dimanche 28 septembre 2014

Meursault chez le prophète

La sortie du livre de Kamel Daoud "Meursault, contre-enquête" n'est pas passée inaperçue...en France. Mon amie Farida Tilikete qui est également amie de Kamel Daoud et par ailleurs professeur de Français à l'Université de Mostaganem, a rapporté des liens signalant l'évènement, notamment une émission particulière du PAF, " Bibliothèque Médicis" sur LCP, qu'anime sans relâche - sans panache?- l'Oranais Jean Pierre Elkabbach...
 Puisque Kamel Daoud est Algérien et que notre amie commune a pris l'initiative de nous inviter à regarder l'émission, j'ai obtempéré et je ne l'ai pas -encore- regretté...ça a donné ce débat à fleurets mouchettés et ça risque de durer. Je crois utile de vous dire qu'avec Kamel Daoud, nous avons échangé des MP et que nous sommes plus que jamais amis...ce qui n’empêche pas la discussion que voici:


  
Farida Tilikete
Hier, 27 septembre 2014 à 10:16 ·
Mes amis, si vous êtes fans de Kamel Daoud et que vous avez raté son interview hier avec JP El kabbache, vous pouvez revoir l'émission aujourd'hui à 13h ou 21h sur LCP , en attendant, régalez-vous avec cette émission radio...http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-d-alger-au-caire-deux-ecrivains-engages-2014-09-26


D'Alger au Caire : deux écrivains engagés - Information - France Culture
Il sera rejoint en deuxième partie d'émission par Alaa El Aswany, écrivain égyptien. Il est notamment...
franceculture.fr
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  • Aek Boudjemaa, Mustapha Hantaz et Omar Ouldali aiment ça.

  • Aek Boudjemaa Merci!
    Hier, à 11:59 · J’aime

  • Aziz Mouats je ne vais pas jouer les rabats-joie...mais qu'en serait-il si Kamel Daoud avait consacré un roman ou une fiction à Alloula ou à Assia Djebbar, voir à Boudghène Colonel Lotfi...ou à l'Emir Abdelkader...??? je suis certains que Kamel est -était- parfaitement conscient de ce phénomène de l'écriture en Français...espérons que Yasmina Khadra lui enverra un sms de félicitations...
    Hier, à 13:25 · J’aime

  • Farida Tilikete non, tu n'est pas rabat-joie du tout mais, as-tu lu le roman en question? en dehors du fait qu'il est très bien écrit, il se trouve qu'il est "le parallèle, ou le miroir" de l'oeuvre d un auteur mythique des français, c'est intelligent non? écrire pour écrire, autan,t écrire intelligent et efficace, non? n'est ca pas ce que l'on appelle un coup de génie?
    22 h · J’aime

  • Djamal Benmiloud Lire : " Qu'attentent les singes" de Yasmina Khadra .Edifiant dans le diagnostic de notre pouvoir.
    19 h · J’aime · 1

  • Farida Tilikete ben, celui là, je ne l'ai pas...je ne dirais pas non si tu me le prêtais...
    19 h · J’aime

  • Aziz Mouats Il serait très malvenu de ma part de ne pas dire un mot après le post de Farida Tilikete...car je ne l'attendais pas sur ce coup...elle met en avant la subtilité et l'intelligence de Kamel Daoud, qui en doute ici? oui il arrive souvent à Kamel d'etre génial....mais pour ce roman, je penses qu'il savait à quoi s'en tenir...s'agissant d'un écrivain et chroniqueur de qualité, il avait toutes latitudes pour seulement aligner les mots...oui le livre est écrit de manière magistrale....mais ce qui compte ce n'est pas ça à mon avis, c'est l'impact de ce livre....sur le lectorat...indigène...cette histoire de "Meurs sôt" n'est pas le meilleur piédestal pour taquiner Camus...et puis à quoi bon taquiner Camus? en le faisant, Kamel ne participe-t-il pas à ressusciter l'auteur de l'Etranger...pourquoi est-ce un jeune Algérien qui le fait alors qu'il ne connait personnellement rien de la colonisation? comment un jeune et fertile francophone peut-il s'investir dans cette histoire qui a tant fait couler d'encre et de salive...Il serait étonnant que toi Farida Tilikete, tu n'ai pas tiqué -même furtivement- en apprenant que Kamel était l'invité de JP Elkabbach et de "Sa bibliothèque Médicis"...et puisque tu as regardé l'émission -tout comme moi, plus d'une fois, il serait surprenant que tu n'ai pas encore tiré quelques conclusions...sur le lieu, sur le timing et sur le sujet abordé...sans doute pris par l'émotion, Kamel n'a pas sut éviter de traduire en Arabe Meursault...le piège s'est refermé à ce moment là...pourtant, durant l'entretien, il n'a pas manqué de vigilance, mais c'est aussi ça le risque du métier et le prix de la gloire...oui j'ai lu le livre et je sais à quelques mois prêt sa durée de gestation...la France coloniale et revancharde n'est pas prête de nous lâcher les baskets...mais que tous le monde se rassure Kamel Daoud était déjà très talentueux avant Haroun...
    18 h · J’aime · 1

  • Djamal Benmiloud Ne soyons pas négativistes . Kamal a parlé de mersoul , l'envoyé!
    18 h · J’aime

  • Aziz Mouats Oui Mersoul où est le négativisme Djamel?...tu devrais pas changer de fournisseur?
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  • Farida Tilikete "pourquoi est-ce un jeune Algérien qui le fait alors qu'il ne connait personnellement rien de la colonisation? comment un jeune et fertile francophone peut-il s'investir dans cette histoire qui a tant fait couler d'encre et de salive.." l'histoire appartiendrait- elle à une génération? Sommes-nous obligés cultiver le culte de la pensée Unique? c'est justement cela l'intérêt de la chose, c'est que la nouvelle génération s'approprie l'Histoire, la dépassionne, et la réécrit...Camus, pour moi, n'a rien d'un géant...D'ailleurs, n'était-ce son côté' absurde, ce roman serait passé inaperçu. Je t'en parle en connaissance de cause pour avoir vécu cette gestation justement...le déni de l'Arabe est flagrant et tellement inconscient que toutes les études camusiennes n' en ont jamais fait part... De quel piège tu parles? el mersoul? Kamel serait le messager de qui? de quoi? Non, il est le messager de sa seule ambition et je te prie de me croire quand je te dis qu'elle est saine. ...Aziz, tu sais qu'il n'est pas encore passé à la tv algérienne? est-ce normal? D'ailleurs, pour percer, tout le monde sait que c'est en France qu'il faut faire sa promo...
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  • Aziz Mouats C'est justement ce mince filet de terre ferme qui nous sépare toi et moi, car sur tous le reste tu sais mieux que quiconque que nous sommes sur la même longueur d'onde...ce choix -en est-ce vraiment un?- de se faire connaitre - reconnaitre?- d'abord par la France était-il vraiment le bon choix pour Kamel?...j'ai de la peine à en douter...c'est ça le piège dont je parlais...et il est terrible, car lorsqu'il se referme, la clef pour l'ouvrir aura disparue...Je suis étonné de ton étonnement sur le passage à la Tv Hall J'ai rienne...c'est aussi ça le vrai défi...mais une fois adoubé de l'autre coté, comment vivre sa nouvelle algériannité?...je n'ose meme pas faire de comparaisons avec ceux qui l'ont précédé, car je garde au fond l'espoir d'un possible sursaut...mais après être passé sous les fourches caudines de la bien bienpensance néocoloniale - c'est ça aussi la référence à l'histoire, qui n'est pas une question de contemporanéité- il sera très compliqué de retrouver les chemins qui montent...vers une petite gloire indigène...qu'il avait déjà et qui est authentique, parce que dénuée de toute arrière pensée et de tout esprit de clocher...et Dieu seul sait combien Kamel Daoud n'en avait rien à cirer de cette promotion là...avec le temps, tu comprendras et ça viendra plus vite que tu ne le penses...je n'aimerais pas passer pour un donneur de leçons, car je ne le suis pas...je suis un grand jaloux de nos talents que j'en souffre de les voir quitter le navire...mais finalement qu'avons nous fait pour les retenir? à part les aimer...et les défendre en toutes circonstances...un exemple à méditer: Françoise Fressoz dit : "De retour de congés, j’ai découvert avec étonnement que je figurais sur la liste de la promotion du 1er janvier de la Légion d’honneur. Contrairement à l’usage, je n’ai été informée de rien avant la publication de cette liste,[...]
    Rien, dans mon parcours professionnel, ne justifie pareille distinction. Je pense en outre que, pour exercer librement sa fonction, un journaliste politique doit rester à l’écart des honneurs. Pour ces raisons, je me vois dans l’obligation de refuser cette distinction" 15 h · J’aime · 1

  • Aziz Mouats un autre exemple: Marie-Eve Malouines, aussi étonnée que la première en dit : " Cette liste étant publique, je tiens à préciser que je n’ai jamais réclamé une telle distinction, ni même été sollicitée en vue d’une telle démarche"[...]. "Je ne vois vraiment rien, dans mon parcours, qui puisse justifier une telle distinction, c’est pourquoi je me vois dans l’obligation de refuser cette prestigieuse décoration. " Enfin, sans doute l'exemple le plus frappant est celui de Maurice Maréchal qui congédia Pierre Scize pour avoir accepté la légion d'honneur en ces termes: " IL NE FALLAIT PAS LA MÉRITER...
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  • Aziz Mouats PS Maurice Maréchal est le fondateur - avec Jeanne Maréchal- de l'hebdomadaire satyrique Le Canard Enchaîné...
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  • Farida Tilikete entièrement d'accord avec toi sur ce point...Mais là, il ne s'agit pas du journaliste KD en quête de Vérité et soumis au respect de la déontologie, mais de l'écrivain en quête de Liberté..qui plus est francophone...où se faire reconnaitre si ce n'est en terre de France, terre de l'académie...il n'existe pas de prix plus prestigieux que le Goncourt...alors, pourquoi se le refuser?
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  • Aziz Mouats Meme le Goncourt, aussi prestigieux qu'il soit, ne mérite pas que l'on sacrifie et sacrifie ses principes pour lui...Dib ne l'a pas eut, Féraoun ne l'a pas eut, Kateb ne l'a même pas cherché...YK lui ne s'en consolera jamais...je luis souhaite du plus profond de mon coeur le Nobel...mais pas un sale prix franchouillard....aucun n'en vaut la peine...je sais que tant que professeur de Français, tu as des préférences...je le respecte bien évidemment...mais ça équivaut à la légion d'honneur, mieux vaut ne pas la mériter...c'est plus zen...je ne comprends pas ta fixation sur u prix littéraire Français, qui serait le passage obligé en vue d'une consécration....comme si KD était un chasseur de prix, ce que je ne crois pas du tout...meme si quelque part, il est admis que c'est un butin de guerre...KD n'est en guerre contre personne que je sache, surtout pas en littérature et puis lui viens d'une nouvelle génération....la génération est pour moi très importante, vu la part de l'Algérie dans la Francophonie, il serait judicieux de créér nos propres consécrations et sortit définitivement du tropisme parisien...ou alors il faudrait se rendre à l'évidence, nous n'avions pas à les foutre dehors....ce qui éclaire l'avant dernière question d'El Kabbach...les Françoas ne rêvent que d'une chose, voir le pays sombrer et dire à la face du monde, voyez ces Algériens arrogants et rebelles, ils n'ont qu'une idée en tête: nous voir manger dans le creux de leur main...celle encore souillée des enfumades et des viols en série...non Farida, Paris ne vaut aucune messe...dans ce cas là il faudrait aussi aller se faire soigner de son lumbago aux Invalides...et ainsi, la boucle sera bouclée...l'analogie nous ramène au chroniqueur et le chroniqueur ne peut être dissocier du romancier...KD, l'enfant terrible de l'indépendance, dans les bars d'El Kabbach...grâce à Camus!...quel raccourcis existentiels...Non Kamel Daoud mérite bien plus que ça...j'espère etre dans le tort...ça sera plus supportable pour moi...
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  • Aziz Mouats dans les bras, lapsus révélateur, donc je laisse...
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  • Habib Amar El Kabbach reste plus manipulateur que jamais mais il s'est reçu la porte en pleine gueule avec ses 2 questions:"vous auriez souhaite que la France revienne en Algérie? Que les français reviennent? "Il reçut un double NON rapide et tranchant! Je suis sur qu'il s'attendait à une réponse "diplomatique"de Kamel!
  • Aziz Mouats c'est pourquoi je parles de vigilance de la part de Kamel ...par contre celle Mersoul était travaillée...ce que je déplore par ailleurs...nous y reviendrons Habib Amar...
  • Aziz Mouats moi j'aurais souhaité que Kamel lui dise pourquoi faire? qu'il souligne que les stigmates de la colonisation sont inscrits dans nos gènes...que les souffrances des Algériens sous le joug colonial c'est bien plus que la contre enquête de Meursault... qu'à la limite en s'en tape comme de l'an 14 de Camus, de Meursault d'El Kabbach...et puis comment ne pas faire le parallèle avec les derniers massacres de Gaza...Je sais que des amis vont encore réagir, voire s'abstenir de réagir, mais quand on a un plateau de ce genre, il faut casser la baraque d'autant que Kamel avait déjà son prix...voilà la légion d'honneur retournée en un bras d'honneur...ce que le chroniqueur de ne se prive pas de faire tous les jours sur le Quotidien d'Oran...moi aussi je suis violent lorsqu'il s'agit de dénoncer Bouteflika et son système...mais quelle différence pour nous les Arabes entre nos régimes soumis et dictatoriaux et le système sioniste de France?...Oui je sais qui me diront qu'il faille faire la part des choses entre l'écrivain et le journaliste...mais pourquoi donc, sont-ce deux personnages étrangers l'un à l'autre?...comment expliquer ça à nos concitoyens qui sont des lecteurs assidus du chroniqueur?..
  • Farida Tilikete et puis, n'oubliez pas l'allusion à la bureaucratie algérienne où il a répondu du tac au tac "pas seulement algérienne "...avec un sourire narquois qui en disait long...n'aie pas peur pour Kamel, la répartie intelligente c'est son point fort...et pour ce qui est des prix littéraires, je constate que tu te trompes énormément... Dib, que j' aime particulièrement, a reçu le prix de la francophonie il y a 20 ans en plus de celui de la ville de Paris pour sa trilogie...Kateb Yacine, quant à lui, a reçu le prix National des Lettres dans les années 80...alors tu vois!!! en plus ces deux romanciers étaient de la génération qui avait vécu la guerre de très très près...D'ailleurs, ils ont tellement pris position contre la France que tous deux ils s'y sont installés! Comment reprocher à un jeune romancier né dans une Algérie Libre et indépendante dans les années 70 de ressentir ce que ses aînés les indigènes, "ayant souffert de la colonisation" n'ont pas ressenti...D'ailleurs je n'ai tjs pas compris ce qui est dérangeant ou choquant dans son attitude...un prix littéraire de ce niveau, ça se mérite et ce n'est pas un hasard s'il en a déjà eu 2...et pourquoi pas l'apothéose..le Goncourt!
  • Aziz Mouats Je parlais du Goncourt Farida...et je ne remets à aucun moment en cause - de quel droit et de quelle autorité?- les mérites littéraires de Kamel Daoud...la question n'est pas dans ce terrain là...tu feins de l'ignorer...moi je me situe sur le lien à l'ancienne colonie...ce qui est tout autre chose...vivre dans un pays, de surcroit l'ancienne puissance coloniale n'a rien d'infamant, en d'autres circonstances, je militais pour qu'un émigré puisse accéder, grâce aux voix de ses semblables, à la magistrature suprême... de la France! ... là n'est pas le débat...il y a hélas un Goncourt maghrébin qui fut un grand romancier...depuis, il est rentré dans sa coquille...triste destin que celui de Benjelloun...pour rien au monde je n'aimerais qu'il en soit ainsi de notre ami, mais s'il advenait, je m'en consolerais très bien...je constate ta grande méconnaissance (méprise?) du microcosme littéraire Parisien...et je suis presque admiratif de ton angélisme...
  • Farida Tilikete angélisme est surement un doux euphémisme que tu emploies eu égard à notre amitié pour dire "niaiserie" ou impardonnable ignorance...je connais parfaitement ce milieu...et je sais qu'on n'y fait pas cadeaux Aziz... combien de scribouilleurs ont payé pour faire publier leurs productions en France? ...le prix, il faut l'avoir mérité sur plusieurs plans: le sujet, le style, la plume...la touche personnelle d'un auteur... la réussite, c'est d'avoir un style propre à soi, et sur ce point, Kamel a réussi... Mais bon, je vois bien que nous campons sur nos positions et que nous n'avancerons pas...laissons notre ami apprécier sa joie, et essayons de la partager avec lui, du moins, "feignons" ...
  • Aziz Mouats c'est presque le commencement de la rupture...alors revenons au commencement et rapprochons nous de la fin...à aucun moment je ne mets en cause la réussite, le style, la performance de Kamel...à aucun moment...pour faire court: pourquoi Kamel n'a-t-il pas écrit sur l'Arabe anonyme qui a tué de sang froid l'immense dramaturge indigène Abdelkader Alloula? et s'il l'avait fait, qu'en serait-il de cette double consécration Parisienne...si c'est pas clair ça n'est pas faute de ne pas avoir essayé...
  • Farida Tilikete c'est limpide Aziz, ce qui est sur c'est que la carrière de KD ne fait que commencer, suivons la et on verra bien, il ne pourra pas écrire deux fois sur Camus tout de même!!!
  • Aziz Mouats il peut écrire autant de fois que nécessaire sur Camus...qui l'en empêcherait? moi j'attendrais une contre enquête sur la mort de Alloula, ou de Flici, ou de Belkhenchir, ou de Mesmar D'jeha Alias Saïd Mekbel, ou de Boukhobza, ou de Djilali Liabès ou d'Abou Bekr Belkaïd...et j’arroserais la parution...alors je mourrais moins sot...mais ceux là intéressent pas les salons feutrés d'Alger ou de Paris...pourtant ils ne sont pas moins braves...ou j'ai encore tout faux?
    22 h · J’aime · 2
  • Ahmed Haroune Il se trouve que je lis depuis bien bien longtemps les chroniques de K D... Et je me suis posé les questions suivantes: avec quel yeux regarde t-il l'Algérie et les algériens? Regrette-il l’indépendance du pays? Que s'est il passé dans sa vie pour qu'il deviens un critique systématique de tout ce qui concerne l'Algérie? Je crois qu'il a été récompensé surtout pour ces chroniques dans le quotidien d'Oran ...
  • Farida Tilikete M.Ahmed Haroune, toute personne qui ne pense pas comme vous est donc jugée et condamnée??? en plus d'être un fils de hizb frança, voilà qu'il est aussi "psychopathe"..souffrant du syndrome de l'abandon de la Mère Patrie ( La France) sans doute....pourquoi continuez- vous à lire les chroniques d'une personne pour qui vous 'avez aucune sympathie ni admiration et surtout, avec qui vous ne partagez vraisemblablement rien?...C'est vrai que nul n'est prophète dans son pays...voilà pourquoi nos élites foutent le camp...Mon Dieu !!!
  • Aziz Mouats Les "élites" qui "foutent le camp" ne seraient-elles pas responsables de l'état de déliquescence du pays et de la société? Par ailleurs, je ne sais pas dans quelle mesure Kamel Daoud pourrait se prévaloir de " la mère patrie"....à moins d'une gestation différée...ou d'une naturalisation tardive...C'est d'ailleurs le fond meme du débat qui nous anime depuis hier...le lien de Kamel, né dans un pays indépendant et qui est venu à la langue Française à travers l'école Algérienne...ce lien à la littérature coloniale est intrigant à plus d'un titre...

vendredi 26 septembre 2014

La dernière lettre de l’Ambassadeur du Japon

“Ce que j’ai découvert en Algérie”

Par : Tsukasa kawada
Plus on est âgé, plus le temps passe vite. Je me souviens du paysage que j’ai vu depuis le hublot de l’avion descendant vers la ville d’Alger il y a trois ans, comme si c’était hier.  J’ai passé une vie agréable et riche grâce à vous au cours de ces trois dernières années. Bien qu’il y ait eu l’événement tragique de Tiguentourine, ce fut également le moment d’éprouver la solidarité entre nos deux peuples.
Dans cette dernière lettre, je voudrais partager avec vous ce que j’ai découvert depuis mon installation à Alger, entre autres, les trois éléments qui sont gravés dans mon esprit. D’abord, c’est la lumière. Tout le long de mon séjour, j’ai vécu avec la lumière qui ne se voit pas dans mon pays, lumière forte et puissante, qui se cache pourtant facilement à l’ombre des palmiers. J’ai souvent passé mon temps au jardin en faisant de la peinture à l’huile. Le paysage de l’Algérie me paraît si lumineux que je suis tenté d’utiliser de l’orange cadmium, du bleu cobalt et du blanc titanium pour peindre la lumière. Il est dit que les artistes de l’école impressionniste, tel Claude Monet, ont été influencés par la lumière de l’Algérie. Je m’en suis convaincu. J’ai d’ailleurs commencé à penser que le vrai acteur principal devrait être le soleil de l’Algérie dans L’Étranger de Camus.
Ensuite, c’est la terre. Une des choses que j’ai commencées à
nouveau en Algérie est l’agriculture. J’ai créé un petit potager dans un coin de mon jardin. La motivation était de cultiver les légumes qui sont nécessaires à la cuisine japonaise. Les légumes frais sont des ingrédients essentiels de la cuisine japonaise et en plus, certains ne se trouvent pas ici comme Daikon et Gobo. J’ai été étonné par la fertilité de la terre. Tous les légumes que j’ai plantés poussent très bien, parfois si vite que je n’arrive pas à les récolter avant d’être trop grands. J’ai appris qu’on appelait cette région le grenier de l’Empire romain. La terre fertile, combinée avec la lumière, pourra faire de ce pays le grenier du monde qui souffrira du manque de nourriture dans un avenir proche.
Enfin, c’est l’histoire. Je viens de publier un livre sur l’histoire des relations entre le Japon et l’Algérie aux Éditions Casbah. Depuis que je suis là, j’ai fait connaissance avec de nombreux personnages qui se sont investis dans nos relations. J’ai pensé qu’il fallait consigner par écrit cette histoire précieuse pour qu’elle ne soit pas ensevelie dans l’oubli. S.E.M. Benhabyles, surnommé Socrate, a ouvert le bureau du FLN à Tokyo en 1958 et puis il est désigné comme le premier ambassadeur de l’Algérie au Japon après l’indépendance. S.E.M. Ghozali, ancien chef de gouvernement, m’a dit qu’il faisait partie des premiers Algériens qui ont “découvert” le Japon en négociant avec les hommes d’affaires japonais en tant que P-DG de Sonatrach. M. Yamani a écrit un beau souvenir de la première participation de l’Algérie aux Jeux olympiques qui se sont déroulés à Tokyo en 1964. Le Pr Lazreg, le premier recteur de l’Usto, a raconté son amitié avec M. Kenzo Tangé, architecte japonais, qui a dessiné le complexe de l’Usto. Une quarantaine d’Algériens et de Japonais ont contribué à cette entreprise. Je vous souhaite de jeter un coup d’œil sur ce livre qui met en lumière un aspect de notre histoire.
Trois ans, c’est trop court pour découvrir votre pays. Mais je vous jure que mon exploration ne s’arrêtera pas même après avoir quitté l’Algérie.
Je voudrais terminer cette dernière lettre en vous remerciant infiniment de votre lecture fidèle des lettres de l’Ambassadeur. En recevant souvent votre réponse à ma lettre, c’était un grand plaisir pour moi de communiquer avec vous. Dans le monde actuel lié par l’internet, le déplacement physique ne signifie pas forcément l’arrêt du contact. J’espère qu’on continuera à se communiquer au-delà de “Pas de nouvelles, bonnes nouvelles”.
Alger, le 21 septembre 2014

T K
Ambassadeur du Japon

Un alpiniste à Tibhirine




A la veille de l’arrivée en Algérie du juge Trévidic, des évènements surprenants et graves se sont produit dans mon pays. Encore une fois la relation privilégiée qui nous lie à la France vient de s’enrichir d’un nouveau cadavre. Venu pour assouvir sa passion de la montagne, Hervé Gourdel s’est retrouvé par hasard devant ses bourreaux, au fin fond du Djurdjura. Il faut dire que le pauvre malheureux aura prêché par naïveté. Sinon comment expliquer que  ses hôtes soient parvenus sans aucune peine à le mettre hors de portée des services de sécurité algériens pour l’installer avec une déconcertante nonchalance, dans la gueule du loup djihadiste ? Cette escapade tragique mettra du temps à dévoiler tous ses secrets tant la manœuvre parait cousue de fil blanc. D’abord à cause du lieu, un maquis persistant truffé d’égorgeurs avides de sang, largement soutenus par une idéologie extrémiste et fiancé en sous mains par des régimes arabes dont le moins qu’on puisse en dire c’est qu’ils sont la quintessence de l’autocratie doublée d’une doctrine moyenâgeuse  et qui ne lésinent sur aucun moyen pour nourrir et entretenir un islamisme des plus barbares. Puis il y a cette terrible coïncidence à double entrée. D’un coté, la France socialiste qui engage son aviation pour détruire des sites névralgique du Nord de l’Irak, sensés abriter des caches ou des dépôts de munitions de DAESH. Dont une grande partie, de fabrication française, un autre malheureux hasard, n’est-ce pas ? De l’autre, cette randonnée sanglante intervenant au moment où les islamistes avaient entamé un bras de fer avec l’occident, bars de fer qui se monnayait en nombre de têtes coupées. D’aucuns se sont demandé si l'ambassade de France a été informé par Hervé Gourdel de son déplacement dans une zone à haut risque, comme pour tout touriste occidental qui souhaite se rendre dans une zone à grand risque. La question est très pertinente et à l’évidence la réponse est négative. De leurs cotés, les services de sécurité algériens ont-ils été sollicités ? La réponse qui s’impose est non, car je vois mal ces services agir avec désinvolture, incontestablement, ils auraient dissuadé, et probablement empêché le groupe d’aller se fourrer dans ce massif tous le monde connaît l’extrême dangerosité.  Les autorités algériennes étaient elles au courant du déplacement? Certainement pas, elles l'auraient dissuadé voir empêché d'aller Hérvé Gourdel de faire de la randonnée. On peut faire un tas de griefs aux autorités algériennes, mais certainement pas celui d’avoir caché ou minimisé l’extrême dangerosité de la montagne Kabyle et d’une grande partie de l’extrême sud.   

Des guides troublants...et intéressés?
L’Algérie n'a jamais caché que la région montagneuse de Kabylie, comme le Sahara, est dangereuse pour les rares touristes occidentaux. Le chaos libyen en plus de celui du Sahel, les criminels extrémistes ont beaucoup de moyens quand ils veulent faire parler d'eux. Alors à qui la faute si ce sympathique guide de montagne s’est retrouvé nez à nez avec un groupe affilié à DAESH ? Apparemment, il ne doit en vouloir qu’à lui-même et à ses amis qui l’avaient accompagné et dont les rôles dans cette ténébreuse affaire méritent d’être expertisés à la loupe. Ceci étant dit, il va falloir aussi parler du contexte ayant aboutis à cette décapitation, la huitième après celle des moines de Tibhirine. Hervé Gourdel serait-il le 8ème ? Il faut demander au juge Trévidic qui était attendu en Algérie, car il ne fait aucun doute que c’est lui qui sera chargé de l’enquête pour la justice française qui vient d’ouvrir une instruction pour enlèvement et assassinat. Ce cadavre du montagnard Niçois va venir assombrir les relations entre la France et l’Algérie, comme si elles en avaient besoin. Car si mon pays ne peut se dérober à ses responsabilités, il serait injuste et surtout illogique de disculper le pouvoir Français. Après Sarkozy et l’affaire libyenne dont on sait ici qu’elles en furent les conséquences terribles sur la sécurité de l’Algérie et consubstantiellement dans le Sahel. On est stupéfait de voir combien l’arrivée aux affaires de François Hiollande n’ strictemnt rien echangé quant aux implications de la France dans la lutte contre les groupes armées islamistes mais aussi contre certains états. N’oublions pas, il ya à peine 13 mois, en pleine canicule, François Hollande préparait avec le plus grand soin une attaque frontale et directe contre la Syrie de Assad. Seule la défection de dernière minute de Cameron et surtout d’Obama l’en avait dissuadé. Pourtant, une année plus tard, alors que la France vient d’entre dans la guerre en Irak et au Kurdistan, c’est ce même  Hollande, parfaitement aiguillé par Laurent Fabius qui refuse de poursuivre avec ses Mirages, ces mêmes djihadistes lorsqu’ils passent la frontière syrienne…et le droit d’ingérence, inventé par Kouchner, un autre socialiste Français, qu’en fait-on à l’Elysée et au quai d’Orsay ? et quoi dire et quoi faire lorsqu’est posée la question des soutiens dont bénéficie DAESH ? La France, s’aplatissant derrière les USA, en oublie même que ce sont les régimes dictatoriaux de l’Arabie Wahhabite et du Qatar, là d’où décolle les mirages Français pour aller bombarder DESH…sur le territoire Irakien….exclusivement…Très curieux ce comportement consistant à faire l’impasse sur des régimes arabes dont la compromissions avec l’islamisme est un secret pour personne…où est la faille ? Encore heureux que ce matin, sur RTL Jean Yves Le Drian s’est laissé allé à ouvrir une brèche…déclarant que les attaques en Syrie n’étaient plus tabous…et que la question méritait d’être posée. Au meme moment, David Caméron, suite aux attaques US sur la Syrie et ses installations pétrolières, déclarait avec assurance que l’Iran devenait incontournable dans l’équation moyen orientale. Rien que ça ! faire revenir dans la cour le grand ayatollah ! 

 Les amitiés douteuses de la France
Il fallait le faire et le pragmatisme anglais a prévalu…la question n’est point anodine, car le retour à la table des négociations de l’Iran va surtout faire réagir Israel….tient on l’avait oublié celui là ! Pourtant c’est la position de cet état belliqueux qui cause le plus de tort à la diplomatie Française. En effet, l’alignement de Paris sur les thèses de Tel Aviv n’a jamais atteint ce degré de mimétisme, voire de soumission. Pour les faucons israéliens, soutenus sans ménagement aucun par la France de Fabius, de Valls et de Hollande…la seule évocation de Téhéran suffit à soulever toutes les haines de l’univers. Parfois il suffirait de presque rien pour perdre le sens de la raison…que les socialistes français y trouvent leurs comptes, rien d’anormal, mais que la France s’y plonge toute honte bue et sans aucune retenue, voilà qui peut surprendre…car dans les relations internationales, seul compte l’intérêt de chaque nation. Dans cette affaire qui se met en place au proche orient, avec comme perspectives d’autres déconvenues, d’autres attaques aériennes et bientôt une présence au sol, on se demande où sont les intérêts bien compris de la France ? surement en soutenant aveuglement le gouvernement sioniste d’Israël, ni à fortiori en faisant l’impasse sur les véritables sources du mal que sont le Qatar et l’Arabie salafiste…deux pays qui ont de bonnes raisons de craindre une remontée en puissance de l’Iran…et de ses alliés en Irak et en Syrie…A trop regarder du coté de Tel Aviv, Paris en risque un enlisement aux conséquences gravissimes. Si la mort tragique et inutile du guide Hervé Gourdel devrait servir à réveiller les consciences françaises, elle n’aura pas été inutile…et ça, Cameron, le premier ministre britannique semble l’avoir compris ! Tout comme Obama qui sait pour l’avoir vécu qu’il ne sert à rien d’utiliser les rames les plus sophistiquées, d’engager les jeunes soldats, dans des pays où règne la terreur et la dictature, car ce sont là les deux terreaux sur lesquels se reproduisent les extrémismes et développe la haine.

20 Aout 55, les blessures sont encore béantes

  Propos sur le 20 Aout 1955 à Philippeville/Skikda  Tout a commencé par une publication de Fadhela Morsly, dont le père était à l’époqu...