dimanche 10 avril 2011

Tardive mais ô combien éloquente consécration



Ils étaient venus depuis les lointaines et plus proches contrées. Eux, ce sont les agronomes. Mercredi dernier, le 6 avril 2011, un jury prestigieux s’est retrouvé afin d’honorer un collègue. Mis à part Khelladi Mederbel et votre serviteur, qui sommes de la même génération , les autres membres du jury ont tous été ses élèves, à un titre ou un autre…Lui c’est notre collègue Abdelkader Homrani…après de multiples et injustes tergiversations, le CSF lui a enfin accordé la chance, -que dis-je? le droit- de se frotter à l’habilitation universitaire…un droit naturel, puisque l’intéressé disposait de toutes les conditions d’accès à cette habilitation universitaire qui lui ouvre les portes de la consécration au grade de maitre de conférences…Aïssaoui Chadli avait fait le déplacement depuis la lointaine Tarf…tandis que l’université de Mascara était fortement représentée par Houari Yerrou ainsi que Abdelkader Belhadi ; eux sont venus à titre personnel alors que Méderbel faisait partie intégrante du jury d’habilitation…qui se composait également des professeurs Miloud Halbouche, Kaddour Bouderoua et des Maitres de Conférences Hamza Benahmed et Chadli Aïssaoui. Dans le public, avaient pris place Mme Hafid, Larbi Reguieg-Yessad, Med Larid, Mabrouk DIDI, Abdelouhab Mokhbi, ainsi que le professeur Abdallah Berkani, le doyen de la faculté…qui avait pris de son temps pour venir assister à ce tournant majeur dans la vie d’un collègue ; qui était déjà en responsabilité lorsque lui entrait en première année de l’ITA, en décembre 1974.

Fidélité à la cuniculture
Ce fut donc un très fort moment d’émotion, lorsque des membres du jury égrèneront les années passées par leur collègue Homrani au service de la recherche agronomique. Tous souligneront son attachement à l’ITA mais également à la recherche et à la valorisation des races locales de lapins. Une abnégation et une fidélité à une production certes marginale mais qui mérite toutes nos attentions. C’est dans ce sens que son exposé s’orientera en faisant apparaître les aspects les plus pertinents des races locales dont l’élevage mérite amplement d’être vulgarisé. Car, à la lumière des travaux réalisés sous sa responsabilité et au profit de dizaines d’ingénieurs et d’un bon groupe de magistères dont il aura assuré l’encadrement, il apparaît nettement que l’élevage du lapin n’a pas bénéficié des avancées dont aura tiré profit l’élevage avicole moderne. Bien au contraire, c’est sans doute le recours à l’aliment avicole  qui fera d’énormes torts à la cuniculture, soulignera-t-il à l’intention du public fort attentif à sa démonstration. Abordant le volet culinaire et surtout diététique de la viande de lapin, l’orateur soulignera l’impérative nécessité de soigner la présentation du produit au public, ce qui devrait inciter le consommateur à intégrer la viande de lapin dans son menu, d’autant que sa très faible teneur en gras, la présence d’oméga3 et d’oméga6 ainsi que sa tendreté sont des facteurs hautement recherchés par en nurtition humaine diététique.

Une option irréversible
Après un long et fructueux débat duquel le public n’a pas été exclu, à la grande satisfaction des présents, le président du jury invitera les présents à se retirer en vue de la délibération. Une formalité qui sera vite expédiée, tant l’unanimité s’était faite depuis fort longtemps quant aux réelles capacités du Dr Homrani à diriger des recherches. Après près de 40 années consacrées à la zootechnie, ce digne fils de la plaine de Sig, ancien élève de l’école régionale d’agriculture de Sidi Bel Abbès, titulaire d’un DDI obtenu en 1988  à l’INA-PG  (Paris) consacré à l’alimentation du lapin, il était naturel, même si l’évènement a été injustement différé, que cette consécration soit. Ce mercredi 6 avril, l’évènement est intervenu dans la dignité, dans la rigueur scientifique et dans une forte dose d’émotion. Il est rare que les élèves soient amenés à consacrer le maitre, c’est pourtant ce qu’ils ont fait sans rien renier de leur probité intellectuelle. C’est ainsi que la science et la recherche agronomiques sortent grandies d’une telle promotion. Loin, très loin des copinages et autres arrangements honteux en vigueur pas si loin de Sidi Saïd…de Lalla Kheira ou de Sidi Abdelkader de Salamane…mais ceci est une autre histoire…qu’il n’est pas digne de taire…Encore une fois, l’ex ITA montre la voie…celle de la sagesse, de la rigueur et de la rectitude…c’est là le prix le plus digne et le plus juste…une option irréversible que nous sommes fiers de perpétuer à l’abri de toutes les tentations et de toutes les dérives…

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