La fin de l'année 2013 a vu François Hollande aller se prosterner en Israël, faire des génuflexions sordides en Arabie Saoudite, la courbette devant les mamelouks du Qatar et se payer la tête de Bouteflika et par ricochet de l'Algérie par une fumante boutade à l'intention de Valls....ça fait bcp de gestes et d'actes pour l'amorphe Flamby, eh bien non, comme si ça ne suffisait pas, le voilà qui en rajoute une couche devant ses hotes Saoudiens...sa cible n'est ni une ONG, ni un dictateur africain, encore moins un richissime potentat du Golfe persique, pas meme l'Iran qui lui en fait voir de toutes les couleurs en soutenant le régime sanguinaire de Bachar...même la mauvaise blague sur le retour "sain et sauf" d'Algérie de son ami Valls était déjà noyée dans une mauvaise soupe de poissons algéroise...non le désormais ennemi public premier n'est autre qu'un humoriste qui a le malheur d’être à la fois Français (Breton, par sa mère, ça aussi ça devrait le disqualifier) et Camerounais...que lui promet-il à ce métis jongleur de mots et grand amateur de quenelle? Rien moins qu'une loi pour le faire taire à jamais...bon on a beau être président de la 5ème république, il n'en demeure pas moins que ça fait désordre de parler de politique intérieure depuis un pays étranger...Mais le sire Hollande n'en a cure...on peut cependant le comprendre, avec 15% d'opinions favorables, franchement il n'as plus aucune légitimité dans l'opinion...mais delà à s'impliquer dans les affaires internes depuis un pays ami - une amitié toute récente, toute relative, mais qui rapportent de fabuleux contrats- où on ne parle même pas Français, où les femmes n'ont même pas le droit de conduire une charrette...c'est que l'affaire doit être très grave et relever de l'honneur de la France! qu'on se rassure, Hollande n'a pas encore déclaré la guerre et n'a toujours pas envoyés de parachutistes devant la maison du Franco-Camerounais...mais au rythme où vont les choses, vu l’acharnement de Valls et de Fabius...Dieudonné devrait craindre pour sa vie...jamais l’humoriste d'origine Bretonne n'a été aussi plébiscité que depuis que François Hollande, l’Élysée, le CRIF, la LICRA et tous les cireurs du PS, ainsi que la très grande majorité des médias hexagonaux, à la demande expresse de l'ami Pérès, ont décidé de s'allier comme un seul homme pour appuyer sur le bouton..... nucléaire...Dieudonné va être pulvérisé...c'est ne pas croire à l'intelligence du peuple de France qui n'a plus les yeux bleus mais qui sait reconnaitre les siens...en sus un succulent article de la journaliste Diana Johnstone, traduit de manière truculente par un "Dziri" bien de chez nous...à lire et à partager sans retenue aucune, l'ivresse fait vivre...longtemps...surtout lorsqu'elle tacle la bêtise et l'abaissement...car désormais, l'affaire se décide en terme de popularité...et Dieudonné a déjà une belle longueur d'avance sur Hollande...2017 n'est plus loin...
La campagne contre Dieudonné vue par Diana Johnstone pour le magazine américain Counter Punch
Un
bon article très remarqué de Diana Johnstone sur les développements
autour du geste de la quenelle popularisé par l’humoriste Dieudonné.
Diana Johnstone
L’article
est publié par Counter Punch, un magazine américain de gauche,
c’est-à-dire extrémiste dans la terminologie politique en vigueur aux
Etats Unis, pays où dominent traditionnellement un centre gauche et un
centre droit.
Je en ferai pas de commentaires même si ce n’est pas l’envie de le faire qui manque.
la Bête Noire [en français dans le texte, NdT] de l’establishment français
par DIANA JOHNSTONE à Paris, Counter Punch (USA) 1er janvier 2014 traduit de l’anglais par Djazaïri
Les
médias traditionnels et les politiques commencent la nouvelle année
avec une résolution partagée pour 2014 : museler définitivement un
comédien franco-africain qui devient trop populaire auprès des jeunes
gens.
Entre
Noël et la Saint-Sylvestre, ce n’est personne d’autre que le Président
de la République, François Hollande qui, lors d’une visite en Arabie
Saoudite pour de (très grosses) affaires commerciales, a déclaré que son
gouvernement devait trouver un moyen d’interdire des spectacles de
l’humoriste Dieudonné M’Bala M ‘ Bala, ainsi qu’a appelé à le faire le
ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls.
Le
leader du parti conservateur d’opposition, l’UMP Jean-François Copé, a
fait immédiatement chorus en apportant un «soutien total» à la réduction
au silence de l’incontrôlable comédien.
Au
milieu de ce choeur médiatique unanime, l’hebdomadaire Le Nouvel
Observateur a écrit en éditorial que Dieudonné est «déjà mort,» lessivé,
fini. La rédaction débattait ouvertement de la meilleure tactique entre
essayer de le faire emprisonner pour «incitation à la haine raciale»,
l’annulation de ses spectacles sur la base de potentielles «menaces de
trouble à l’ordre public,» ou l’exercice de pressions en menaçant les
communes de diminuer le montant des subventions pour la culture si elles
l’autorisent à se produire.
L’objectif de Manuel Valls, le patron de la police nationale, est clair, mais le pouvoir tâtonne quant à la méthode.
Le cliché méprisant qui est constamment répété est que «Dieudonné ne fait plus rire personne.»
En
réalité, c’est le contraire qui est vrai. Et c’est là le problème. Dans
sa récente tournée dans les villes françaises, des vidéos montrent de
grandes salles archi combles pliées de rire devant leur humoriste
préféré. Il a popularisé un geste simple qu’il appelle la «quenelle.» Ce
geste est imité par des jeunes gens dans toute la France. Elle veut
dire tout simplement et à l’évidence : on en a marre.
Pour
inventer un prétexte pour détruire Dieudonné, la principale
organisation juive, le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions
Juives de France, équivalent français de l’AIPAC) et la LICRA (Ligue
internationale contre le racisme et l’antisémitisme), qui jouit de
privilèges particuliers dans le droit français (la journaliste parle du
droit de se porter partie civile, NdT) ont sorti une histoire
extravagante pour qualifier Dieudonné et ceux qui le suivent de «nazis.»
La quenelle n’est selon toute évidence qu’un geste grossier signifiant à
peu près «dans ton cul» avec une main placée en haut de l’autre bras
pointé vers le bas pour préciser la longueur de la quenelle.
Mais
pour le CRIF et la LICRA, la quenelle est «un salut nazi à l’envers».
(On n’est jamais assez «vigilant» quand on cherche un Hitler caché)
Comme
quelqu’un l’a remarqué, un «salut nazi à l’envers» peut tout aussi bien
être considéré anti-nazi. Si encore le geste a quelque chose à voir
avec Heil Hitler. Ce qui n’est manifestement pas le cas.
Mais le monde des médias reprend cette
affirmation, en signalant tout du moins que «certains considèrent la
quenelle comme un salut nazi à l’envers. » Peu importe si ceux qui
pratiquent ce geste n’ont aucun doute sur ce qu’il veut dire : N…e le
système !
Mais jusqu’à quel point le CRIF et la LICRA sont-ils «le système» ?
La France a un grand besoin de rire
L’industrie
française est en train de disparaître, avec des usines qui ferment les
une s après les autres. L’imposition des citoyens à faibles revenus est à
la hausse, pour sauver les banques et l’euro. La désillusion vis-à-vis
de l’Union européenne est de plus en plus forte. Les règles de l’UE
empêchent toute action sérieuse pour améliorer l’état de l’économie
française. Pendant ce temps, les politiciens de gauche et de droite
continuent leurs discours creux, émaillés de clichés sur les «droits de
l’homme» – en grande partie comme prétexte pour aller à la guerre au
Moyen-Orient ou pour des diatribes contre la Chine et la Russie. Le
pourcentage d’opinions positives sur le président Hollande a dégringolé à
15%. Pourtant les gens votent, avec pour résultat les mêmes politiques,
décidées par l’UE.
Pourquoi
alors la classe dirigeante concentre-t-elle sa vindicte sur
«l’humoriste le plus talentueux de sa génération" (ainsi que le
reconnaissent ses confrères, même quand ils le dénoncent)?
La
réponse en bref est probablement que la popularité montante de
Dieudonné auprès de la jeunesse illustre un accroissement de l’écart
entre générations. Dieudonné fait rire aux dépends de l’ensemble de
l’establishment politique. Ce qui a eu pour conséquences un torrent
d’injures et de démarches pour interdire ses spectacles, le ruiner
financièrement et même le faire aller en prison. Les attaques verbales
fournissent le contexte propice à des agressions physiques contre lui.
Il y a quelques jours, son assistant Jacky Sigaux a été agressé
physiquement en pleine journée par plusieurs hommes masqués devant la
mairie du 19ème arrondissement – juste en face du parc des Buttes
Chaumont. Il a déposé plainte.
Mais
quelle protection peut-on espérer de la part d’un gouvernement dont le
ministre de l’intérieur, Manuel Valls – en charge de la police – a
promis de trouver les moyens de faire taire Dieudonné ?
Cette
affaire est importante mais il est pratiquement certain qu’elle ne sera
pas traitée correctement dans les médias hors de France – exactement
comme elle n’est pas traitée correctement dans la presse française qui
est la source de presque tout ce qui est rapporté à l’étranger. Les
problèmes liés à la traduction, une part de malentendus et de
contrevérités ajoutent à la confusion.
Pourquoi le haïssent-ils ?
Dieudonné M’Bala M’Bala est né dans la
banlieue parisienne il y a 48 ans Sa mère était une blanche originaire
de Bretagne, son père était un Africain originaire du Cameroun. Ce qui
devrait faire de lui l’enfant-modèle du «multiculturalisme» que
l’idéologie dominante de la gauche affirme promouvoir. Et durant la
première partie de sa carrière, en duo avec son ami juif Elie Semoun, il
était exactement ça : il faisait campagne contre le racisme,
concentrant ses attaques sur le Front National allant même jusqu’à se
présenter aux élections municipales contre une candidate du Front
National à Dreux, une cité dortoir à environ 90 kilomètres à l’ouest de
Paris où il réside. Comme les meilleurs humoristes, Dieudonné a toujours
ciblé les événements de l’actualité, avec un engagement et une dignité
peu courants dans la profession. Sa carrière était florissante, il
jouait dans des films, était invité à la télévision et travaillait
désormais en solo. Très bon observateur, il excelle dans des imitations
assez subtiles de divers types de personnalités et groupes ethniques,
des Africains aux Chinois.
Il y a dix ans, le 1er
décembre 2003, en tant qu’invité dans une émission de télévision
traitant d’actualité intitulée «On ne peut pas plaire à tout le monde,»
un nom tout à fait approprié, Dieudonné était arrivé sur le plateau
sommairement déguisé en «converti au sionisme extrémiste», suggérant aux
autres de «rejoindre l’axe du bien israélo-américain. ». Cette mise en
cause relativement modérée de « l’axe du mal » de George W. Bush
semblait complètement dans l’air du temps. Ce sketch se terminait par un
bref salut «Isra-heil». On était loin du Dieudonné des débuts mais
l’humoriste populaire avait été néanmoins salué avec enthousiasme par
les autres comédiens tandis que le public présent sur le plateau lui
avait fait une standing ovation.
C’était dans la première année de
l’attaque américaine contre l’Irak à laquelle la France avait refusé de
s’associer, ce qui avait amené Washington à rebaptiser ce qu’on appelle
là-bas « french fries » (belges en réalité) en «freedom fries» .
Puis les protestations ont commencé à
arriver, concernant particulièrement le geste final vu comme posant une
équivalence entre Israël et l’Allemagne nazie.
« Antisémitisme ! » criait-on même si la
cible du sketch était Israël (et les Etats Unis et leurs alliés au Moyen
Orient). Les appels se multipliaient pour interdire ses spectacles, le
poursuivre en justice, détruire sa carrière. Dieudonné a essayé
d’expliquer que son sketch ne visait pas les Juifs en tant que tels
mais, à la différence d’autres avant lui, il n’a pas présenté d’excuses
pour une offense qu’il considère ne pas avoir commise.Pourquoi
n’y-a-t-il pas eu de protestations de la part des Africains dont il
s’est moqué ? Ou des Musulmans, Ou des Chinois ? Pourquoi une seule
communauté a-t-elle réagi avec autant de rage ?
A commencé alors une décennie d’escalade.
La LICRA entama une longue série d’actions en justice contre lui
(« incitation à la haine raciale »), les perdant au début mais ne
relâchant pas la pression. Au lieu de céder, après chaque attaque
Dieudonné a poussé plus avant sa critique du « sionisme », Dans le même
temps, Dieudonné était graduellement exclu des studios de télévision et
traité comme un paria par les médias grand public. C’est seulement la
profusion récente sur internet d’images montrant de jeunes gens en train
de faire le geste de la quenelle qui a poussé l’establishment à
conclure qu’une attaque frontale serait plus efficace que d’essayer de
l’ignorer.
L’arrière-plan idéologique
Pour
essayer de comprendre la signification de l’affaire Dieudonné, il est
nécessaire d’appréhender le contexte idéologique. Pour des raisons trop
complexes pour qu’on les présente ici, la gauche française – la gauche
dont la préoccupation principale était autrefois le bien-être des
travailleurs, l’égalité sociale, l’opposition aux guerres d’agression,
la liberté d’expression – n’existe pratiquement plus. La droite a gagné
la bataille décisive de l’économie avec le triomphe de politiques qui
favorisent la stabilité monétaire et les intérêts du capital dfinancier
international (le « néolibéralisme »). Comme prix de consolation, la
gauche jouit d’une certaine prééminence idéologique basée sur
l’anti-racisme, l’anti-nationalisme et l’engagement en faveur de l’Union
Européenne – et même de l’hypothétique « Europe sociale » qui s’éloigne
à grands pas pour rejoindre le cimetière des rêves disparus. En fait,
cette idéologie coïncide parfaitement avec une mondialisation fondée sur
les exigences du capitalisme financier international.
En
l’absence de toute véritable gauche sociale et économique, la France a
sombré dans une sorte de «politique de l’identité » qui fait à la fois
l’éloge du multiculturalisme et réagit avec véhémence contre le
«communautarisme », c’est-à-dire l’affirmation de n’importe quel
particularisme jugé indésirable. Mais certains particularismes ethniques
sont encore moins les bienvenus que d’autres. Le voile islamique a été
d’abord interdit dans les écoles, et les demandes pour le faire
interdire dans l’espace public se font de plus en plus pressantes. Le
niqab et la burqa, quoique rares, ont été interdits par une loi. Des
controverses éclatent sur la nourriture halal dans les cantines, les
prières sur la voie publique, tandis que des caricatures raillent
régulièrement l’Islam. Quoi qu’on puisse penser de tout ça, la lutte
contre le communautarisme peut être vue par certains comme dirigée
contre une communauté en particulier. Dans le même temps, les dirigeants
politiques français ont pris la tête de ceux qui appellent à la guerre
dans des pays musulmans comme la Libye et la Syrie tout en affichant
leur dévotion pour Israël.
En
même temps, une autre communauté fait l’objet d’une sollicitude de tous
les instants. Ces vingt dernières années, alors que la pratique
religieuse et l’engagement politique ont considérablement décliné,
l’holocauste, appelé Shoah en France, est devenu progressivement une
sorte de religion d’Etat. Les écoles commémorent la Shoah chaque année,
elle domine de plus en plus dans une conscience historique en recul sous
les autres aspects tout comme nombre d’approches en sciences humaines.
En particulier, de tous les événements de la longue histoire de France,
le seul protégé par une loi est la Shoah.. La loi dite Gayssot prohibe
tout questionnement sur l’histoire de la Shoah, une interférence
absolument sans précédent avec la liberté d’expression. En outre,
certaines associations comme la LICRA, se sont vues accorder le
privilège de pouvoir poursuivre des individus en justice sur la base de
« l’incitation à la haine raciale » (interprétée de manière très large
et inégale) avec la possibilité d’encaisser des dommages et intérêts au
nom de la « communauté insultée ». En pratique, ces lois servent surtout
à poursuivre «l’antisémitisme» présumé et le «révisionnisme» par
rapport à la Shoah. Même si elles sont souvent rejetées par les
tribunaux, de telles actions en justice participent du harcèlement et de
l’intimidation. La France est un des rares pays où le mouvement BDS
(Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre la colonisation
israélienne peut aussi être attaqué devant les tribunaux pour
«incitation à la haine raciale.»
Organisation
violente, la Ligue de Défense Juive (LDJ), illégale aux Etats Unis et
même en Israël, est connue pour avoir saccagé des librairies ou frappé
des individus isolés, parfois âgés. Quand les agresseurs sont
identifiés, la fuite en Israël est une bonne porte de sortie. Les
victimes de la LDJ n’inspirent jamais dans l’opinion publique quoi que
ce soit de comparable à l’indignation publique massive quand un citoyen
juif est victime d’une agression gratuite. Par ailleurs, les politiciens
se rendent au dîner annuel du CRIF avec le même zèle que ceux des Etats
Unis pour aller au dîner de l’AIPAC -pas pour financer leurs campagnes
électorales mais pour prouver la bienveillance de leurs sentiments.
La
France possède la plus importante communauté juive d’Europe
occidentale, une population qui a en grande majorité échappé à la
déportation pendant l’occupation allemande au cours de laquelle les
immigrés juifs avaient été expulsés vers les camps de concentration. En
plus d’une communauté juive établie depuis très longtemps, il y a
beaucoup de nouveaux venus originaires d’Afrique du Nord. Tout cela
contribue à une population aux succès très dynamiques, très présente
dans les professions les plus visibles et les plus populaires (le
journalisme, le show business ainsi que la science et la médecine entre
autres)
De
tous les partis politiques français, le Parti Socialiste (en
particulier via le Parti Travailliste de Shimon Peres qui est membre de
l’Internationale Socialiste) est celui qui a les liens historiques les
plus étroits avec Israël. Dans les années 1950, quand la France
combattait le mouvement de libération nationale algérien, le
gouvernement français (via Peres) avait contribué au projet israélien de
production d’armes atomiques. Aujourd’hui, ce n’est pas le Parti
Travailliste qui gouverne Israël mais l’extrême droite. La récente
visite amicale faite par Hollande à Benjamin Netanyahou a montré que la
dérive droitière de la vie politique en Israël n’a absolument pas tendu
les relations – qui semblent plus étroites que jamais.
Il
n’empêche que la communauté juive est très petite en comparaison du
grand nombre d’immigrés arabes venus d’Afrique du Nord ou des immigrés
noirs originaires des anciennes colonies françaises en Afrique. Il y a
quelques années, Pascal Boniface, un intellectuel de renom membre du PS,
avait prudemment averti les dirigeants du parti que leur biais en
faveur de la communauté juive pourrait finir par causer des problèmes
électoraux. Cet avertissement qui figurait dans un document d’analyse
politique avait provoqué un tollé qui lui avait presque coûté sa
carrière.
Mais
le fait demeure : il n’est guère difficile pour les français d’origine
arabe ou africaine d’avoir le sentiment que le «communautarisme » qui a
vraiment de l’influence est le communautarisme juif.
Les usages politiques de l’holocauste
Norman
Finkelstein a montré il y a quelques temps que l’holocauste peut être
exploité à des fins pour le moins dénuées de noblesse : comme extorquer
des fonds à des banques suisses. La situation en France est cependant
très différente. Il ne fait guère de doute que les rappels constants de
la Shoah fonctionnent comme une sorte de protection pour Israël contre
l’hostilité que génère le traitement infligé aux palestiniens. Mais la
religion de l’holocauste a un autre impact politique plus profond qui
n’a pas de relation directe avec le destin des Juifs.
Plus
que toute autre chose, Auschwitz a été interprété en tant que symbole
de ce à quoi mène le nationalisme. La référence à Auschwitz a servi à
donner mauvaise conscience à l’Europe, et notamment aux Français si on
tient compte du fait que leur rôle relativement marginal dans cette
affaire [Auschwitz] avait été une conséquence de la défaite militaire et
de l’occupation du pays par l’Allemagne nazie. Bernard-Henri Lévy,
l’écrivain dont l’influence s’est accrue dans des proportions grotesques
ces dernières années (il a poussé la président Sarkozy à la guerre
contre la Libye), avait commencé sa carrière en soutenant que le
«fascisme» est l’authentique «idéologie française». Culpabilité,
culpabilité, culpabilité. En faisant d’Auschwitz l’événement le plus
significatif de l’histoire contemporaine, un certain nombre d’écrivains
et de personnages publics justifient par défaut le pouvoir croissant de
l’Union Européenne en tant que remplacement indispensable des nations
européennes intrinsèquement «mauvaises.» Plus jamais Auschwitz !
Dissoudre les Etats nations dans une bureaucratie technocratique libérée
de l’influence émotionnelle de citoyens qui pourraient ne pas voter
correctement. Vous vous sentez français ? Ou allemand ? Vous devirez en
éprouver de la culpabilité – à cause d’Auschwitz.
Les Européens sont de moins en moins
enthousiastes devant l’UE car elle ruine leurs économies et leur retire
tout contrôle démocratique sur elles. Ils peuvent voter pour le mariage
gay, mais pas pour la moindre mesure keynésienne et encore moins
socialiste. La culpabilité pour le passé est néanmoins supposée
maintenir leur fidélité à l’égard du rêve européen.
Les
fans de Dieudonné, si on en juge par les photos, semblent être en
majorité des hommes jeunes, âgés entre 20 et 30 ans. Ils sont nés deux
bonnes générations après la seconde guerre mondiale. Ils ont passé leurs
vies à entendre parler de la Shoah. Plus de 300 écoles parisiennes
arborent une plaque commémorant le sort funeste d’enfants juifs déportés
dans les camps de concentration nazis. Quel peut bien être l’effet de
tout ça ? Pour beaucoup de ceux qui sont nés longtemps après ces
terribles événements, il semble que tout le monde est supposé se sentir
coupable – si ce n’est pas pour ce qu’ils n’ont pas fait, alors c’est
pour ce qu’ils auraient été supposés avoir fait s’ils en avaient eu la
possibilité [s'ils avaient vécu à l'époque, NdT].
Quand
Dieudonné a transformé Chaud Cacao, une vielle chanson «tropicale» un
peu raciste, en Shoah Ananas, le refrain a été repris en masse par les
fans de Dieudonné. J’ose croire qu’ils ne se moquent pas de la véritable
Shoah mais plutôt de ceux qui leur rappellent tout le temps des
événements qui sont supposés les faire se sentir coupables,
insignifiants et impuissants. Une bonne partie de cette génération en a
assez d’entendre parler de la période 1939 – 1945 alors que son propre
avenir est sombre.
Personne ne sait quand s’arrêter
Dimanche
dernier, Nicolas Anelka, un footballeur très connu d’origine afro-belge
[la famille d'Anelka est en fait originaire des Antilles, NdT] qui
évolue en Angleterre a fait une quenelle après avoir marqué un but – en
signe de solidarité avec son ami Dieudonné M’Bala M’Bala. Suite à ce
geste simple et à la base insignifiant, le tumulte a atteint de nouveaux
sommets.
A
l’Assemblée Nationale française, Meyer Habib représente les «Français
de l’étranger» – dont 4 000 Israéliens d’origine française [plus de 78
000 inscrits sur les registres électoraux en réalité, NdT]. Lundi
dernier, il a twitté «La quenelle d’Anelka est intolérable ! Je vais
déposer une proposition de loi pour punir ce nouveau salut nazi pratiqué
par les antisémites.»
La France a adopté des lois pour « punir
l’antisémitisme » [aucune de ces lois ne concerne exclusivement
l'antisémitisme, NdT]. Le résultat est à l’opposé. De telles
dispositions tendent simplement à confirmer la vieille idée selon
laquelle «les juifs dirigent le pays» et participent à la montée de
l’antisémitisme. Quand de jeunes français voient un Franco-israélien
essayer de transformer en délit un simple geste, quand la communauté
juive se mobilise pour interdire leur humoriste préféré, cela ne peut
que faire monter l’antisémitisme et même encore plus rapidement.
Il reste que dans cette escalade le
rapport de forces est très inégal. Un humoriste n’a pour armes que des
mots et des fans qui pourraient bien se disperser quand la situation va
se corser. De l’autre côté se trouvent l’idéologie dominante et le
pouvoir de l’Etat.
Dans
ce genre de conflit, la paix civile dépend de la sagesse et de la
capacité de ceux qui ont le plus de pouvoir à faire montre de retenue.
S’ils n’agissent pas en ce sens, alors cela pourrait être un jeu sans
vainqueurs.