Une dépouille mortelle...fut- elle celle de Bin Laden...n'a-t-elle pas droit à certains égards...que la Grande Amérique a crut bon de fouler aux pieds...c'est à mon sens une grande erreur...je précise que je n'ai rien à voir avec la nébuleuse intégriste créée et financée par les USA...mais la mise à mort puis la disparition du corps de Bin Laden sont bien commodes...elles évitent tout procès et donc toutes révélations sur les connexions avec la CIA et autres services secrets à travers le monde...Obama qui est un peu musulman sait que les morts ne son jamais immergés en Islam...que les américains tuent Bin Laden, il a été leur allié puis s'est retourné contre eux...c'est dans la nature des choses ..de la guerre...une salade bien américaine en somme...quoi de plus normal...mais une fois mort, sa dépouille n'appartient pas aux USA...elle appartient à sa famille...ce sont ces erreurs qui creusent les fossés entre les religions...qu'à Dieu ne plaise...mais les américains viennent d'ouvrir un autre front...c'était bien la peine...Allez expliquer maintenant aux jeunes musulmans du monde que le rituel de l'immersion fait désormais partie des pratiques musulmanes...je vous souhaite du plaisir...de la patience...et de la persévérance...vous en aurez largement besoin...alors qu'un Bin Laden mort au combat n'aurait fait qu'un martyr de plus...jeter son corps aux requins n'est pas de la première intelligence...hélas...nous ne sommes pas sortis de la gueule du loup...
mardi 3 mai 2011
lundi 2 mai 2011
Hommage à Mohand Issad
Adieu Maître
A tous ceux, de plus en plus nombreux, qui traversent tristement leur vie et la nôtre, portant en bandoulière la géographie de leur appartenance primaire, tu répondais : je suis de Sougueur. C’était ta manière, tranquille et ferme, de revendiquer fièrement ton appartenance au terroir de l’Algérie et de se revendiquer par la même de la seule foisonnante et indépassable diversité de son histoire humaine. A quelques siècles de distance, les mêmes terres et les mêmes valeurs qui t’ont vu naître et grandir t’ont fait voisin d’Ibn Khaldoun. Les seuls référents qui motivaient alors ton appréciation et tes choix dans la vie étaient : l’honnêteté, le savoir et la rigueur. Depuis 1962, tu as formé toute une génération de juristes, dont plusieurs comptent aujourd’hui parmi les plus éminents, et lorsque la médiocrité a chassé les meilleurs parmi tes pairs, tu as dénoncé tous les faussaires et les fossoyeurs de notre chère université. Tu ne t’es naturellement pas fait que des amis ; mais tu savais que tu en comptais parmi les plus sûrs ; ceux qui comptent dans les moments difficiles loin des discours et des postures. Ta compétence comme ta droiture, ton indépendance comme ton intransigeance ont rendu incontournable, le moment venu, ta désignation à la tête de la Commission chargée de réformer une des structures sinistrées de notre pays. Le rapport que tu as rendu avec tes amis sur l’état de la Justice et les voies de traitement suggérées, restera pour l’Histoire un acte majeur de témoignage et une preuve irréfutable de la possibilité du changement institutionnel et de la réforme sans violence et sans épreuves pour la nation. Mais comme s’il était dit que l’Algérie devrait continuer son chemin dans la souffrance, l’appel du devoir te place à la tête d’une autre commission pour enquêter et tenter d’y mettre un terme dans une des régions de notre cher pays, cette Kabylie de nos combats et de nos espoirs tant de fois découragés mais, inévitablement, celle de notre destin partagé. Par la seule autorité du droit bien calé comme tu sais brillamment le faire à la justesse et la force de l’écrit et du verbe, tu arriveras à provoquer la cessation des tirs des snippers. Tu nous quittes au moment où l’Algérie a encore le plus besoin de ses hommes et de ses femmes, les meilleurs, ceux qui peuvent et savent porter sur leur dos sans compter son seul viatique : la résistance, l’intelligence et la fraternité face aux errements et aux lâchetés de ceux à qui elle a tout apporté… Sur le lit de la maladie, ce n’est pas le mal inexorable qui te marquait le plus, mais l’indifférence de «l’Algérie d’en haut». Se reconnaîtront à travers ces lignes ceux qui t’ont manifesté leur estime et leur compassion. «Le changement, c’est quand des gens ordinaires font des choses extraordinaires.» Cette phrase venue d’outre Atlantique nous paraît être l’épitaphe que tu mérites. Dors en paix, cher Mohand.
Mahi Ghouadni, ancien bâtonnier d’Oran
A tous ceux, de plus en plus nombreux, qui traversent tristement leur vie et la nôtre, portant en bandoulière la géographie de leur appartenance primaire, tu répondais : je suis de Sougueur. C’était ta manière, tranquille et ferme, de revendiquer fièrement ton appartenance au terroir de l’Algérie et de se revendiquer par la même de la seule foisonnante et indépassable diversité de son histoire humaine. A quelques siècles de distance, les mêmes terres et les mêmes valeurs qui t’ont vu naître et grandir t’ont fait voisin d’Ibn Khaldoun. Les seuls référents qui motivaient alors ton appréciation et tes choix dans la vie étaient : l’honnêteté, le savoir et la rigueur. Depuis 1962, tu as formé toute une génération de juristes, dont plusieurs comptent aujourd’hui parmi les plus éminents, et lorsque la médiocrité a chassé les meilleurs parmi tes pairs, tu as dénoncé tous les faussaires et les fossoyeurs de notre chère université. Tu ne t’es naturellement pas fait que des amis ; mais tu savais que tu en comptais parmi les plus sûrs ; ceux qui comptent dans les moments difficiles loin des discours et des postures. Ta compétence comme ta droiture, ton indépendance comme ton intransigeance ont rendu incontournable, le moment venu, ta désignation à la tête de la Commission chargée de réformer une des structures sinistrées de notre pays. Le rapport que tu as rendu avec tes amis sur l’état de la Justice et les voies de traitement suggérées, restera pour l’Histoire un acte majeur de témoignage et une preuve irréfutable de la possibilité du changement institutionnel et de la réforme sans violence et sans épreuves pour la nation. Mais comme s’il était dit que l’Algérie devrait continuer son chemin dans la souffrance, l’appel du devoir te place à la tête d’une autre commission pour enquêter et tenter d’y mettre un terme dans une des régions de notre cher pays, cette Kabylie de nos combats et de nos espoirs tant de fois découragés mais, inévitablement, celle de notre destin partagé. Par la seule autorité du droit bien calé comme tu sais brillamment le faire à la justesse et la force de l’écrit et du verbe, tu arriveras à provoquer la cessation des tirs des snippers. Tu nous quittes au moment où l’Algérie a encore le plus besoin de ses hommes et de ses femmes, les meilleurs, ceux qui peuvent et savent porter sur leur dos sans compter son seul viatique : la résistance, l’intelligence et la fraternité face aux errements et aux lâchetés de ceux à qui elle a tout apporté… Sur le lit de la maladie, ce n’est pas le mal inexorable qui te marquait le plus, mais l’indifférence de «l’Algérie d’en haut». Se reconnaîtront à travers ces lignes ceux qui t’ont manifesté leur estime et leur compassion. «Le changement, c’est quand des gens ordinaires font des choses extraordinaires.» Cette phrase venue d’outre Atlantique nous paraît être l’épitaphe que tu mérites. Dors en paix, cher Mohand.
Mahi Ghouadni, ancien bâtonnier d’Oran
Mohammed Bahloul, économiste
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/05/02/article.php?sid=116529&cid=2
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