jeudi 28 avril 2011

Dalila Touat une chomeuse adulée

A la sortie du tribunal

Le procès avait mobilisé de larges franges de la société civile. La plupart des journaux ainsi que France 24 ont couvert le procès pour manifestation et attroupement interdits dans lequel elle encourait la peine d'une année ferme. Mais son combat n'aura pas été vain puisque Dalila Touat a réussi là où les partis politiques auront lamentablement échoué. En effet, la jeune universitaire de 34 ans qui vit mal un chômage forcé, voulait simplement réunir des chômeurs comme elle pour faire avancer leurs revendications pour la dignité. Dénoncée auprès de la police par un appel anonyme, elle sera interpellée 3 jours après avoir distribué des tracts appelant au rassemblement des chômeurs au sein d'une association dont elle venait de déposer les statuts en vue d'une reconnaissance. Lasse d'attendre une réponse de la part des autorités, elle décide alors de passer à l'offensive en distribuant de simples appels à la mobilisation. Accusée d'avoir organisé une manifestation sans autorisation, elle passera pas moins de 24 heures en garde à vue au niveau d'un commissariat de police. Présenté le lendemain devant le procureur de la république, elle sera mise en liberté en attendant sa comparution fixée au 28 avril 2010.

Aux cotés de notre collègue du Carrefour d'Algérie Iliès Benabdeslam
Le jour du procès, Dalila qui avait bénéficié d'un formidable mouvement de solidarité ne s'attendait certainement pas à tel engouement autour de son affaire. Venus de toute l'Algérie profonde, les militants des droits de l'homme, la société civile ( les filles Fadma N'soumeur, les CNCD d'Alger, d'Oran et de Mostaganem, le SNAPAP), des partis politique (MDS; MJIC et RCD)  se sont regroupés face au tribunal de Mostaganem dont la petite salle sera vite envahie par une foule compacte et disciplinée. Appelée à la barre, Dalila Touat met en exergue sa situation sociale, soulignant que malgré son diplôme de magistère, elle se trouve au chômage ce qui justifie sa tentative de création d'une association de défense des droits des chômeurs. N'ayant pas reçu d'agrément, elle soutiendra avoir distribué des prospectus appelant les jeunes chômeurs à s'organiser afin de défendre leurs droits. Entamé peu avant midi, le procès sera bouclé à 13 h10 sous les youyous et les acclamations d’une foule nombreuse où on reconnaissait des militants des droits de l’homme, des représentants de l’association des chômeurs de Ouargla, d’adhérents du MDS et de la CNCD d’Alger, d’Oran et Mostaganem. Dans son réquisitoire, le représentant du parquet avait requis une amende de 20.000 DA.  
Avec Belaid Abrika

Après de magistrales plaidoiries, le tribunal de Mostaganem à prononcé l’acquittement au profit de la militante de la CNCD et animatrice du mouvement des jeunes chômeurs. La défense de Dalila Touat a été assurée -à titre bénévole- par pas moins de cinq avocats dont Maitres Bouchachi du barreau d’Alger, maitre Khemisti du barreau d’Oran et maitre Doudou du barreau de Sidi Bel Abbès. Tous ont souligné avec force la justesse des revendications de Dalila Touat et surtout l’absence d’éléments constitutifs du délit qui lui était reproché et qui lui a valu une garde à vue de 24 heures au niveau du commissariat de police et un procès que beaucoup d’associations de défense des droits de l’homme avaient solidairement dénoncé. On notait également la présence de militants du RCD ainsi que celle de Belaid Abrika, venu à la tête d’une délégation du mouvement des Arouchs. La chaine de télévision France 24 a également couvert le procès grâce à une équipe de tournage présente sur les lieux. 

Face à la caméra de France24
 
Très émue, Dalila Touat remerciera les présents, ajoutant que le combat pour le droit au travail et la liberté d’expression devait se poursuivre.Ce formidable mouvement de solidarité l'aura indubitablement endurcie. Toujours aussi chômeuse qu'auparavant, la frêle jeune femme avait de la peine à cacher son émotion. enlaçant les uns, embrassant les autres, elle était comme sur un nuage. Entourées par tant d'amis dont certains sont venus de la lointaine et rebelle Kabylie, Dalila Touat, à peine remise de son cauchemar s'est de suite replongée dans le combat pour la dignité en prodiguant quelques conseils à une vielle femme venue exposer les photos de son films disparu. Parlant au nom des chômeurs de Ouargla, un jeune appellera les présents à venir soutenir leur sit-in prévu dans les prochains jours. Il clamera à l'assistance que le procès de Dalila et surtout son verdict constitue une première reconnaissance de la justesse de leur combat.


Maitre Khémisti du barreau d'Oran interviewé par France24


mardi 19 avril 2011

Paroles de Habib Tengour


Fort de l'Est à coté de Pierre Jorris, traducteur à l'Anglais des œuvres de Habib
Habib Tengour :
« Aucune œuvre ne se suffit à elle-même, elle a besoin de passeurs »


Comment avez-vous retrouvé votre ville, le Tigditt de votre enfance ?
La ville change beaucoup au fil de mes retours ; elle subit une déstructuration sur le plan architectural. Elle a grandi, des HLM poussent dans tous les sens. On note une urbanisation un peu sauvage ; je me dis que c'est un mauvais moment à passer.

Et Tigditt ?
Ah, Tigditt ! Je suis allé voir la maison où je suis né, elle n'a pas beaucoup changé, mais j'ai des craintes. Avant, nous n'avions pas de maisons à étages, puis les gens se mettent à construire en hauteur, c'est inquiétant de voir ces maisons à deux ou trois étages. Ça fait peur, à mon avis, on aurait dû veiller à maintenir certains espaces pour la mémoire de la ville.

On sent chez vous un certain désarroi ?
Pour moi, c'est un monde dont on ne garde pas de traces, c'est ça qui est terrible, vouloir tout effacer, c'est terrible pour la mémoire.

Vos livres constituent cet autre espace de mémoire, non ?
Oui, mais c'est dans les mots uniquement. Je maintiens que la mémoire a besoin de choses concrètes, plus matérielles. Elle a besoin d'images. Si j'avais les moyens, j'aurais acheté la maison où je suis né, où mon père est né. J'en ferai bien un petit musée pour déposer mes livres. A quelques pas, il y a la maison de Kaki, puis plus loin celle de Khada. Il n'y a même pas une petite plaque ! C'est triste de voir tout cet héritage partir par petits bouts. C'est une ville qui a une histoire tant sur le plan culturel que politique, c'est cette histoire que l'on détruit.

Chez Oulhaci en compagnie de Mustafa Ghobrini

On vous sent révolté ?
Bien sûr, mais ma révolte je la fais passer dans mes écrits. Je m'insurge contre cette amnésie programmée. J'écris pour garder cette mémoire.

Mosta est-elle toujours présente dans vos livres ?
L'enfance est le lieu inépuisable de l'inspiration. Même dans les livres qui n'ont rien à voir, Mosta y apparaît ne serait-ce qu'avec un personnage, une histoire, un quartier, des sensations de jeunesse.

A propos de jeunesse, quel lien avez-vous avec les jeunes ? Vous lisent-ils ?
Il y a de moins en moins de lecteurs jeunes, surtout parce que les livres manquent sur le marché. A la différence des années 80 où « Sindbad » ma maison d'édition était présente chez nous.

Est-ce à dire que même à Mosta, Habib Tengour reste inconnu ?
Ah oui ! A Mosta et ailleurs ! Ce qui me chagrine c'est que même des professeurs de littérature ne connaissent pas mon travail.

Mais vous êtes connu à l'étranger ?
J'ai un public, je suis traduit en Allemagne, aux Etats-Unis, en Italie, des chercheurs travaillent sur mes textes, sur ma prose, d'autres font des lectures. Ce sont des passeurs, car aucune œuvre ne se suffit à elle-même, elle a besoin de médiatisation.
dans l'atelier de Med Oulhaci à Stidia

Ailleurs, vous rencontrez votre lectorat, pourquoi pas en Algérie ?
Parce que je ne suis pas invité ! L'idéal c'est d'aller lire dans les lycées, dans les universités, ici on me demande de faire des conférences académiques au lieu de me faire parler de ma littérature. Il n'y pas cette tradition d'inviter un auteur, de l'interroger sur son travail, comme en Allemagne, en Italie, en France.

Serez-vous présent au Panaf ?
Grâce à Mme Khada qui connaît bien mon travail. C'est la première universitaire algérienne qui a écrit sur « Le vieux de la montagne ». J'y serai comme auteur et non pas comme universitaire.
El Watan du 01 - 07 - 2009




dimanche 10 avril 2011

La leçon de journalisme...à mettre entre toutes les mains

Dis Bob Woodward, c'est quoi un mauvais journaliste ?

 Bob Woodward en 2005. Reuters
logo culture
Bob Woodward était cette semaine en France, en tournée de promo pour son dernier livre, »Les Guerres d'Obama ». Il y a raconte par le menu les réunions secrètes entre le président et ses conseillers, et leurs divergences sur la stratégie suivie en Afghanistan ; le livre est un best-seller aux Etats-Unis.
Je l'ai croisé jeudi à la Maison de la radio pour une rapide interview qui sera diffusée aujourd'hui dimanche à 19 heures sur France Culture dans l'émission Masse critique, consacrée à la culture et aux médias de l'ère numérique.
Surprise, je ne l'ai pas trouvé si pessimiste qu'il s'était montré dans un récent entretien publié par Le Monde magazine. Certes, il déteste la « fast-info », mais il ne rejette pas en bloc les nouveaux médias.
Sur Internet, après une phase de décantation, certains sites d'information resteront, pronostique-t-il : ceux qui font du journalisme de façon sérieuse. Peut-être même Rue89, qui sait ?
Savez vous comment on appelle un mauvais journaliste dans les salles de rédactions ? On dit : « Celui-là, ce n'est pas exactement Bob Woodward… »
Un mauvais journaliste, c'est un journaliste qui accepte pour argent comptant ce que que le gouvernement ou d'autres lui disent, qui ne croise pas ses sources.
J'ai pour ma part le bénéfice du temps, je prends le temps de travailler. Sur « Les Guerres d'Obama », j'ai travaillé dix-huit mois, en m'attardant sur les points décisifs : une réunion avec le Président, par exemple. Je cherche de la documentation, des notes, de l'information de première main. Et je fais cela depuis des dizaines d'années. J'ai couvert la Maison Blanche, la CIA, la Cour suprême, d'autres administrations.
Ouvrons les yeux, quel est le problème ? C'est le gouvernement et le secret qu'il entretient : tout le monde cache des choses. Dans une démocratie, on a besoin d'avoir de l'information vérifiée. Et plus on creuse, plus on découvre que la réalité qu'on nous présente n'est pas la vraie.


Dans certaines interviews, vous êtes montré assez pessimiste sur l'avenir de l'information. Pourtant, Internet et les nouveaux médias jouent un rôle important pour promouvoir cette transparence que vous appelez de vos vœux. Je pense à WikiLeaks [dont Rue89 est désormais partenaire, ndlr] par exemple, qui a permis de divulguer de nombreuses informations cachées.

Tout d'abord, WikiLeaks n'a pas joué un rôle majeur. Ils ont révélé des câbles diplomatiques d'importance moyenne. Il ne sont peut-être pas sans intérêt, mais ils ne disent rien d'extraordinaire sur les rapports entre la Maison Blanche et les militaires, par exemple.
C'est sensationnel, mais ces câbles n'ont pas mais véritablement affecté le processus de décision. Ma critique porte en fait sur certains sites Internet et télévisions câblées aux Etats-Unis, qui sont guidés par la vitesse et l'impatience. Moi, je suis lent : je prends le temps. Si vous êtes pressés, vous ratez des choses importantes.
Il y a de bonnes choses sur Internet, des blogs fabuleux, mais d'autres sont horribles. Il faut être capable de faire la différence. Dans les années à venir, on saura petit à petit savoir quels sont les sites qui sont fiables, sérieux, et ceux qui ne le sont pas.
On vit actuellement un processus de décantation. Aux Etats-Unis, certaines villes avaient dix ou quinze journaux : cela a pris du temps avant de décanter.
C'est ce qui va se passer sur Internet. Vous-même vous dirigez un site : peut-être qu'il deviendra le site web le plus réussi de tous les temps, peut-être que non.
Selon moi, ce sera une réussite s'il est sérieux, juste mais dur aussi, et s'il présente une information utile aux gens. Il peut certes porter des opinions, il peut avoir un petit penchant dans la présentation, mais ce qui compte, c'est le travail des journalistes, le
temps qu'ils vont passer à travailler leurs sujets.

Quand vous constatez une baisse de la qualité du journalisme, vous pensez que c'est une crise passagère, entre un vieux monde et un nouveau monde ? 

Je ne pense pas que ce soit nécessairement une crise : je pense que c'est une révolution.

La presse n'a-t-elle pas de moins en moins les moyens de financer de telles enquêtes longues ? 
 
Il y a des exceptions : le Washington Post, pour lequel je travaille toujours, le New York Times et d'autres journaux peuvent conduire ce genre d'enquêtes.
Mais je crois que cela va croître. Car le mécanisme de propagande gouvernemental est bien financé, il a beaucoup d'expérience, il est conçu pour pouvoir livrer le message politique souhaité, plutôt que la réalité. Donc il y a un besoin de creuser, d'aller dans les coulisses.

Je sais que vous avez un regret, c'est de ne pas avoir enquêté suffisamment, pendant la préparation de la guerre en Irak, sur la question des prétendues armes de destruction massive.
Auriez vous préféré échouer à révéler le scandale du Watergate et réussir à établir l'inexistence de ces armes ?


On ne peut pas changer l'histoire. Mais je suis d'accord que j'aurais dû en faire plus, j'avais de meilleurs contacts que d'autres, j'en savais beaucoup. Avant la guerre, j'ai écrit qu'il n'y avait pas de preuve flagrante de l'existence de ces armes : j'aurais dû me rendre pleinement compte de ce que cela signifiait.
Je n'ai pas poursuivi cette piste de façon assez agressive. C'était il y a huit ans, et ce fut une grande leçon pour moi. Dans les livres sur Bush que j'ai rédigés par la suite, j'ai enquêté beaucoup plus profondément, et expliqué la réalité de ce qui se passait.

Comment expliquez vous qu'à cette période, en 2003, la totalité
des journaux américains étaient en faveur de la guerre, à part quelques exceptions comme le New York Review of Books ? 


La position des journaux, comme celle qu'avait adoptée Washington Post, a pu affecter le travail des journalistes. Mais remettez vous dans le contexte : une douzaine d'années avant, Saddam Hussein avait effectivement des armes de destruction massive : lors de la première guerre du Golfe, on avait découvert le programme d'armement irakien.
Ce n'était pas comme si quelqu'un avait débarqué de la planète Mars pour affirmer cela ! La sénatrice Hillary Clinton, qui était opposée à Bush, affirmait, elle aussi ,que l'Irak avait de telles armes.
Cela ne m'exonère pas : j'aurais dû être plus sceptique, plus agressif. Est-ce que cela aurait changé l'histoire ? Non, cette guerre aurait de toute façon eu lieu. Il aurait fallu prouver l'inexistence de ces armes, ce qui aurai été le plus difficile.

Pendant cette période, on a vu monter en puissance Fox News, qui a participé à cette propagande. Et qui continue aujourd'hui à présenter une information étrange, pas juste, idéologique. Pensez-vous que Fox News ait causé du tort à l'information et au journalisme aux
Etats-Unis ?

Il y a trop de manipulation sur Fox News. Mais ce genre de chaines peut aussi permettre à des gens comme moi d'être à l'antenne et de raconter ce qui se passe vraiment dans les coulisses du pouvoir. Il y a donc du bon et du mauvais. Ils présentent
des choses avec des biais idéologiques, ils tordent les informations,
mais la plupart des journaux font la même chose.
Photo : Bob Woodward devant chez lui à Washington en juin 2005. Jason Reed, Reuters

Tardive mais ô combien éloquente consécration



Ils étaient venus depuis les lointaines et plus proches contrées. Eux, ce sont les agronomes. Mercredi dernier, le 6 avril 2011, un jury prestigieux s’est retrouvé afin d’honorer un collègue. Mis à part Khelladi Mederbel et votre serviteur, qui sommes de la même génération , les autres membres du jury ont tous été ses élèves, à un titre ou un autre…Lui c’est notre collègue Abdelkader Homrani…après de multiples et injustes tergiversations, le CSF lui a enfin accordé la chance, -que dis-je? le droit- de se frotter à l’habilitation universitaire…un droit naturel, puisque l’intéressé disposait de toutes les conditions d’accès à cette habilitation universitaire qui lui ouvre les portes de la consécration au grade de maitre de conférences…Aïssaoui Chadli avait fait le déplacement depuis la lointaine Tarf…tandis que l’université de Mascara était fortement représentée par Houari Yerrou ainsi que Abdelkader Belhadi ; eux sont venus à titre personnel alors que Méderbel faisait partie intégrante du jury d’habilitation…qui se composait également des professeurs Miloud Halbouche, Kaddour Bouderoua et des Maitres de Conférences Hamza Benahmed et Chadli Aïssaoui. Dans le public, avaient pris place Mme Hafid, Larbi Reguieg-Yessad, Med Larid, Mabrouk DIDI, Abdelouhab Mokhbi, ainsi que le professeur Abdallah Berkani, le doyen de la faculté…qui avait pris de son temps pour venir assister à ce tournant majeur dans la vie d’un collègue ; qui était déjà en responsabilité lorsque lui entrait en première année de l’ITA, en décembre 1974.

Fidélité à la cuniculture
Ce fut donc un très fort moment d’émotion, lorsque des membres du jury égrèneront les années passées par leur collègue Homrani au service de la recherche agronomique. Tous souligneront son attachement à l’ITA mais également à la recherche et à la valorisation des races locales de lapins. Une abnégation et une fidélité à une production certes marginale mais qui mérite toutes nos attentions. C’est dans ce sens que son exposé s’orientera en faisant apparaître les aspects les plus pertinents des races locales dont l’élevage mérite amplement d’être vulgarisé. Car, à la lumière des travaux réalisés sous sa responsabilité et au profit de dizaines d’ingénieurs et d’un bon groupe de magistères dont il aura assuré l’encadrement, il apparaît nettement que l’élevage du lapin n’a pas bénéficié des avancées dont aura tiré profit l’élevage avicole moderne. Bien au contraire, c’est sans doute le recours à l’aliment avicole  qui fera d’énormes torts à la cuniculture, soulignera-t-il à l’intention du public fort attentif à sa démonstration. Abordant le volet culinaire et surtout diététique de la viande de lapin, l’orateur soulignera l’impérative nécessité de soigner la présentation du produit au public, ce qui devrait inciter le consommateur à intégrer la viande de lapin dans son menu, d’autant que sa très faible teneur en gras, la présence d’oméga3 et d’oméga6 ainsi que sa tendreté sont des facteurs hautement recherchés par en nurtition humaine diététique.

Une option irréversible
Après un long et fructueux débat duquel le public n’a pas été exclu, à la grande satisfaction des présents, le président du jury invitera les présents à se retirer en vue de la délibération. Une formalité qui sera vite expédiée, tant l’unanimité s’était faite depuis fort longtemps quant aux réelles capacités du Dr Homrani à diriger des recherches. Après près de 40 années consacrées à la zootechnie, ce digne fils de la plaine de Sig, ancien élève de l’école régionale d’agriculture de Sidi Bel Abbès, titulaire d’un DDI obtenu en 1988  à l’INA-PG  (Paris) consacré à l’alimentation du lapin, il était naturel, même si l’évènement a été injustement différé, que cette consécration soit. Ce mercredi 6 avril, l’évènement est intervenu dans la dignité, dans la rigueur scientifique et dans une forte dose d’émotion. Il est rare que les élèves soient amenés à consacrer le maitre, c’est pourtant ce qu’ils ont fait sans rien renier de leur probité intellectuelle. C’est ainsi que la science et la recherche agronomiques sortent grandies d’une telle promotion. Loin, très loin des copinages et autres arrangements honteux en vigueur pas si loin de Sidi Saïd…de Lalla Kheira ou de Sidi Abdelkader de Salamane…mais ceci est une autre histoire…qu’il n’est pas digne de taire…Encore une fois, l’ex ITA montre la voie…celle de la sagesse, de la rigueur et de la rectitude…c’est là le prix le plus digne et le plus juste…une option irréversible que nous sommes fiers de perpétuer à l’abri de toutes les tentations et de toutes les dérives…

lundi 4 avril 2011

Révolte à Sonelgaz



Le siège de Sonelgaz a été totalement paralysé par le personnel de l’entreprise, et ce durant toute la matinée d’hier lundi. Toutes les catégories de personnel étaient représentées. Les revendications portent sur le relèvement des salaires, « une meilleure utilisation des œuvres sociales qui ne profitent qu’aux gens d’Alger », selon de nombreux grévistes rencontrés sur place. Ce mouvement initié d’abord sur la toile par quelques employés a pris une ampleur considérable puisque plus de 95% du personnel y a participé. 

Le syndicat UGTA, dont le représentant refuse toute déclaration à la presse, est fortement contesté par la majorité des grévistes qui n’hésitent pas à exhiber une circulaire signée par un responsable UGTA appelant les travailleurs à faire confiance à la direction générale en vue d’une réelle prise en charge de revendications ouvrières. Selon de nombreux interlocuteurs, cette note de la section syndicale serait à l’origine du mécontentement des travailleurs qui dénient à l’UGTA toute légitimité. Venu depuis la bourgade d’Aïn Sidi Chérif, ce sexagénaire parle d’injustice et de désespoir, lui qui est à deux pas d’une retraite de misère. Ayant travaillé d’arrache-pied depuis plus de 30 années, il rend « hommage aux jeunes de facebook qui ont eut le mérite de nous mobiliser pour réclamer un peu de dignité, un salaire juste et une considération légitime ». Son collègue de Hassi Mamèche, attende depuis 7 ans une promotion qui ne vient pas, alors que les jeunes recrues sont classées à la 13, alors que lui et ses collègues végètent entre la catégorie 6 et 7 et n’ont aucun espoir d’être promus, malgré la formation dont ils ont bénéficiée et qui n’est jamais prise en considération. 

Ces jeunes employés parlent également des conditions de travail, de l’exigüité des locaux, de l’absence d’hygiène et de la chaleur suffocante de l’été, l’entreprise n’ayant pas songé à équiper le local d’un climatiseur. Les agents d’astreinte ne sont pas en reste. Ils soulignent que les heures supplémentaires ainsi que les trajets ne sont pas entièrement pris en considération par l’employeur qui ne leur paye qu’une partie. Un chef d’équipe parle avec émotion de ses 3 collègues décédés et de 2 autres amputés suite à un accident de travail, ceci en l’espace d’une année. C’est lui qui dira que le salaire d’un agent gazier n’est que de 19.000 DA, alors qu’un ingénieur débute sa carrière à seulement 35.000 DA. C’est pourquoi, dans leur plate forme de revendications, tous exigent un alignement de leur grille de salaire sur celle de Sonatrach. Tout en s’assurant d’un service minimum, les grévistes parlent d’un autre débrayage pour le 12 avril prochain. Certains n’excluent pas une accentuation de la pression sur les pouvoirs publics.
Yacine Alim

samedi 2 avril 2011

Ben Laden n'est jamais loin...de 007

Nul n’ignore que le radicalisme islamiste est une création de la CIA avec le soutien financier et humain des régimes arabes les plus rétrogrades...ce qui est drôle dans la fournaise Libyenne c'est qu'un régime terroriste sanguinaire dictatorial est généralement très ami avec les USA...qui devraient en principe le soutenir...d'autant qu'après avoir fait amande honorable et indemnisé les familles des victimes de Lockerbie, Kadhafi était redevenu fréquentable...jusqu'à la révolte de Benghazi et Tobrouk...mais au lieu de lui venir en aide comme le voulait la tradition, ce sont ses adversaires qui sont chouchoutés...curieux non?
Est-ce à dire que les Américains ont tout faux?
Quant à cette histoire d'armer ou de ne pas armer les insurgés libyens, franchement de qui se moquent-on? Jamais une révolution populaire n'a disposé de tant d'armes et de soutien aérien depuis l'invention de la guerre!!!et en plus en un laps de temps très court...trop court?
Certainement, en plus ils attendent déjà les ambassadeurs des puissances occidentales...tandis que les agents secrets sont largement infiltrés, peut être même à la tête du CNT...
à voir comment un barbouze de la taille de Moussa Koussa a été exfiltré, il n'y a pas de soucis à se faire...la révolution occidentale est en marche sur les sables de la Cyrénaique...
et probablement de la Tripolitaine...
les libyens dans tout çà? ils attendent Ben Laden...généralement il n'est jamais loin des agents de la CIA et du MI6, ses collègues et soutiens depuis bien longtemps...ils sont très bien doués pour lui préparer le terrain que ça n'abuse que des vieux colonialistes en mal de nostalgie...

vendredi 1 avril 2011

le passé composé des néorévolutionnaires libyens

lire particulièrement ce post de Thomas C. Mountain, Asmara, Érythrée
le dossier complet est disponible sur le site du Monde lien :



La révolté a démarré à Benghazi, dans l’est du pays. Un élément très important qui n’est mentionné dans aucun grand média est que cette ville est le point du continent Africain le plus proche de l’Europe. Benghazi est donc devenue, au cours des 15 dernières années environ, l’épicentre de la migration africaine vers l’Europe. Il est arrivé que plus de 1000 émigrés africains entrent par jour en Libye dans l’espoir d’atteindre l’Europe.

Le trafic humain, un de commerces les plus malsains et inhumains qui soit, s’est transformé en une véritable industrie à Benghazi, brassant des milliards de dollars. Un monde parallèle mafieux s’est développé dans la ville et il est profondément implanté et emploie des milliers de personnes dans tous les domaines et corrompt la police et les fonctionnaires. Ce n’est que depuis un an que le gouvernement libyen, avec l’aide de l’Italie, a réussi à contrôler ce cancer. Avec la disparition de leur marchandise humaine et de nombreux chefs en prison, la mafia a été en pointe dans le financement et le soutien à la rébellion libyenne. De nombreux gangs de trafic humain et autres éléments issus des bas-fonds de Benghazi sont connus pour avoir mené des pogroms contre les travailleurs immigrés africains à Benghazi même et dans les banlieues. Depuis le début de la rébellion à Benghazi, plusieurs centaines de travailleurs immigrés Soudanais, Somaliens, Éthiopiens et Érythréens ont été détroussés ou assassinés par les milices racistes rebelles, un fait soigneusement caché par les média internationaux.




Benghazi est aussi connu comme un foyer d’extrémisme religieux, de fanatiques libyens qui sont passés par l’Afghanistan se sont concentrés là-bas et des groupes terroristes ont organisé des attentats et assassiné des fonctionnaires dans la ville au cours des vingt dernières années. Un groupe, qui se nomme Le Groupe Islamique Combattant, a déclaré dés 2007 qu’il était affilié à Al Qaeda. Ce sont ces groupes qui ont été les premiers à prendre les armes contre le gouvernement libyen.

Le dernier problème, et le plus difficile à résoudre, est alimenté par des croyances désuètes présentes dans la société libyenne. Les Libyens refusent de faire des travaux qu’ils considèrent comme « sales ». En 1987, les libyens étudiants du département d’anglais qui nous accompagnaient en parlaient ouvertement. Les jeunes libyens qui terminent leurs études refusent des emplois de bas de gamme aux tâches subalternes. Ils s’attendent à obtenir immédiatement un bon poste avec un bon salaire, un bon appartement et une voiture neuve.

Le gouvernement a été obligé de faire venir des centaines de milliers de travailleurs immigrés pour faire « le travail sale » que les Libyens refusent de faire, d’abord depuis l’Afrique subsaharienne et plus tard depuis l’Asie.

Le résultat est que des milliers de jeunes Libyens sont sans emploi et vivent aux crochets de leurs familles. Cette existence parasitaire a généré de nombreux problèmes sociaux graves. L’alcool, interdit en Libye, et la drogue constituent un problème un augmentation chez les jeunes.

Tous ces problèmes sociaux étaient arrivés à un stade critique lorsque la rue arabe a déclenché son soulèvement contre les élites soutenues par l’Occident, d’abord en Tunisie, voisin de la Libye, ensuite en Egypte.

Lorsque les premières manifestations de jeunes mécontents se sont déroulées à Benghazi, la coalition informelle de groupes terroristes et de gangs de trafiquants ont immédiatement profité de la situation pour attaquer les prisons de haute sécurité à l’extérieur de Benghazi où leurs camarades étaient enfermés. Après la libération de leurs chefs, la rébellion a attaqué les postes de police et les bâtiments officiels, et les habitants de la ville se sont réveillés avec la vision de cadavres de policiers pendus aux ponts qui enjambent les autoroutes.

Le gouvernement Libyen dirigé par le Colonel Kadhafi a toujours pris soin de ne pas laisser se développer une armée professionnelle et puissante, et préférait compter sur un système de « comités révolutionnaires » pour diriger les communautés locales et s’occuper des questions de sécurité dans le pays.

Ces « comités révolutionnaires » n’ont jamais vraiment connu l’épreuve du feu et ont été lents à réagir devant une rébellion qui s’étendait rapidement. Le gouvernement libyen a finalement réussi à s’organiser et a lancé une offensive contre la rébellion. Les rebelles, pour la plupart des jeunes sans formation militaire et des milices vaguement encadrées, ont été chassés des territoires fraichement conquis et il est devenu évident que la rébellion allait échouer. De hauts officiers des services de renseignement US l’ont publiquement admis. A présent, il est largement reconnu, du moins dans le monde Arabe et Africain, que la majorité des Libyens soutiennent le gouvernement dirigé par le Col. Kadhafi et que la rébellion n’est soutenue que par une minorité de la population. La fin de la rébellion semblait inéluctable.

Alors que le forces militaires du gouvernement se trouvaient dans les banlieues de Benghazi et que le sort de la rébellion semblait scellé, il a été décidé aux Etats-Unis, et chez ses hommes de main à Londres et à Paris, d’attaquer la Libye pour renverser le gouvernement.

La Libye est un pays riche en pétrole, proche de l’Europe, avec les plus grandes réserves de pétrole confirmées de tout le continent africain. Avec de tels enjeux, la décision fut prise de lancer une attaque contre la Libye. En fait, il faudrait dire « de lancer un massacre » parce qu’il n’existe pas à ce jour de défense efficace contre les missiles de croisière et le bombardement de haute altitude, surtout la nuit, et tant pis pour les victimes civiles.

Après leurs attaques et invasions de l’Irak, de l’Afghanistan et de la Somalie, peu de gens dans le monde croient à la version occidentale d’une attaque contre la Libye pour protéger des civils. Les Etats-Unis et leurs alliés européens jouent à un jeu extrêmement dangereux en attaquant la Libye aujourd’hui. Alors que les pays arabes courent le risque de connaître de véritables situations révolutionnaires, c’est-à-dire des révoltes armées contres les élites soutenues par l’Occident, l’attaque contre la Libye pourrait devenir l’étincelle que l’Occident tentait désespérément justement d’éviter.

Il est impossible de prévoir les conséquences des attaques de l’Occident contre la Libye. Assisterons-nous à un nouveau Kosovo ou à une victoire du gouvernement libyen dirigé par Kadhafi ?

La seule chose qui est sûre, c’est que le peuple libyen paiera cher pour garder son pays, un prix qui sera inévitablement payé en sang.

Je suis déjà en train de préparer ma prochaine visite en Libye, prévue à la même époque pour l’année prochaine, peut-être avec la deuxième délégation US pour la paix en Libye. Dieu sait combien de fleurs il faudra déposer sur les tombes des enfants libyens tués par le dernier massacre commis par les Etats-Unis et leurs partenaires européens.

Thomas C. Mountain
Asmara, Érythrée

20 Aout 55, les blessures sont encore béantes

  Propos sur le 20 Aout 1955 à Philippeville/Skikda  Tout a commencé par une publication de Fadhela Morsly, dont le père était à l’époqu...