mercredi 19 novembre 2014

Une Gerboise à la Mosquée



La France est toujours à In Ekker…
Il n’y a plus aucun doute possible et encore moins recevable, la France coloniale n’a pas encore quitté l’Algérie. Oui c’est vrai que les forces de l’ordre, les Harkis - enfin pas tous, il en reste un bon paquet-, les pieds-noirs, même les plus braves d’entre eux – c’est sincère et j’en connais- ont plié bagage dès la signature du cessez-le-feu, le 18 mars 1962. Des accords qui ont mis fin à la guerre, mais qui ont omis de mettre fin aux souffrances. C’est justement à travers l’appel d’un vieux Targui, entendu cet après midi dans la dernière séquence de l’excellent et néanmoins troublant film de Larbi Benchiha « « L’Algérie, De Gaulle et la bombe nucléaire »…ce vieux Targui qui a travaillé dans le site de In Ekker, non loin de Tamanrasset, dans un Français impeccable – suivez son regard- en appelle tout simplement à l’humanité «  afin qu’elle mette fin à toute l’industrie militaire nucléaire. Qu’importe notre vie, nos souffrances, pour nous c’est terminé, mais pour nos enfants, pour les générations à venir, nous devons mettre un terme à cette bombe…manifestement, lui savait mieux que quiconque combien les populations algériennes de ces no man’s land des confins saharien sont souffert et continueront de souffrir…si rien n’est fait pour interdire l’accès à toutes les zones contaminées pour encore des milliers d’années…si rien n’est fait pour entamer dans les meilleurs délais une décontamination incontournable à laquelle ni la France coloniale, ni l’Algérie Algérienne ne peut se soustraire. Dans son documentaire de 52 minutes, Larbi Benchiha a retrouvé de nombreux témoins directs de cette époque, ceux qui ont été directement confrontés aux irradiations. A l’aide d’images puisées aux meilleures sources, il nous a montré l’horreur dans toute son étendue. Avec un courage exemplaire, on peut même le qualifier d’insensé, le réalisateur, accompagné d’un technicien et d’un ancien militaire, s’est avancé jusque vers le magma nucléaire obligeant le compteur Geiger à saturer….5.000…10.000…20.000… égrène la voie du technicien qui s’avance à petits pas dans ce désert de la mort…sans aucune protection, sans aucune retenue…ça y est, l’appareil sature souligne la voix…sous nos yeux, de la roche en bouillie, totalement pétrifiée…c’est dire que la chaleur a été d’une telle intensité que même le granit saharien s’est à fondre comme beurre au soleil…puis reviennent ces images d’archives où l’on entend une voie off, certainement celle d’un commentateur radio venu couvrir l’évènement en direct…puis soudain, alors que la montagne se mettait à fondre, un nuage apparait sous les yeux pétrifiés des techniciens qui prennent peur…une fuite que personne n’attendait, aidée par des vents défavorables et c’est la grosse panique sur la base d’In Ekker…très vite, le nuage de poussière noire gonfle et se dirige vers la bâtisse de contrôle…les militaires tentent d’obtenir des instructions, mais il se rendent à l’évidence le PC ne réponde plus…la panique est son comble et les images montrent un convoi militaire filant à toute allure loin du lieu de la catastrophe…deux ministres qui étaient venus spécialement de Paris- dont Pierre Mesmer alors ministre de la défense-sont également pris dans le nuage…le réalisateur fait alors défiler des images de coupures de journaux de l’époque…il y en avait que pour Mesmer et son collègue…nulle part il n’a été fait mention des soldats Français, et encore moins des indigènes et des populations nomades que personne n’aura songé à éloigner…Puis la caméra revient en direct et il est loisible de constater que le territoire est totalement ouvert aux quatre vents…des témoins racontent que les câbles électriques ont été récupérés et vendu au artisans Marocains…qui en ont fait des pendentifs, lesquels pendentifs ont été refilés aux touristes Français, les descendants de Mesmer, de Mitterrand, de Joxe et de Guillaumat…du coup, le plutonium qui sévit sans vergogne à In Ekker, sévit aussi à Paris…peut être même dans le ryad de DSK ou de Sarko à Marrakech…comme quoi, le Targui de Larbi Benchiha sait de quoi il parle…le plutonium de Gerboise Bleue et de ses 17 sœurs est partout dans le monde…mais c’est dans le Sahara Algérien qu’il fait le plus de mal…A ceux qui croient en leur salut par l’érection d’une mosquée, combien même payée sur nos ressources, qu’ils sachent que jamais les Algériens ne se résoudront à oublier le mal pernicieux que nos cellules souches germinales, les ovules de nos femmes et les spermatozoïdes de nos males, n’ont pas d’autres choix que de s’offrir en cible à ces irradiations…que tant que ces zones n’ont pas été décontaminées avant d’être interdites, le mal persistera durant des milliers d’années…d’aucuns, durant le débat singulier qui a suivi la projection, se sont évertués à exiger seulement que l’on dise la vérité aux Algériens…Questionné par Med Kali, le réalisateur dira simplement que son film a été sous titré et traduit en 15 langues, qu’il a été projeté à Hiroshima sans amours, que même les aborigènes d’Australie l’ont applaudis autant que les kangourous…mais qu’en Algérie, tout est fait pour que le film reste dans le tiroir du patron de la TV publique…A défaut d’entreprendre quelque chose qui ressemblerait à du travail sérieux et responsable de décontamination, faites au moins savoir à votre peuple qu’il encoure des dangers réels mais pernicieux…dites lui au moins cette vérité, sinon, construisez une mosquée à In Ekker…nos frères Touarègues pourront au moins se souvenir que ce pays qu’ils chérissent tant a pensé à eux…pour la prière de l’absent…Après, on pourra toujours pérorer sur le 60ème anniversaire de Novembre et sur le 52ème de l’indépendance…mais il n’y a jamais eut d’indépendance…la France coloniale continue de faire du mal à ce peuple…L’Australie elle a obtenu que les sites nucléaires contaminé par la Grande Bretagne soient décontaminés…je comprends pourquoi, pendant longtemps, mes compatriotes migraient vers ce lointain pays…c’était pour fuir Gerboise et ses 17 sœurs…

dimanche 16 novembre 2014

Le défi CNPS

 Un article précieux sur les bienfaits des bactéries intestinales et digestives, l'autre grande passion du chroniqueur, par  ailleurs en charge du projet de création d'un Centre national de préservation des souches...un projet qui avance à petits pas...mais avec assurance et vigilance...ici une très petite idée de ce que nous réserve notre patrimoine génétique et bactérien...

Microbiote intestinal,entre espoirs et promesses

Par figaro iconStéphany Gardier - le 16/11/2014
La flore de nos intestins,riche de 100.000 milliards de bactéries, est maintenant considérée comme un organe à part entière.
Les antibiotiques sont parmi les avancées médicales majeures du XXe siècle. Et paradoxalement, ce sont peut-être les bactéries qui permettront à la médecine du XXIe siècle de faire des progrès considérables. Le développement fulgurant des techniques de séquençage génétique ces dix dernières années a remis au centre des préoccupations scientifiques des micro-organismes jusqu'ici délaissés: les 100.000 milliards de bactéries de la flore intestinale.
Obésité, diabète, maladie de Crohn mais aussi dépression ou troubles du comportement alimentaire pourraient être liés à un déséquilibre de cette flore, ou dysbiose. Le microbiote intestinal est aujourd'hui considéré comme un organe à part entière, les millions de gènes exprimés par ses bactéries seraient pour l'homme un «second génome», et certains n'hésitent plus à parler des intestins comme d'un deuxième cerveau.

Séquençage du métagénome

Plus de 4500 articles scientifiques ont été publiés sur le microbiote intestinal, et il en sort de nouveaux chaque mois. Les experts de cette jeune discipline de recherche se réjouissent d'un tel dynamisme, comme du soutien apporté à certains projets par l'industrie agroalimentaire. Mais ils soulignent également l'importance d'une meilleure standardisation des protocoles de recherche et la nécessité de tempérer certains espoirs thérapeutiques, parfois exagérés.
L'intérêt pour le microbiote intestinal s'est mué en véritable engouement quand, en 2004, l'équipe de Jeffrey Gordon a montré que certaines bactéries intestinales contribuaient au développement de l'obésité. Une décennie plus tard, il n'y a pas encore de perspective thérapeutique mais les recherches ont avancé, notamment grâce au séquençage du génome des bactéries de la flore intestinale, le métagénome.
«En 2010, nous ne connaissions que 3,3 millions des gènes bactériens, nous en sommes aujourd'hui à 10 millions, précise Joël Doré, chercheur spécialiste du microbiote à l'Institut national de recherche agronomique (Inra). Nous savons maintenant qu'il existe un noyau métagénomique, très conservé entre les individus, et des gènes rares, presque uniques chez chacun d'entre nous.»

Microbiote atrophié

C'est la diversité de la flore qui aurait un impact sur la santé. «Le microbiote est plus souvent “atrophié” chez les personnes qui ont des taux de cholestérol élevé ou du diabète. Ce sont aussi celles qui répondent le moins bien aux régimes hypocaloriques», explique Joël Doré.
Une récente recherche menée à l'Unité Inserm 1073 de Rouen a montré que la bactérie Escherichia coli pourrait être impliquée dans certains cas de troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie, hyperphagie, etc.). E. coli produit une protéine, la ClpB, quasi similaire à la mélanotropine, une des hormones qui régulent la satiété. La réponse du système immunitaire contre la ClpB pourrait cibler du même coup la mélanotropine, perturbant ainsi la sensation de satiété et la prise alimentaire.
Des liens entre microbiote intestinal et d'autres troubles psychiques ont été évoqués. «Il y a eu quelques publications autour de l'autisme et de la dépression notamment», commente Jacques Schrenzel, responsable du laboratoire de bactériologie des Hôpitaux universitaires de Genève. «Mais il est très difficile de travailler sur ces maladies multifactorielles et complexes, pour lesquelles catégoriser correctement les patients pose un vrai problème.»

«Signature bactérienne»

Récemment, une équipe française de l'Inra a montré en collaboration avec une équipe chinoise qu'il existait une «signature bactérienne» associée aux maladies hépatiques, de la cirrhose au cancer. «Cette signature est d'autant plus robuste que le stade de la maladie est avancé», précise Joël Doré. D'autres travaux menés sur des modèles animaux suggèrent eux que certains cas de sclérose en plaques pourraient être favorisés par une perturbation du microbiote. «Tout ceci est très stimulant pour la recherche, mais il ne faut pas créer de faux espoirs chez les patients», souligne Joël Doré. «Nous pouvons constater des corrélations entre certaines “signatures” bactériennes et des maladies, mais il nous reste à comprendre comment cela fonctionne, quelle bactérie fait quoi et comment elles interagissent entre elles.»
Les patients atteints d'infection à Clostridium récidivante ont eux de bonnes raisons d'espérer. Une greffe de microbiote provenant d'un sujet sain pourrait les guérir. Une méthode de «transplantation fécale» testée par de plus en plus d'équipes dans le monde, qui suscite un réel engouement et pourrait être utile aussi dans la maladie de Crohn. «C'est une réelle avancée thérapeutique, commente Jacques Schrenzel. Mais pour que cette technique parvienne à s'imposer dans les prochaines années comme une alternative aux traitements médicamenteux, il faudra des résultats très solides et donc mener des études standardisées. Or, pour le moment, chacun “cuisine” un peu dans son coin.»
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