jeudi 24 mai 2012

De Nouschi à Marzouki, le devoir de vigilance...

C'est avec bcp de déférence et un grand respect que je publie sur ce blog

la lettre que vient d'envoyer le Professeur André Nouschi

à son excellence le Président Marzouki...à lire et à faire lire sans délais ni atermoiements...

 

Nice le 26 avril 2012                                                             

Monsieur le Président,


   J’ai hésité longtemps à vous écrire, mais il est un moment où le silence devient inacceptable. Je suis attaché à la Tunisie et surtout à l’Université de Tunis que j’ai créée  en 1959 dans le cadre de la coopération entre la France et la Tunisie, dans les débuts de la République Tunisienne. J’ai eu l’honneur d’être reçu à différentes reprises par feu le Président Bourguiba, notamment après la crise terrible de Bizerte en 1961 que j’ai contribué à résoudre avec quelques collègues courageux. Je suis intervenu aussi quand plusieurs de mes étudiants avaient été arrêtés sur ordre de quelques irresponsables politiques. Devant notre détermination,le ministre d’alors Mr Messa’adi a ordonné leur libération. Et je m’en suis félicité avec les collègues qui m’avaient suivi .

Aujourd’hui, l’affaire est grave, elle met en danger l’avenir politique de la Tunisie. Je me suis félicité l’an dernier quand les Tunisiens ont obligé Ben ‘Ali à fuir avec sa famille. Mes amis Tunisiens et nous ici nous nous en sommes félicités. Nous espérions que les Tunisiens retrouveraient le chemin de la démocratie,d’une démocratie reposant sur le respect des textes ,des lois ,des règlements en usage , des hommes et surtout des femmes .

Aujourd’hui et depuis le mois d’octobre, mes collègues de la Manouba sont soumis à l’action menée par une poignée d’irresponsables qui se nomment « salafistes » et qui ignorent les règles élémentaires de l’Islam authentique. Ils dévergondent cet Islam dans lequel les Tunisiens ont vécu jusqu’ici  et le rendent odieux.

Il n’est pas acceptable que les Ministres chargés de l’enseignement supérieur et de l’Intérieur  ignorent le trouble à l’ordre public que ces « étudiants masqués » font régner. Que diriez vous si une ou plusieurs de vos collaboratrices arrivaient masquées dans votre bureau ? Elles auraient été arrêtées par les policiers et les soldats qui gardent le palais présidentiel. Ce qui vaut pour votre palais et vous-même vaut aussi pour la Faculté des Lettres de Manouba et mes collègues, doyen en tête.

Monsieur le président, comme dans toutes les universités du Monde, cet établissement public doit être protégé sécurisé à l’intérieur de son enceinte par un corps de vigiles dépendant uniquement du doyen. Le Ministre de l’Intérieur et celui de l’enseignement supérieur doivent respecter les lois et l’ordre public. Ils doivent secourir l’institution lorsque le doyen appelle la police à son secours.

  Vous perdrez à ne pas user de la loi dont vous êtes le gardien. Vous risquez de voir des forces extérieures à la loi agir à votre place et imposer un régime à la Ben ‘ali aux Tunisiens. Vous jouez avec le feu en laissant faire les salafistes. La démocratie ne se partage pas dans ses principes. Elle se défend contre ses ennemis. Il y va de l’avenir politique de la Tunisie et de sa crédibilité à l’échelle internationale. Le courage est d’affronter la crise et non de l’ignorer. Avez vous pensé aux conséquences de cette crise sur l’économie de la Tunisie ? 

Croyez à ma meilleure considération 

André Nouschi
Professeur honoraire de l’Université
Fondateur et Enseignant à l’Université de Tunis (1959 à 1964)   

dimanche 20 mai 2012

Les barbares à l'assaut de la Nation Algérienne


Idéologie de la Nation Algérienne.-"nous avons débordé en barbarie les barbares"

« Personne ne connaissait et bien peu s’inquiétaient de mieux connaître la nature du pays qui était  au centre du débat. Tous savaient que l’Algérie était un pays de pirates, où les Turcs barbares gouvernaient des Arabes dégénérés. Mais ce qu’étaient l’état de l’intérieur du pays, ses mœurs, ses coutumes et les caractéristiques sociales de sa population, quelle sorte de gouvernement il était souhaitable de mettre à la place de celui qui venait d’être renversé, quel système d’administration il fallait adopter, personne n’essaya sérieusement de le considérer. Sur tous ces points, l’ignorance et l’indifférence étaient complètes. » (Churchill C .H, La vie d’Abdelkader, cf. Gouvernement Général de l’Algérie. L’œuvre civilisatrice de la France en Algérie). 
Ce mépris qui découle de l’ethnocentrisme et du sentiment de supériorité des Européens, explique aussi le mal qu’auront les Français à confronter la réalité de la Guerre d’Algérie : « … entretenus dans une sorte de manichéisme – avant 1830, après 1830 – élevés dans une manière de légende dorée de l’Algérie française idéale  succédant à une Algérie informe et misérable, sans culture ni tradition, n’ayant guère les loisirs de se reporter aux lettres, souvenirs ou mémoires de l’époque, les métropolitains  manquaient de bases et des connaissances nécessaires pour comprendre l’épanouissement brutal du nationalisme avec lequel depuis sept ans, nous sommes aux prises. »  (Robert Gauthier, « Le schématisme des manuels scolaires ne permettait pas aux métropolitains de comprendre le sursaut du nationalisme algérien, Le Monde, 24 fev. 1962). »                                             Chapitre II : La nation algérienne, réaction à l’eurocentrisme colonialiste ?                
L’Algérie avait atteint sa symbiose sociologique dans le courant des XVIème, XVIIème, une fois résolues les barrières ethniques entre les Berbères, les Arabes et les Turcs. Son identité politique se manifesta dans son apport uniquement nominal avec Constantinople, c'est-à-dire dans une large autonomie politique, dont témoignent les traités internationaux conçus par l’Algérie entre le XVIème et XIXème siècles. » (Mohamed Bedjaoui, La révolution algérienne et le droit).
De même, la thèse soutenue par les historiens coloniaux et qui affirme que l’Algérie au XIXème siècle était une colonie turque est démentie par le fait que le peuple algérien invoqua contre les agresseurs espagnoles au XVIème siècle l’aide des Turcs considérés comme frères partageant la même foi, et par le fait que l’intégration de ces alliés était déjà accomplie au XVIIème siècle : « L’Algérie n’est pas une colonie, car les Turcs ne sont pas les seuls à accaparer le surplus produit et ne renvoient pas sur les côtes du Bosphore la part qu’ils prélèvent. Quant au tribut adressé au sultan de Constantinople, il est devenu avec le temps bien symbolique et tend à marquer l’avènement d’un nouveau dey ou à inciter le sultan à adresser armes, janissaires et denrées plus qu’à toute autre chose. Enfin, aucune puissance étrangère n’intervient plus dans la nomination d’aucun fonctionnaire de quelque niveau que ce soit. Le pouvoir dit turc n’a gardé que de bien faibles relations avec l’Etat dont il est issu. L’Etat algérien est sans conteste une entité indépendante et souveraine, répondant aux définitions courantes du droit international. » (J.C Vatin, l’Algérie politique, Histoire et Société).
Chapitre III : Mobilisation des forces profondes contre l’envahisseur

« … L’esprit de lutte et de résistance s’affirma sous une forme précise. Les Marabouts, guidant, dirigeant le sentiment national, proclamèrent le Djihad, la Guerre Sainte ». Les confréries religieuses des marabouts, qui enveloppaient toutes les tribus algériennes, constituaient l’infrastructure socio-politique du peuple algérien. (Ahmed Nadir, Les ordres religieux et la conquête française, 1830-1851).
La religion islamique devint la clef de voûte de la résistance algérienne symbolisée par l’emir Abdelkader, marabout issu de la confrérie des Qâdirîya. Il convient d’insister sur le caractère islamique du combat mené par Abdelkader, caractère qui ne ressort pas toujours clairement dans les références à l’Emir auxquelles font si souvent appel ceux qui il incarne le héros national et nationaliste par excellence.
« Quant à moi, je ne connaîtrai d’autre loi que le Coran. Je ne me laisserai guider que par les préceptes du Coran, par le Coran et rien que le Coran. Si mon propre frère forfait au Coran, même pour sauver sa vie, il mourra. » (La vie d’Abdelkader, Churchill, p. 67).

L’Emir rassembla les forces patriotiques algériennes et créa une organisation étatique, qui entreprit de coordonner le Djihad contre l’armée coloniale française (laquelle était pourtant une armée napoléonienne !). C’est en ces termes qu’Abdelkader s’adresse aux tribus : « Gloire à Dieu seul, et que sa bénédiction soit sur celui après lequel il n’est plus de prophète.
A… (telle ou telle tribu)… et en particulier à ses nobles, cheikhs, notables et oulamas. Puisse Dieu vous éclairer, guider et diriger vos assemblées, favoriser vos entreprises et vos actions. Les citoyens des districts de Mascara, des Gheris Est et Gheris Ouest, leurs voisins et alliés, les Beni Sokran, les Borjia, les Beni Abbès, les Yacoubia, les Beni Amer, les Beni Majaher, et autres non dénommés, sont unanimement convenus de me nommer, et, en conséquence, m’ont nommé au gouvernement de notre pays, en s’engageant à me suivre dans la victoire comme dans la défaite, dans l’adversité comme dans la prospérité, et à consacrer leurs personnes, leurs fils et leurs biens à la grande sainte cause.
"le général Berthezène écrivit en 1831 à Soult : « … Combien de fois ne dois-je pas rougir de voir le caractère français se dégrader ainsi en présence du monde civilisé qui nous observe par ses consuls et même en face de ces Africains qu’on méprise, mais dont l’esprit est très délié ? Ici, plusieurs fois je vous en ai rendu compte, on n’est venu que pour piller les fortunes publiques et particulièrement, on a osé me proposer de faire ou de laisser faire, d’avoir deux poids et deux mesures, de laisser voler les habitants parce que c’est autant d’argent importé en France, enfin d’obliger les habitants à déserter le pays pour s’approprier leurs maisons et leurs biens. Assurément, ce système est fort simple et il ne faut pas un grand effort de génie pour le suivre, mais je ne crains pas d’avancer, qu’abstraction faite de son infamie et de son iniquité, il serait le plus dangereux. » (Julien, Histoire de l’Algérie contemporaine).

Et une commission d’enquête parlementaire (1833) établit ce rapport accablant sur les résultats de cette dévastation : « Nous avons profané les temples, les tombeaux, l’intérieur des maisons, asile sacré chez les musulmans… Nous avons envoyé au supplice sur un simple soupçon et sans reproche des gens dont la culpabilité est toujours restée plus que douteuses depuis … Nous avons massacré des gens porteurs de sauf-conduit, égorgé sur un soupçon des populations entières qui se sont ensuite trouvées innocentes ; nous avons mis en jugement des hommes réputés saints du pays, des hommes vénérés parce qu’ils avaient assez de courage pour venir s’exposer à nos fureurs afin d’intercéder en faveur de nos malheureux compatriotes…Nous avons plongé dans les cachots des chefs de tribus parce que ces tribus avaient donné asile à nos déserteurs, nous avons décoré la trahison du nom de négociation, qualifié d’actes diplomatiques de honteux guet-apens, en un mot, nous avons débordé en barbarie les barbares que nous venions civiliser et nous nous plaignions de n’avoir pas réussi auprès d’eux. » (Cité par Egretaud, Réalité de la nation algérienne, p. 62)."

Haro sur les insecticides



L'agriculture intensive, celles sous serres mais pas seulement...doit etre mise à l'index...surtout qu'en Algérie, les substances importées ne sont souvent mal contrôlées et leur usage par les fellah se fait de manière déraisonnable et donc nuisible pour l’homme et son environnement…les fellah ne se rendent pas compte du tort qu’ils causent à leurs enfants en les mettant directement en contact avec ces substances qui ne sont jamais inoffensives…

Un insecticide altère le jeune cerveau

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |
Il s'agit d'une étude pilote menée chez 40 enfants, mais ses résultats sont jugés "inquiétants" par le professeur Philippe Grandjean, épidémiologiste, spécialiste de médecine environnementale à l'Institut de santé publique du Danemark et à l'Ecole de santé publique d'Harvard (Boston, Etats-Unis).
Selon les données préliminaires de l'imagerie cérébrale recueillies chez de jeunes garçons et filles âgés de 6 à 11 ans, en effet, un pesticide organo-phosphoré très utilisé à travers le monde, le chlorpyriphos-éthyl (ou chlorpyrifos ou CPF), aurait un impact persistant sur la structure du cerveau des enfants qui, in utero, ont été exposés à des niveaux élevés de ce produit - parce que leur mère a, durant sa grossesse, inhalé cet insecticide, consommé des aliments pollués par celui-ci, voire été contaminée par l'absorption du produit à travers la peau. Le chlorpyriphos est présent dans de nombreux pesticides utilisés en agriculture, mais aussi dans des produits à usage domestique pour les pays qui n'en ont pas interdit l'usage.
Publiée en ligne, le 30 avril, dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), cette étude a été présentée, le 15 mai, lors de la conférence internationale "Programmation prénatale et toxicité" qui se tenait à Paris. L'enjeu : comprendre comment les expositions à des substances chimiques variées durant la grossesse ou les premières années de vie peuvent affecter les fonctions de l'organisme, voire occasionner des maladies (cancers, diabète, obésité...) qui surviennent parfois des années ou des dizaines d'années plus tard.
TROUBLES NEUROCOGNITIFS
"L'amincissement du cortex cérébral que nous observons chez ces enfants, notamment, n'est pas une bonne chose, souligne le professeur Virginia Rauh, principal auteur de ce travail réalisé à l'université Columbia (New York). Surtout lorsqu'on sait que l'épaisseur du cortex est également diminuée dans des affections neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer." Selon cette épidémiologiste, les anomalies cérébrales trouvées chez ces enfants pourraient être associées à des troubles neurocognitifs ou neuropsychologiques durables. Les niveaux d'exposition qui montrent ces effets neurotoxiques correspondant à des usages courants.

Pour retracer le niveau d'exposition des foetus, l'équipe new-yorkaise a regardé les taux de CPF dans le sang du cordon ombilical, qui donne une idée des taux d'exposition durant les dernières semaines de grossesse. Ces données étaient issues d'une cohorte de 369 enfants, pour lesquels étaient aussi connus les niveaux d'exposition foetale au tabac et aux hydrocarbures aromatiques polycycliques, ainsi que les résultats d'un test cognitif global effectué vers l'âge de 7 ans.
Les auteurs ont focalisé leur attention sur 20 enfants qui avaient les niveaux d'exposition foetale au CPF le plus élevé - supérieur à 4,39 picogrammes par gramme - et les ont comparé à 20 enfants moins exposés, les deux groupes ne présentant des niveaux d'exposition foetale élevés ni au tabac ni aux hydrocarbures aromatiques. Résultats : chez les enfants du premier groupe, l'imagerie par résonance magnétique montre un développement cérébral altéré.
Le cerveau des enfants soumis à un niveau d'exposition élevé au CPF semble présenter plusieurs types d'anomalies : un élargissement de certaines régions, associé à de moins bonnes performances aux tests cognitifs à l'âge de 7 ans. De plus, ces enfants présentent des modifications des différences entre sexes normalement observées dans le cerveau, ainsi qu'une diminution de l'épaisseur du cortex frontal et pariétal.
DES INTERACTIONS AVEC LE TABAC
Le nombre restreint d'enfants inclus dans cette étude est bien sûr une limite. Une extension est en cours sur 450 enfants. De même, les tests neurocognitifs devraient être affinés en vue de préciser les corrélations entre mesures cérébrales et fonctions cognitives. Mais d'autres études vont dans le même sens. "En Equateur, des enfants nés de mères travaillant dans des serres horticoles, exposées à ce pesticide durant leur grossesse, présentent un à deux ans de retard neurocognitif par rapport aux enfants dont les mères ne sont pas exposées", indique le M. Grandjean.
"Le chlorpyriphos-éthyl inhibe l'acétylcholinestérase, l'enzyme qui dégrade l'acétylcholine, un des principaux neurotransmetteurs excitateurs du cerveau. Il augmente ainsi la quantité d'acétylcholine dans le cerveau", dit le professeur Robert Barouki, directeur d'un laboratoire Inserm de pharmacologie-toxicologie à l'université Paris-Descartes. "Le CPF perturbe sans doute aussi la migration des neurones lors du développement cérébral", ajoute M. Grandjean. Autre motif de crainte, "les pesticides interagissent avec d'autres produits chimiques comme ceux du tabac", observe Virginia Rauh. Dans leur classement toxicologique, l'OMS et l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) attribuent au CPF un niveau II, soit une dangerosité modérée.
Médecins, psychologues, enseignants observent chez l'enfant une augmentation des troubles neurocognitifs et comportementaux, notamment des déficits de l'attention. Un accroissement en partie attribuable à la plus grande vigilance accordée à ces troubles et à leur meilleur diagnostic. Mais si cette augmentation est réelle, une origine développementale liée à une exposition à des neurotoxiques pourrait-elle en être une des causes ? "C'est une hypothèse à explorer", admet Virginia Rauh.
"Vous n'avez qu'une seule chance de développer votre cerveau, et c'est pour la vie ! Certes, le cerveau est capable de plasticité, d'un certain degré de compensation, mais son efficience ne sera jamais optimale s'il a été altéré", relève Philippe Grandjean. Selon lui, "l'impact de l'exposition périnatale à divers produits chimiques est un problème de santé publique mésestimé par les pouvoirs publics".
En attendant une prise de conscience élargie, que faire ? "Laver fruits et légumes, d'autant plus s'ils sont consommés par une femme enceinte ou allaitante, ou par de jeunes enfants", conseille Virginia Rauh. Et éviter d'utiliser, en cas de grossesse, des produits phytosanitaires contenant ces produits. En France, au moins un produit contenant du CPF est autorisé dans les jardins : Dursban 5G Jardin (Dow Agrosciences SAS).
Florence Rosier

Des champignons responsables de famines


 Un article très important subtilisé dans Le Monde...juste pour rappeler que le mildiou de la pomme de terre a été à l'origine de famines en Irlande..."La Grande Famine (1845-1848) a été une période des plus sombres de l’Histoire irlandaise. On lui attribue entre 500 000 et 1 millions de morts, suite à la dévastation des cultures irlandaises. Meurtrière et éprouvante, elle a marqué le XIXème siècle de part ses pertes considérables, et a favorisé l’émigration vers le nouveau continent. Au delà des circonstances humaines tragiques, la Grande Famine a également vu l’émergence d’un conflit brutal : celui d’un conflit politique complexe dont les enjeux étaient considérables". voir la suite de l'article :http://www.guide-irlande.com/culture-irlandaise/histoire-irlandaise/la-grande-famine/

Les champignons pires que les virus et les bactéries

LE MONDE | On en parle peu, on les voit moins encore, mais ils ont le pouvoir de modifier le monde. Plus que les virus ou les bactéries, ce sont désormais les champignons qui remportent la palme en matière de menace pour la sécurité alimentaire et la biodiversité. Selon un récent article de la revue Nature, les maladies fongiques détruisent chaque année au moins 125 millions de tonnes des cinq principales cultures : riz, blé, maïs, pommes de terre et soja.
Avec les denrées gâtées par ces pestes végétales, "on pourrait nourrir plus de 600 millions de personnes", souligne l'épidémiologiste Matthew Fisher, qui a dirigé cette revue de connaissances à l'Imperial College de Londres. Selon ses calculs, les spores pathogènes entraînent, pour les seules cultures de riz, de blé et de maïs, un manque à gagner de 60 milliards de dollars (47 milliards d'euros) par an. Et le règne végétal n'est pas le seul menacé.
"Les champignons étant rapidement tués par la chaleur, ils ont du mal à se développer à la température des vertébrés. Les plantes sont donc plus concernées que les animaux par les maladies fongiques", explique Tatiana Giraud, du département de génétique et écologie évolutives de l'université Paris-Sud. Mais les grenouilles ont le sang froid, et les chauves-souris la truffe fraîche. En Amérique du Nord, le "syndrome du nez blanc", provoqué par le champignon Geomyces destructans, a ainsi décimé depuis 2006 près de 7 millions de chiroptères.
Le pouvoir destructeur de ces organismes parasites n'est pas nouveau. En Europe, la fin du XIXe siècle fut marquée par de grandes invasions, aux conséquences socio-économiques dramatiques : le mildiou de la pomme de terre en 1845, l'oïdium de la vigne en 1845, le mildiou de la vigne en 1878.
Le XXe siècle, lui aussi, fut traversé de multiples crises phytosanitaires de ce type. Mais le phénomène est en pleine expansion. "Lorsqu'une maladie infectieuse éradique une espèce vivante, végétale ou animale, dans 70 % des cas, une nouvelle espèce de champignon se cache derrière", précise M. Fisher.
Les épidémies proviennent le plus souvent de l'introduction, naturelle ou accidentelle, d'une espèce fongique dans une région dont elle était totalement absente.
Contrairement aux virus, les champignons sont capables de survivre longtemps en dehors de leur hôte, ce qui leur permet de se propager sur de grandes distances. Dans le cadre du projet européen Daisie, conduit entre 2005 et 2008 afin d'établir un inventaire des espèces invasives sur le Vieux Continent, l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) a identifié 227 espèces invasives de champignons, dont 70 pathogènes pour les arbres forestiers.
GLOBALISATION DES ÉCHANGES
"Ces espèces proviennent principalement d'Amérique du Nord et d'Asie", précise Marie-Laure Desprez-Loustau, chercheuse à l'INRA de Bordeaux. A quoi s'ajoute "une proportion significative d'espèces dont nous ne connaissons pas l'origine", et un quart environ provenant des autres continents. Alors que l'origine nord-américaine était prépondérante dans le passé, c'est désormais d'Asie, semble-t-il, que provient l'essentiel des introductions.
Une fois en Europe, ces envahisseurs s'établissent principalement en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne : des pays dont le niveau d'importations est élevé. Les transports de champignons se font souvent de manière involontaire, par le biais des marchandises, ce qui rend l'identification de leur origine particulièrement difficile.
Si la globalisation des échanges semble, de très loin, la première cause de cette inflation de maladies fongiques, d'autres hypothèses sont évoquées. Le changement climatique, qui pourrait modifier les aires de répartition de certains parasites. Ou encore des facteurs environnementaux (pollution de l'air, pesticides), qui rendraient les espèces végétales et animales plus sensibles aux agents pathogènes.
CHÂTAIGNERAIE AMÉRICAINE DÉCIMÉE
Autre caractéristique de ces invasions : leur vitesse. "Le temps anthropique étant différent du temps évolutif, ces introductions amènent la rencontre d'espèces qui n'ont pas eu le temps d'évoluer, ce qui explique dans certains cas des dégâts très importants", précise Mme Desprez-Loustau. Ainsi les châtaigniers asiatiques ont-ils coévolué avec le champignon pathogène Cryphonectria parasitica, responsable du mortel chancre de l'écorce, vis-à-vis duquel ils présentent un fort niveau de tolérance.
Mais lorsque ce même champignon a rencontré les châtaigniers américains et européens, aucune coévolution n'eut le temps de se faire : la châtaigneraie américaine fut décimée durant la première moitié du XXe siècle, et la maladie continue de sévir sur la majeure partie de l'Europe.
Comment lutter contre cette menace invisible ? Comment identifier, parmi les milliers d'espèces fongiques qui voyagent quotidiennement d'une région à une autre, celle qui va poser problème ? Si les experts appellent à des contrôles renforcés des produits animaux et végétaux circulant dans le monde, ils savent que leur efficacité restera limitée. D'où la nécessité de développer des outils permettant de mieux prévoir l'apparition des maladies fongiques, afin de tenter de les isoler avant qu'elles ne se propagent.
Depuis quelques années, une équipe de l'INRA de Nancy se consacre ainsi à l'étude de la maladie du frêne, due au champignon Chalara fraxinea. Partie des rives de la Baltique en 2005, l'infection se propage actuellement dans toute l'Europe. Ses premiers foyers en France ont été repérés en 2008.

Des chèvres dans la révolution


Vendredi dernier, j’ai assisté à la projection du film « Mostefa Ben Boulaid » en présence du réalisateur…à la fin de la projection, j’ai demandé à Ahmed Rachedi d’expliquer pourquoi il tue la jeune fille qui venait de se faire violer par un soldat Français…et Rachedi de reconnaitre avoir tué une seconde fois la jeune fille qui venait d'être violée...c'est pour moi l'image la plus détestable de son film...elle démontre cette volonté chez les anciens et les néo "plus algérien ...que vous et moi" de continuer à se voiler la face sur les souffrances de nos femmes et filles durant la guerre...ils nous l'ont rejoué officiellement avec les jeunes filles engrossées par les terroristes islamistes...à qui ils ont refusé une fetwa légalisant les avortements...cette haine de la femme violée est une attitude des plus criminelles et des plus condamnables...je ne suis pas certain que Rachedi, le réalisateur du film "Mostéfa Ben Boulaid", l'ancien maquisard aux cotés de René Vauthier, le plus algérien des Bretons, a saisi le sens de ma question...ou alors il est très malin...ce que je ne crois pas...car, malgré un budget que l’on devine faramineux, d’autant que financé par le ministère des moudjahidines...le film est très discutable...le scénario également…, quant aux dialogues, parfois ils ont frisé l'insouciance...par contre les dialogues en intérieur étaient pas si mal...mais là il y avait un scénario écrit par ....Yves Courrière...dans ses livres sur "La guerre d'Algérie"...une source inépuisable...je lui ai également fait part de ma satisfaction d’entendre le nom de celui qui a organisé l’évasion de Ben Boulaid depuis la prison du Koudiat à Constantine…je lui ai fait  remarquer que contrairement à sa version – où il fait assumer l’organisation de l’évasion à Ben Boulaid- que les historiens sérieux et les témoignages sont unanimes pour reconnaitre que le véritable cerveau de l'évasion de la prison du Koudiat de Constantine est bien mon compatriote de Skikda, feu Mohamed Laïfa...Mais pour Rachedi, le seul cerveau ne pouvait ne pas être Benboulaid...c'est ainsi que volent les chèvres...
Cette manière de se comporter avec nos victimes m'attriste bcp chez nos hommes de culture et d'histoires...cette fille violée représente des milliers de femmes Algériennes...le fait de les zapper comme le fait le cinéaste est un acte aussi inqualifiable que celui commis sur elles par la soldatesque coloniale...de plus, il est de notoriété que le conflit à l'intérieur de la wilaya1 est bien plus complexe que la guerre de libération elle même...pourtant Rachedi a manqué de courage en éludant cette question centrale de la morale dans la révolution...par deux fois, le cinéaste a contourné la vérité…parce qu’elle ne lui  convenait pas…Vous comprenez pourquoi je n’éprouve – en restant poli- aucune sympathie pour de nombreux maquisards…surtout ceux ayant fait la guerre hors des frontières nationales…

dimanche 13 mai 2012

Sansal dans les bras de Lledo...

Cher Brahim Senouci, je viens grâce à toi et à d'autres amis de prendre connaissance du séjour de Boualem Sansal en terre de Palestine occupée, cad à Israel...ce voyage il était dans l'au du temps depuis bine longtemps...Car de tous temps Boualemn Sansal que bcp de compatriotes pourtant bien élévés n'ont cessé de nous pérsenter comme étant un intellectuel engagé...et ils ne sont pas trompés, en effet...ne cherchant nullement à lui porter une quelconque inimité, je puis tout de meme, pour la mémoire collective de nos luttes passées, rappeler que ce monsieur s'est dérobé à la solidarité lorsque nous avions lancé, en mars 2002, la création de l'association "El Qods" en réponse à l'encerclement de Yasser Arafat par le gouvernement israélien et ce au siège meme du gouvernement palestinien à la Moukata3a, en plein coeur de Ramallah...j'étais parti en compagnie de notre ami commun Ouden Senouci, voir Mohamed Bahloul, au siège de l'IDRH d'Oran...le siège du leader palestinien battait son plein et il fallait réagir avec nos simples et modestes moyens...avec d'autres amis, Mohamed Bahloul avait pratiquement peaufiné la déclaration qui avait été soumise à l'approbation de la plupart de nos camarades...comme je venais d'entamer ma collaboration avec El Watan, j'avais sollicité le red chef de l'époque, Redha Bekkat, qui ne voyait aucun inconvénient à reprendre la déclaration...je demande alors à Mohamed Bahloul de la lui envoyer immédiatement...il me répond qu'il attendait l'accord de quelques amis, insistant particulièrement sur Boualem Sansal...qui avait été contacté par téléphone la veille et qui avait demandé un temps de réflexion...j'ai eu alors une réaction de néo Mascaréen..soulignant avec force que nous pouvions parfaitement nous passer de la caution de Sansal...mais Mohamed Bahloul, en authentique Mascaréen m'appela à plus de sagesse, soulignant que la signature de Sansal avait tout de meme un certains poids et qu'en ces instants d'effervescence post révolutionnaires, il fallait savoir etre patient, d'autant ajouta-t-il que " je suis convaincu que Sansal ne nous fera pas faux bond"...ce à quoi le néo Mascaréen que j'étais, répondit que dans pareille situation, personne n'avait le droit de tergiverser...et j'ajoutais dans ma lancée que la réponse sibylline de Sansal était un refus à peine déguisé et qu'il ferait passer ses intérêts étroits bien avant le sort fait à Yasser Arafat...et à son peuple...cela se passait en mars de l'année 2002...Nous attendons toujours le soutien de Sansal...depuis Sansal est passé par "Le village de l'Allemand" avant d'atterrir à Ben Gourion Airport...la boucle est ainsi bouclée et Sansal ne sera jamais des nôtres...il n'en a ni l'envergure, ni l'ambition, ni le panache...ainsi faisant, il préserve ses interets commerciaux que seul le lobby sioniste et à même d'amplifier...Il sera accueilli à bras ouvert par un autre ancien compagnon, le cinéaste JP Lledo, qui s'est définitivement installé en Israel, retrouvant ainsi sa véritable vocation sioniste et anti Algérienne...une tendance lourde que toi et moi avions pressentie en son temps...c'est à dire juste après la sortie de son documentaire "Algérie, histoires à ne pas dire"...

mardi 1 mai 2012

Le bonheur est dans l'attribut

Ils sont pas moins de 44 partis politiques, la plupart encore dans leurs langes, à animer avec des moyens disproportionnés et souvent dérisoire, la campagne électorale qui doit nous mener vers la seconde république. En plus de ces partis, il y aura également les nombreuses candidatures indépendantes. Indépendantes de quoi? certainement pas des tribus, puisque depuis les plus reculées bourgades des listes familiales, disons le, tribale se sont constituées. Elles portent en elles les stigmates d'un tribalisme exacerbé qui pourrait remettre en cause les assises encore fragiles de l'Etat National. Afin de conjurer ce mauvais esprit, je vous invite à lire cette courte histoire d'un tribalisme intelligent.

Un anthropologue a demandé un jeu aux enfants d’une tribu africaine. Il a mis un panier de fruits près d’un arbre et a dit aux enfants que le premier arrivé gagnait tous les fruits. Au signal, tous les enfants se sont élancés en même temps …… en se donnant la main !! Puis ils se sont assis ensemble pour profiter de leur récompense.
Lorsque l’anthropologue leur a demandé pourquoi ils avaient agi ainsi alors que l’un d’entre eux aurait pu avoir tous les fruits, ils ont répondu : “Ubuntu". Comment l’un d’entre nous peut il être heureux si tous les autres sont tristes ?”

20 Aout 55, les blessures sont encore béantes

  Propos sur le 20 Aout 1955 à Philippeville/Skikda  Tout a commencé par une publication de Fadhela Morsly, dont le père était à l’époqu...