dimanche 28 novembre 2010

Des revenants à l’ITA


Que d’émotions ce dimanche matin. Sous un ciel éclatant comme seul le ciel de Mosta peut l’être, l’esplanade de l’ITA était retentissante comme au premier jour. Évitant les allées poussiéreuses des ficus, je prends soins de mordre sur le vieux carrelage afin de rejoindre la cafétéria. Puis j’aperçois un groupe de touristes qui avancent nonchalamment mais avec résolution vers le Bat 1, siège du département d’Agronomie. Les prenant pour des pieds noirs dont c’est la saison de migration vers leur pays d’origine, je continue mon chemin.
Bonjour Aziz ! dit une voix familière. 
Je réajuste mon itinéraire et fonce droit sur le groupe où je reconnais Mme Benzaza. Je salue les deux couples de Français, que je continue de prendre pour des pieds noirs de Mostaganem et j’attends impatiemment les présentations. Qui vinrent à moi cinglantes. C’est Nicolas et Swagten accompagnés de leurs épouses. Dieux du ciel ! Deux personnages que je connais parfaitement puisqu’ils étaient en service à l’ITA lorsque j’y effectuais mes études. Pris par l’ émotion, je ne peux m’empêcher de les embrasser. Rapidement, je remonte le temps et parle de la casquette de Swagten et du rouleau de papier calque qui ne quittait jamais Nicolas. Je lui rappelle que c’est d’ailleurs lui qui nous fera le speech de bienvenue à la salle Cinémonde, c’était le vendredi 7 janvier 1971. Ce matin là, comme l’ITA n’avait pas encore de grande salle ni d’amphi, la direction générale avait réquisitionné la salle du Cinémonde pour nous accueillir et nous donner les premières indications. A coté de HBA Benzaza – dieu ait son âme-, il y avait Mansouri, le commissaire du Parti (FLN); Si Ahmed (DP), Djenidi Layachi (Directeur des stages) et Nicolas qui officiait déjà au service Planning. Maniant avec dextérité les marqueurs feutres (Onyx Marquer, je crois) il détaillait sur des feuilles de papier notre programme de départ en stage d’imprégnation que l’on entamait le lundi d’après. Comme il s’occupait un peu de la vie collective, il nous donnait les moindres conseils afin de nous aider à trouver un libraire ou une épicerie. Nous avons aussi parlé de Queyras, qui était le chef du département Zootechnie. Swagten se met à parler avec beaucoup de déférences de HBA Benzaza. Voilà que Mokhbi se joint à nous, puis Halbouche avec son air débonnaire et une chevelure rebelle. Lui c’est la promotion chinoise et ses 1080 élèves ingénieurs. Il parle de son cursus aux multiples facettes. Le ciel s’est complètement dégagé et nous marchons avec nonchalance vers le Bat 1 où les jeunes étudiants, sous la houlette de Boularès Tafer organisent une exposition de champignons. Les souvenirs remontent très vite à la surface. Des noms suivit de « Ah oui » sont échangés avec frénésie. Quelques photos souvenirs sont vite expédiées grace aux numériques. Nous remontons l’avenue principale jusqu’à hauteur de l’ex Direction générale ( non loin de la nouvelle mais très moche bibliothèque). L’heure de se séparer est vite arrivée. L’émotion est si forte que nous oublions de nous saluer.

Des retrouvailles que nous attendions tous depuis bientôt 40 ans, ont enfin pu se faire. Nous avons convenus que cette fabuleuse aventure de l’ITA ne devrait pas passer aux oubliettes. Il suffit que tout un chacun prenne le soin de rédiger une feuille 21x27 sur un souvenir. Comme nous sommes plus de 10.000 à avoir bâtit cette épopée, ça fera un livre de 10.000 pages où chacun pourra trouver matière à nostalgie. Pour ma part, c’est fait, la parole est à vous tous coopérants de droit commun, VSNA, élèves ingénieurs, responsables, employés de la MITA, du Parc auto, du restaurant, de la cité du belvédère, de la cité foncière (Tigditt) des ateliers Mac, Zoot et Agri….. A vos plumes ! Nous étions une grande famille, nous avons accomplis des miracles et nous ne  le savons pas. La longue expérience de l’ITA est une fabuleuse épopée humaine à nulle autre pareille. Pour tout ça, voici un souvenir impérissable, cette photo de famille que personne ne pouvait imaginer il y a de cela un jour. Elle est le témoignage de cette amitié que seuls les agronomes savent cultiver.
Boussayar

Voici les premières réactions à ces retrouvailles:

de Jean-Michel GRESSARD
Merci Aziz
J'ai eu beaucoup de nostalgie à la lecture de ce message. Bien sûr, je les connaissais tous. A quant une association des anciens ?

Bien amicalement. JM Gressard
 
de Hamoud Zitouni
Cher Aziz, tu es arrivé à nous faire partager des retrouvailles avec des gens qui ont marqué un moment de nos cursus de formation et très probablement le restant de notre vie professionnelle, je trouve cela  d'une exceptionnelle gentillesse et de savoir faire. Ton idée me trotte dans la tête. Mais il ne faut pas que cela soit un fourre-tout indigeste. Tout l'art est de rédiger une œuvre qui se laisse lire. Alors, de mon côté je réfléchis à ce qui peut intéresser l'éventuel lectorat sur une expérience de formation exceptionnelle, atypique mais qui a donné ses preuves combien même la mauvaise gouvernance de notre pays a mené notre agriculture à la clochardisation, particulièrement à partir de la loi scélérate dite 87/19 qui démantelé les ex  domaines, suivie du décret 88/170 qui sonné la mise à mort des coopératives de services dont le patrimoine inestimable a été livré au dinar symbolique à la pègre. La suite est malheureusement longue. Le PNDA et autre GCA en sont d'autres péripéties. Qu'on aurait planifié le saccage de notre agriculture, on ne se serait pas pris autrement. 
Ah! J’oubliais. Le pavé ne doit aucunement verser dans le pessimisme. S'il est destiné à être  lu par la nouvelle génération, il faut qu'il inspire l'optimisme, le sens du labeur, des défis à gagner et bien d'autres bonnes choses dont nous rêvions...
Hamoud
 
 

Mieux vaut être futé que petit

Mieux vaut être futé que petit


Le dernier numéro du « Petit Futé » apparait comme un pamphlet contre l'Algérie. S’il contient quelques douloureuses vérités que personne ne voudra ici nier, il comporte également une attaque sournoise contre ce pays et surtout contre sa population. Par moment, le propos frise le racisme. Ces excès ne peuvent en aucune manière être tus ni tolérés. Une réponse sereine, collective et appropriée devrait remettre les choses à l’endroit. Il est évident que cette dérive du Petit Futé dessert les intérêts bien compris de l’Algérie tout en mettant en exergue les mérites supposés de ses voisins. On devrait dire que c’est de bonne guerre dans ce honteux marchandage que toute bonne morale se devrait de réprouver. Mais il est de certaines affirmations qui relèvent de la calomnie lorsqu’appliquées à tout un peuple et à ses fondamentaux. Car s’agissant des nos valeurs séculaires, il ne peut plus être permis à quiconque de se référer à des élucubrations moyenâgeuses et d’en faire une chronique du temps présent. Le glissement n’est pas que sémantique, il est cynique et sert une cause entendue, que de nombreux médias, surtout français, ne cessent de répandre afin de nuire au rapprochements humains que de nombreux Algériens, tentent avec abnégation de construire à travers le mur de la honte qu’une droite revancharde ne cesse d’ériger afin que ce pays mille fois meurtri ne parvienne jamais à reconstruire une société de tolérance, de convivialité et de bonne intelligence. Celle là même que n’ont cessé de réclamer les plus lucides enfants de cette terre. Qui se trouvent être aussi bien de substance berbère, juive, arabe, française et d’autres encore. Car par-delà les contingences religieuses et ethniques, il a toujours été possible de construire un socle commun sans lequel ce pays n’aurait aucune histoire à opposer à ses détracteurs. C’est pourquoi, cette dernière salve venimeuse d’un petit serpent sournois devrait aider à rassembler tous les enfants d’Algérie, ceux biologiques, qui sont nés sur cette terre et qui continuent de l’aimer et de s’en réclamer et ceux d’adoptions, qui la connaissent à travers son fabuleux et multiethnique peuple, dont ils ne cessent d’admirer la bravoure, la jovialité, la bienséance, l’hospitalité et la fierté. L’Algérie, ce « Cœur du Maghreb classique » selon le beau titre du très beau livre de Gilbert Meynier, n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle est assiégée. Au lieu de ruer comme nous le faisons parfois sans retenue sur ce petit futé et sur ses attaques perfides, prenons l’engagement solennel que désormais tout ce qui touche à ce pays nous concerne. Faisons en sorte que plus aucun Algérien ne se sente oublié ou abandonné par son pays. C’est à partir de là que nous entamerons notre nouveau chemin vers l’opulence et vers la félicité. Faisons un effort sur nous-mêmes et sachons réparer ce que la bêtise humaine a si mal conçu. Au lieu d‘aimer individuellement l’Algérie, conjuguons nos amours et aimons là ensemble et en communion. Rendons-lui ce beau visage éclatant en lui épargnant nos paresses. A chacun de nos gestes souvenons-nous que le petit futé est à l’affut. Du statut d’ennemi public numéro un que d’aucuns lui fourbissent, faisons-en le redresseur de nos torts. Pour ce faire, un seul objectif : que chacun dans son action quotidienne partout en Algérie et à travers le monde, sache être digne et relevons le défi afin que ce petit futé se déjuge sans insultes ni contraintes. Pour conclure, un proverbe Djidjélien :
 S’il t’insulte une fois, c’est pour lui, à la seconde fois c’est pour toi (idha sebbek mara yna3al bouh d’houa, idha sebbek maratayni, yna3al bouk denta ». Faisons en sorte qu’il n’y aura plus une autre fois. Nous avons dans les caisses du trésor public 286 milliards de dollars pour le faire. Il nous manque une trentaine de ministre, une cinquantaine de wali, 150 ambassadeurs, plus de 1500 maires, 30.000 universitaires, 500.000 fonctionnaires et 35 millions de citoyens ! Avec toute cette armada, ce n’est pas un petit futé qui viendra nous donner la leçon ! Nous serons trop grands pour lui ! Mais cela passe par la reconnaissance de nos travers.
Boussayar

jeudi 25 novembre 2010

La science trahie

 

Terrible fut cette journée. Je venais à peine de rentrer à la maison, lorsque mon collègue Chadly frappe à la porte. Il était 19 heures et de suite j'ai craint le pire. A sa tête j'avais compris qu'un grand malheur nous avait frappé. La nouvelle qu'il ramenait d'Oran était terrible! Deux des plus sensibles labos de recherche ont été dévastés par des mains criminelles. Il y a à peine 10 jours, à deux nous y avions effectué une visite. C'était dans le cadre du projet de Centre national de préservation des souches. Je savais que parmi les équipes qui allaient être associées à ce projet, celle de Nourdine Karam figurait à la première place. Mais nous n'avons pas put le rencontrer. Ce n'était que partie remise me disais-je. Lorsque Chadly m'apprend la terrible nouvelle, je compris immédiatement que quelque chose s'était cassé. Un tsunami avait frappé mon pays justement à l'endroit le plus sensible et le plus prometteur. Il sera très dur de me faire croire à un simple cambriolage effectué par des malfrats. Les bactéries qu'on a tuées est un crime économique inestimable. Ses auteurs savaient parfaitement ce qu'ils faisaient. Rien ne me dit que les échantillons les plus recherchés n'ont pas été emportés et que tout ce carnage n'est qu'un vulgaire maquillage d'un crime technologique digne de nos ennemis. Le temps me donnera raison, c'est ma conviction. J'ai de la peine à croire que les enfants de mon pays ont participé à la trahison. C'est pourquoi, je suis profondément blessé.

Boussayar

 

A la question de savoir qui a fait ça?

voici une réaction publiée sur ce sujet, voir ce lien: 

http://www.lequotidienalgerie.org/2010/11/25/oran-crime-contre-la-science-a-l%E2%80%99universite/

 

  Voir d'autres réactions sur ce blog:

http://www.algerie-dz.com/forums/archive/index.php/t-188453.html


Voici l'article paru le jour même sur El Watan

Crime contre la science à l’université d’Oran

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le 24.11.10 | 19h24 16 réactions

C’est un acte des plus gravissimes que viennent de subir les chercheurs en génie microbiologique de l’Université d’Es Sénia. Toutes les collections de souches bactériennes, fruit d’un travail soutenu depuis plus de 25 ans, sont irrémédiablement perdues. 


Durant la nuit du 23 au 24 novembre, vers 4 heures du matin, un groupe de criminels a investi les locaux des laboratoires de professeurs Nordine Karam et Fatima Zohra El Kébir, qui travaillent respectivement sur les bactéries lactiques d’intérêt biotechnologiques et sur la biologie du développement.
Les congélateurs et les frigos ont tous été vidés de leurs contenus. Des milliers de tubes à essai ont été jetées à terre, certaines bactéries pathogènes auront subies le même sort. Tous les ordinateurs ont été emportés, brisant pour longtemps les carrières de nombreux universitaires dont les résultats expérimentaux étaient stockés dans les disques durs.
Mercredi matin, les locaux du bâtiment abritant ces laboratoires étaient jonchés de produits chimiques, de matériels scientifiques et de meubles. La désolation et l’abattement étaient sur tous les visages. Pour de nombreux universitaires, c’est le travail de toute une vie qui part ainsi en fumée.
Accourus de toutes parts, ces universitaires sont choqués par ce qui s’apparente à un véritable tsunami dévastateur. Personne ne parvient à comprendre que l’on s’en prenne à la recherche scientifique qui n’avait pas besoin de ce cataclysme dévastateur digne des barbares.
Yacine Alim


mardi 2 novembre 2010

Djamila, Malika, Wassila, Bakhta, Dalila et le décalage horaire


À PROPOS DU LIVRE MA VIE À CONTRE-CORAN DE DJAMILA BENHABIB
C’est mon avis !

Le Soir d’Algérie du 30 octobre 2010

Par Malika Boussouf
Comment expliquer l’épuisement que l’on éprouve au sortir d’un ouvrage aussi fastidieux à parcourir ? Comment cautionner un écrit qui justifie la xénophobie quand il ne l’encourage pas ? Faut-il rappeler, par exemple, que les crimes d’honneur obéissent à des codes qui, à l’origine, n’avaient pas de références religieuses ?
...... Parler de l’Algérie aurait suffi à illustrer tout ce que l’ouvrage s’est épuisé à aller chercher ailleurs. Quand on n’a pas de problème existentiel pourquoi s’en inventer ? C’est tellement inutile ! À moins que ces derniers ne s’avèrent indispensables à la justification du départ ou à l’adoption de soi par les autres ? Fuir le carcan algérien pour ne se revendiquer que comme citoyenne du monde, oui ! C’est même très bien ! Pourquoi culpabiliser, alors, au point de dire : «Je regardais ailleurs pour ne pas trop m’apitoyer sur mon sort» ? S’il est vrai que Ma vie à contre- Coran n’est pas destiné à un lectorat algérien, il faut certainement le lire non seulement pour éprouver cet intense plaisir d’en avoir fini avec mais aussi et surtout pour comprendre pourquoi il a été écrit par cette citoyenne québécoise d’origine algérienne qui pleurniche sur son itinéraire d’enfant gâtée et sa condition de femme privilégiée. Il s’agit d’une femme «modèle» qui s’est forgée une personnalité juste comme on les aime en Occident. Ces femmes qui viennent de pays musulmans et qui, parce qu’en quête de reconnaissance, crachent plus loin que tous dans la soupe qui les a nourries. Des femmes qui pour mieux être regardées
dans leur pays d’adoption empruntent dans un excès de zèle enragé le langage désopilant d’éternels pourfendeurs de l’Islam. J’ai vainement attendu que Djamila Benhabib aborde le combat féministe en Algérie.
Rien ! Elle a fui les islamistes ici pour les retrouver au Canada. Les dénoncer là-bas en écoutant Rock Voisine et en s’adonnant au plaisir retrouvé de monter à cheval, c’est tellement plus confortable ! Que vive donc la liberté d’expression propre à l’Occident, mais que vive aussi celle qui fait l’objet de batailles quotidiennes en Algérie.
C’est ce combat que beaucoup d’entre nous préfèrent mener. Il est plus excitant ! Et tant pis pour celles et ceux qui s’offusqueraient que l’on puisse défendre l’Islam et Allah sans être un fou de Dieu ni un adepte du foulard. Comme il est agréable de ne pas appartenir au clan.
M. B.


Dalila B. à Aziz Mouats
J'ai lu le livre de D.Benhabib il y a quelques mois et effectivement, je pense qu'il n'apporte rien de nouveau à ceux et surtout celles qui ont vécu ces années là au pays, jour après jour, ceux qui ont vécu l'escalade de la violence, ceux qui ont pleuré les morts, ceux qui ont résisté d'une manière ou d'une autre à la barbarie islamiste, ceux que le cauchemar n'a pas emporté. En revanche, il apporte à ceux qui ne vivent pas en Algérie, le ressenti d'une algérienne (une parmi tant d'autres) refusant le dictat des islamistes. Pourquoi pas?
En revanche, j'ai beaucoup (et c'est peu dire) apprécié "une femme en colère" de Wassyla Tamzali. A lire si ce n'est déjà fait. Elle interpelle de manière magistrale les intellectuels de l'autre coté de la grande bleue qui ne limitent les droits de la personne humaines qu'aux contrées occidentales.
Dans quelques heures seront lancés à partir de la baie d'Alger 56 coups de canons. Pour moi, ils retentiront toujours avec nostalgie et  beaucoup de peine, car l'Algérie dont ont rêvé ceux qui ont donné leur vie pour ce pays, n'est sûrement pas l'Algérie d'aujourd'hui!
Je ne dis qu'à quelques rares personnes "bonne fête" pour le 1er Novembre, tu en fais partie désormais, alors Aziz, bonne fête, car on contribue un peu, un tout petit peu à notre manière, à construire l'Algérie dont ont rêvé nos martyrs.
Affectueusement.

Aziz Mouats à Dalila B.

Bouleversant ton mail, bouleversante ton analyse, bouleversante ton appréciation sur la construction du pays, bouleversant ton respect pour nos valeureux martyrs. Avec autant de bouleversements à la fois, au point où j'en suis ému, je voudrais te dire que le plus choquant pour moi, ce ne sont pas les prises de positions des intellocs de là-bas, ils sont forcément forgés à une vision différente de la notre, mais ce sont les louanges de certains journalistes bien de chez nous qui sonnent mal. C'est pourquoi je partage totalement le coup de gueule de Malika Boussouf. « Ya Bourab », que deviendrions-nous lorsque nos femmes se glisseront toutes dans l'aplat-ventrisme occidentalo- islamiste? Heureusement que certaines de nos compagnes maintiennent en vie ce zeste de lucidité qui les rend si grandes à nos yeux. A une collègue –Bakhta A.- qui m'interpelle souvent sur l'abnégation à la tache de nos universitaires de l'autre sexe, je suis presque soulagé de lui dire voilà des femmes qui ont gardé le sens de l'honneur et celui du combat pour la lumière et contre l'obscurité...
 Non pas l'obscurité, ça c'est féminin, ça véhicule encore de la douceur, je lui préfère l'obscurantisme et je l'accompagne de la lâcheté. Merci Dalila et bonne fête, merci Malika Boussouf, vous avez de qui tenir. Merci Bakhta et Wassila, vous nous donnez tant de courage, car vous êtes nos "derniers" vigiles. A vous et à toutes vos semblables, bonne fête du 1er Novembre, vous le valez très bien. Et encore merci pour cette droiture qui vous donne toute cette grandeur. 
Un petit et fort amical coucou à Mme Wassila Tamzali. Tout comme de nombreux agronomes de ce pays, j'ai connu Nadia Zougar/Tamzali qui officiait de manière magistrale à l'école d'agriculture de Aïn Taya.....nous sommes des milliers à avoir la faiblesse d'en garder un souvenir impérissable. L'Algérie est un si petit pays, finalement....
Aziz Mouats

lundi 1 novembre 2010

Med Gharbi, Djamila, Malika, et nous autres


Entre le confort de l’une et les combats des autres

Novembre et le Combat continue …grâce aux femmes de cette Algérie meurtrie.La célébration du 56ème anniversaire de Novembre 54 coïncide avec la sortie algérienne du livre de Djamila Benhabib "Ma vie à contre Coran". Après l'accueil unanime, parfois condescendant de nombreux journalistes d'ici et de là-bas, il y eut un papier courage de Malika Boussouf dans "Le Soir d'Algérie"(
Lien: http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/10/30/article.php?sid=108054&cid=16)
. J'allais dire enfin une note discordante! 
Trop simplet comme raccourci, en fait le texte de Malika Boussouf est bien un souffle digne de Novembre, car il remet les pendules à l'endroit, le décalage n'est pas seulement horaire entre la province québécoise et les Champs Élysée. Avec sa verve habituelle, sa clairvoyance redoutable et sa plume trempée dans l'encrier de l'honneur, Malika Boussouf nous interpelle. De cette interpellation, un échange que Boussayar se fait un plaisir de relayer. Surtout au moment où dans les travées enfumées du SILA, de jeunes algériens distribuent des appels à l'amnistie au profit de Mohamed Gharbi, ce Novembriste de la première heure, ce patriote des temps modernes qui se soulèvera 3 fois et qui croupit dans les geôles de la république dont il fut un incontestable géniteur. Qui a dit que la révolution finirait par manger ses enfants? Avec la condamnation de Mohamed Gharbi, la preuve en est faite: il n'est pas bon d'être révolutionnaire, et surtout de le rester! 
Dire qu'il lui aura fallu 56 ans pour s'en rendre compte! Rien que pour une bourde pareille, on devrait tout lui pardonner à ce septuagénaire persistant. Sa condamnation devrait être caduque pour gros déphasage. Il avait cru qu'avec l'avènement de l'obscurantisme, la révolution de Novembre reprenait de plus belle, car la nation était encore une fois en danger! Quel grand naïf que ce moudjahid de Souk Ahras. Au secours Frantz Fanon, le théoricien de la révolution, l'Algérie ne fait plus le distinguo entre les héros authentiques et la racaille. Et ça personne ne l'avait enseigné à Mohamed Gharbi. Normal qu'après toutes ces dérives, il se fasse sacrifier pour son entêtement à continuer à chanter "oua 3akadna el 3azma an tahia el djazaier"! Normal qu'à cause de ce combat pour lequel il s'était engagé en 1954, il se fasse rattraper par l'histoire! Connaissez vous un seul faux moudjahid qui, à l'avènement du terrorisme intégriste -durant la décennie rouge et noire-, ait (re) pris les armes pour sauver une seule (seconde) fois l'Algérie? Lui, Mohamed Gharbi l'a fait! Dur d'accepter d'un septuagénaire une erreur de jeunesse. C'est peut être pour ça aussi qu'il a été condamné? Finalement pourquoi ce bon patriote (de 1954) est-il devenu un si mauvais élève en 2008? Curieux parcours que notre érudit professeur Ridouh est seul à pouvoir expliquer. Car il y a là un véritable mystère  que seul un expert international pourrait éclaircir. A-t-on expliqué à Mohamed Gharbi, ce récalcitrant moudjahid, que la guerre était finie? Si oui, a-t-il appris la leçon? Quelle note a-t-il obtenu à l'examen final de la grâce amnistiante, un module qu'aucune école ni université n'a jamais enseigné!  En 1954, quand un indigène sur 1000 pouvait aller à l'école, Mohamed Gharbi avait 16 ans! trop vieux pour aller à l'école, les indigènes en étaient exclus dès 14 ans, mais déjà majeur pour rejoindre l'ALN! Première et lourde erreur de Mohamed Gharbi. Ne jamais s'engager dans la guerre avant sa majorité! Il est rentré trop jeune dans la guerre et il n'en est jamais sorti! C'est peut être à cause de cela que la révolution triomphera, laissant dans son sillage d'éternels enfants. Un pays qui accepte de condamner des enfants de Novembre à la peine capitale a-t-il un avenir? Nul ne peut nier que Mohamed Gharbi est un enfant de Novembre! Est-ce une raison suffisante pour le pousser vers l'échafaud? 
Boussayar



20 Aout 55, les blessures sont encore béantes

  Propos sur le 20 Aout 1955 à Philippeville/Skikda  Tout a commencé par une publication de Fadhela Morsly, dont le père était à l’époqu...