse



 Alors que le projet du centre national de préservation des souches avance à pas incertains, il est heureux de constater qu'à travers le monde, l'espoir est permis. Ici la mise en évidence d'une nouvelle bactérie qui deviendra bientôt un redoutable antibiotique. Le doc est aussi une belle illustration de l'évolution des techniques de culture, plus rationnelles et surtout plus efficaces...

Espoir avec la découverte d’un nouvel antibiotique

Un nouvel antibiotique prometteur a été identifié par une équipe de chercheurs américains et allemands dont les résultats sont publiés jeudi 8 janvier dans la revue Nature. Une découverte à marquer d’une pierre blanche tant cela est devenu rare dans cette catégorie de médicaments, contrairement à d’autres domaines. La molécule identifiée a montré, chez la souris, une efficacité contre des bactéries difficiles à traiter. Une dizaine d’années seront encore nécessaires pour qu’elle soit éventuellement utilisable chez l’homme.

L’alarme a été maintes fois donnée. Après l’ère dorée allant des années 1940, où les antibiotiques sont apparus, à la fin des années 1950, où ils se sont multipliés, deux problèmes sont survenus : la découverte de nouveaux antibiotiques s’est progressivement tarie – six classes nouvelles ont vu le jour depuis les années 1960 – et, dans le même temps, les souches bactériennes résistantes aux molécules existantes ont proliféré.
Le premier phénomène s’explique par le désintérêt croissant des industriels pour des médicaments utilisés le plus souvent pour de brèves périodes et dont la durée de vie sur le marché est écourtée par le développement des résistances. Le second résulte d’une utilisation abusive et inadaptée des antibiotiques : l’excès de prescription et de consommation, l’interruption trop précoce des traitements, l’administration massive à des fins économiques dans des élevages d’animaux…

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/01/08/espoir-avec-la-decouverte-d-un-nouvel-antibiotique_4551731_3244.html#VtfHITGMfFLosMfI.99
Fabriquée par une moisissure
Au point que les résistances bactériennes ont entraîné une mobilisation des Etats. En France, Marisol Touraine a lancé en novembre un « groupe de travail pour la préservation des antibiotiques », chargé de présenter ses propositions en juin 2015 pour réduire une consommation supérieure à la moyenne européenne. Depuis septembre, des experts britanniques travaillent sur de nouveaux modèles économiques. Selon ces derniers, la résistance aux antibiotiques pourrait causer 10 millions de morts par an d’ici à 2050. Aux Etats-Unis, un décret signé en septembre par Barack Obama vise à renforcer les capacités de combattre la résistance des bactéries.


C’est dans ce contexte que Losee Ling (NovoBiotic Pharmaceuticals, Cambridge, Massachusetts) et ses confrères de plusieurs institutions publiques américaines et allemandes se sont mis en chasse de nouvelles molécules dotées d’une activité antibactérienne.
La mise au point d’antibiotiques a reposé jusqu’ici sur l’identification de substances produites naturellement par des micro-organismes présents dans le sol. Ces substances permettent de se défendre contre des bactéries. La pénicilline est ainsi à l’origine fabriquée par une moisissure. Les substances naturelles présentent l’avantage d’être le fruit d’une longue évolution qui leur permet de pénétrer dans les bactéries ciblées bien mieux que des produits de synthèse.

Mais la contrainte est qu’il était nécessaire de se limiter aux micro-organismes cultivables en laboratoire. Or « on avait fait le tour des composés obtenus par ce procédé susceptibles d’avoir une activité antibiotique », constate le professeur Jean-Michel Molina, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Louis, à Paris. C’est précisément là que l’équipe américano-allemande a réalisé une percée, grâce à l’utilisation d’un dispositif miniaturisé très innovant, l’iChip : une puce multicanaux.

Un échantillon d’un gramme d’un sol herbeux prélevé dans l’Etat du Maine, aux Etats-Unis, a été dilué de telle façon qu’à peu près une seule cellule bactérienne aille se nicher dans un minicanal. Puis ce dispositif a été recouvert de deux membranes semi-perméables et replacé dans le sol. Au bout d’un mois, près de la moitié des cellules avaient donné naissance à une colonie, alors que 1 % seulement de cellules poussent avec la méthode de culture classique dans un milieu de culture, selon les auteurs. Les colonies ont ensuite été mises en culture in vitro.

Dans un second temps, quelque 10 000 cultures isolées ont été testées sur des plaques recouvertes de staphylocoques dorés afin de détecter une éventuelle activité antibiotique. Cela a été le cas avec l’extrait d’une nouvelle espèce bactérienne, baptisée provisoirement Eleftheria terræ. Les chercheurs ont identifié la molécule responsable de cette action sur les bactéries de type Gram positif, comme le staphylocoque doré, et l’ont appelée « teixobactine ». Elle agit en s’attaquant à la membrane des bactéries qui, comme celles de type Gram positif, ont une paroi épaisse.

Nouvelle technique de culture in situ
Enfin, la teixobactine a été testée avec succès chez des souris infectées par le staphylocoque doré, par le pneumocoque, par Clostridium difficile ou par le bacille de Koch, agent de la tuberculose. Des résultats encourageants mais qui ne signifient pas que la molécule pourra assurément entrer dans la pharmacopée. Elle doit en effet passer par diverses étapes de développement, d’évaluation de sa sécurité d’emploi chez l’homme, de sa bonne tolérance à des doses efficaces, de sa capacité être produite en grande quantité… A supposer que toutes ces étapes soient franchies, le nouvel antibiotique pourrait apparaître sur le marché d’ici dix ans ou peut-être moins.

« C’est assurément une bonne nouvelle car peu d’antitiobiques sont apparus récemment », se réjouit le professeur Mathieu Molimard (université de Bordeaux), président du Collège national de pharmacologie médicale. « L’activité sur le bacille de Koch est probablement la plus intéressante, compte tenu de l’ampleur des résistances, car pour les autres bactéries, nous ne sommes heureusement pas encore en situation d’impasse thérapeutique », remarque le professeur Molina.

Les deux spécialistes soulignent que la meilleure nouvelle qu’apporte cet article est l’identification d’une nouvelle technique de culture in situ, qui va permettre d’explorer un ensemble de micro-organismes jusque-là inexploitables. « C’est un peu comme si l’on avait découvert un nouveau champ de pétrole », se réjouit le professeur Molimard.
La découverte pourrait aussi motiver l’industrie pharmaceutique pour réinvestir ce domaine de recherche. Certains signes montrent un regain d’intérêt. En 2013, Roche a racheté Polyphor, un petit laboratoire spécialisé dans les antibiotiques, et en décembre 2014 Merck a annoncé l’acquisition pour plus de 7 milliards d’euros de Cubist Pharmaceuticals, une société spécialisée dans les traitements contre les bactéries superrésistantes.

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