vendredi 28 octobre 2016

L'avoine gouverne à l'écurie



Cinglante et presque sanglante analyse de Abed Charef...je ne décèle personnellement plus aucun lien entre l'ALN et l'ANP...En confiant le sort de l'Algérie à Bouteflika Abdelaziz et à ses frères..l'ANP a fait le choix de trop...car à l'origine, Abdelaziz Bouteflika avait un vieux et douloureux litige avec l'ANP et ses démembrements sécuritaires et James-bondiens...à la mort de Boumediène, restait Kasdi Merbah, comme dernier patriote - même si par moment il a usé de méthodes si peu recommandables-, lui avait une certaine idée de l'Algérie...Une fois Merbah éliminé, que restait-il de patriotisme au sein de l'ANP?...Mouloud Hamrouche, le remplaçant de Kasid Merbah à la chefferie du gouvernement?...et alors? Lui même sera balayé par une coalition entre justement des militaires janviéristes en devenir et la nébuleuse islamiste agglomérée autour des dirigeants si peu éclairés du FIS...dans ce magma mortel, le résurrection de Bouteflika paraissait être la panacée...d'abord pour lui même et ensuite pour ceux qui l'ont appelé à leur secours...pour un seul mandat? Oui ce fut apparemment le deal...puisque c'est une grande partie de l'ANP - du moins sont chef d'état major- qui ont poussé Benflis au devant de la scène...à partir du perron de l'Elysée!!! et ils ont crus longuement que ça suffirait pour renvoyer Bouteflika vers son exil persique...pauvres ignares...qui ont fait montre d'un angélisme enfantin...redoutable manipulateur, il fera faire à l'ANP un revirement spectaculaire, renvoyant Benflis et ceux qui l'avaient soutenu et encouragé dans les cordes raides de l'histoire...le pauvre général Lamari finira ses jours dans un coin perdu du Sahara...après avoir subi tant d'humiliations...sans qu'aucun de ses collègues ne sachent lever le moindre petit doigt pour au moins réclamer la moindre indulgence...Où est l'ALN dans tout ça?...mis à part Lakhdar Bouregaa et Abdelaziz Bouteflika…qui, chacun dans son style, arrive encore à entretenir cet esprit fait à la fois de ruses et de coups bas…alors, ne parlez pas d'incapacité lorsque l'on observe la scène, on se rend compte que même très affaiblis- ce qui reste à prouver, un invalide ancien moudjahid est en train de damer le pion à des généraux...si peu inspirés...sinon comment expliquer ce ballet de hauts gradés entre une retraite sans cesse remisée et un retour en grâce en sursis...et bien chancelant?...curieux pays en effet que cette Algérie...qui peine à sortir de sa torpeur post indépendance et dont la gouvernance est entre les mains d'un seul homme...et de son clan...comme quoi, le plus fort n'est jamais celui qu'on croit...et ces képis qui n'en finissent pas de tournoyer dans tous les directions...sans cap et sans repères...il faut se rendre à l'évidence, Abdelaziz Bouteflika, en faisant le choix de reprendre en main le pouvoir, avait entre ses seules mains, toutes les cartes...y compris celles qui mènent à tous les états majors...et c'est là que réside sa force...et sa pérennité...Oui, Abed Charef a raison: inutile de se bercer d'illusions et de lectures, l'Algérie a été été cédée à Abdelaziz Bouteflika par ceux qui croyaient en détenir les rênes...ils avaient tout faux...c'est ce qui permet avec une grande aisance de changer souvent d'attelages...tous les chevaux savent qui détient l'avoine...et qui détient l'avoine gouverne l'écurie...


Voici l'article publié par Abed Charef:


Le départ de Saâdani ne met pas fin au 4ème mandat
par Abed Charef
Saâdani contre Ould Abbas. On n'est pas dans le combat du bien contre le mal, le combat du vide contre l'inutile

Le clan A, celui du Président Abdelaziz Bouteflika, est inquiet de la montée en puissance du clan B, celui parrainé par le général Gaïd Salah. En prévision d'une bataille inévitable, à l'approche de la présidentielle de 2019, le clan A cherche des alliances pour se renforcer. Il réussit à rétablir les ponts avec le clan C, celui du général Toufik Mediène, écarté des affaires il y a un an.
Dans ce monde, il n'y a pas place pour les sentiments, ni pour les considérations morales. Les alliances ne valent que le temps qu'elles sont nécessaires. Seuls les intérêts comptent. Ce qui amène, tout naturellement, le général Mediène, qui veut préserver les intérêts des siens, à répondre favorablement aux sollicitations du clan A. Il est prêt reprendre du service, à mettre ses réseaux au service du Président Bouteflika. Il en serait d'autant plus ravi que cette hypothèse lui permettrait d'atteindre deux grands objectifs : d'abord, se remettre en selle, et ensuite, avoir la possibilité d'en découdre avec celui qui lui a volé ses pouvoirs, le général Gaïd Salah.
Ça tombe bien : le clan Bouteflika veut précisément se débarrasser du clan Gaïd Salah, devenu trop puissant. Ce qu'on appelle, désormais, « le groupe de Annaba » est menaçant. Il a acquis trop de positions et prétend dicter ses choix pour 2019. Gaïd Salah, lui-même, ou un autre candidat, peut importe.
Un homme exclu est dangereux
Autre avantage de l'opération : pour le Président Bouteflika, le général Mediène est out. Il n'est plus en mesure de constituer une alternative. Par contre, s'il est réinjecté dans les circuits, comme ce fut le cas pour Gaïd Salah, il y a une décennie, il peut s'avérer très précieux : Gaïd Salah, à l'antichambre de la retraite en 2004, a succédé au puissant chef d'état-major Mohamed Lamari, pour jouer un rôle essentiel dans l'impossible quatrième mandat. Ce qui montre que les missions les plus périlleuses doivent être confiées aux hommes qui ont frôlé l'exclusion définitive. Comme Toufik Mediène.
Voilà donc le deal conclu entre le clan A et le clan C, pour faire face au clan B. En contrepartie, le général Mediène a demandé, comme gage de bonne volonté, le départ de Amar Saadani, l'homme qui s'est montré le pus virulent contre le général Mediène. Celui-ci s'est contenté de dire, publiquement, qu'il envisageait d'attaquer Saâdani en justice. Le message est arrivé à son destinataire, et la réponse a été extrêmement rapide.
Par ricochet à toutes ces combines, est née la désignation de M. Djamel Ould Abbas, à la tête du FLN. Et celui-ci a de l'avenir : non seulement, il fait bien ce qu'on lui demande de faire, mais il sait anticiper, aller au-devant du souhait de ses amis et parrains. Avec lui, il n'est pas nécessaire d'insister : dès sa première déclaration, il a ouvert la porte d'un cinquième mandat, au profit du Président Abdelaziz Bouteflika.
Changer de logiciel
Cinquième mandat : le mot est lâché. Toutes ces manœuvres, nous dit-on, sont dictées par cette échéance du cinquième mandat. Saâdani, Ould Abbas, Mediène, tout convergence vers cette échéance. Mais avant de dire quoi que ce soit sur le sujet, reprenons depuis le début, pour poser le problème autrement : faut-il continuer à essayer d'analyser ce qui se passe dans le pays, à travers ces guerres absurdes entre clans? Faut-il réellement faire l'effort de comprendre ce que font ces clans, de décortiquer leur démarche et leurs objectifs ? L'Algérie a-t-elle besoin de rester dans cette configuration absurde où Bouteflika se sert de Toufik Mediène pour éliminer Gaïd Salah après avoir utilisé Gaïd Salah pour mettre Mediène hors course ? Est-il nécessaire pour un pays comme l'Algérie de créer, puis de se défaire d'une créature comme Amar Saâdani, pour assurer le développement du pays, élargir son rayonnement, et garantir le bonheur et le bien-être de ses habitants ? Que représente l'avènement, à la tête du FLN, d'un homme aussi docile que Djamel Ould Abbès, à l'échelle de l'histoire? Que va ajouter à la gloire de l'Algérie le fait d'avoir comme président un homme dans l'incapacité de faire un discours, ni d'aller dans un quelconque forum international défendre les intérêts de son pays?
Symbole de l'échec
Bien sûr, les prochaines semaines seront remplies de bruissements et de rumeurs. Djamel Ould Abbès aura-t-il le feu vert pour réhabiliter Abdelaziz Belkhadem ? Celui-ci acceptera-t-il de rempiler, au risque de se retrouver de nouveau à la marge quand on n'aura plus besoin de lui ? Abdelkrim Abada et Abderrahmane Belayat se contenteront-ils de strapontins, pourvu que le parti ne retombe pas entre les mains de Belkhadem, ou bien auront-ils plus d'ambition, pour se placer en vue de 2019 ? Un FLN aussi faible est-il condamné à condamner les supplétifs, face à un RND aussi discipliné qu'une formation militaire, ce qui ouvre de grandes possibilités à M. Ahmed Ouyahia?
Toutes ces questions vont de nouveau se poser de manière récurrente, dans les mois qui viennent. Elles mobiliseront les analystes, et absorberont beaucoup d'énergie. Pour rien. Elles ne sont, absolument, d'aucune utilité pour le pays. Le fait même de les poser signifie que le pays n'avance pas. Elles sont le signe de l'échec. Comme Saâdani. Comme Bouteflika. Comme le 4ème mandat.


20 Aout 55, les blessures sont encore béantes

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