vendredi 28 mars 2014

Plaire à Obama sans fâcher Poutine




Que cachent les visites de John Kerry et de l’émir du Qatar à Alger ? Que personne n’attendait, affairés que nous sommes à trouver des spectateurs adultes majeurs et vaccinés pour faire croire que le pays est en pleine campagne électorale. Mais c’était sans compter sur ce sacré Poutine et cette fiévreuse UE qui n’ont pas trouvé mieux que de s’écharper par Ukraine interposée. Entrainant dans ce bal sans fin, les plus grandes puissances. Tout a commencé par le sommet sur la sécurité nucléaire de La Haye. Barack Obama en avait profité pour réunir un G7 extraordinaire destiné à peaufiner la riposte occidentale à l'annexion russe de la Crimée. Il s’agissait du premier rendez-vous international au plus haut niveau depuis l'éclatement de la crise ukrainienne, ce troisième sommet international sur les risques nucléaires terroristes aura été dominé par cette question d'actualité. Dès qu’il s’agit de terrorisme, l’expérience algérienne s’impose, d’où ce furtif drapeau algérien à la table de la rencontre de La Haye. Saisissant l'occasion du déplacement de 53 chefs d'Etat, le G7 s’est réuni en marge de ce sommet, à l'initiative du président américain et sans la participation de la Russie. Selon la porte-parole du Conseil de sécurité national américain «  Cette réunion sera centrée sur la situation en Ukraine et les prochaines décisions que le G7 pourrait prendre pour répondre à l'évolution de la situation ». De son coté, la Commission européenne a annoncé une série de sanctions ciblées qui pourraient être déclenchées si les Etats européens jugent que la Russie « déstabilise » la situation en Ukraine. Mais l’UE, en raison de sa forte dépendance de la Russie en matière de gaz et aussi à cause des milliards engrangés à travers le commerce avec le pays de Poutine, ces mesures s’avèrent n’être qu’un pis-aller. Une situation burlesque qui a fait le bonheur de Barak Obama et de son administration qui après avoir encaissé le coup de l’annexion, se sont retrouvés aux avant postes, bien malgré eux. L’UE s’étant faite toute riquiqui, il fallait bien se mettre à l’abri en se trouvant un protecteur, ce qui n’était pas fait pour déplaire à Barak qui s’est convertis en exportateur de gaz, promettant à ses alliés de remplacer le gaz russe par du gaz américain, Très facile à dire mais c’est plutôt compliqué et magistralement couteux. Car le gaz russe circule par pipe, sur de très longues distances, tandis que le gaz US est obligé d’emprunter la seule voie qui reste, c’est dire la maritime. Et c’est loin d’être gagné, car les gros méthaniers sont de gros consommateurs de fuel…et le fuel coute cher. Du coup, on se rend vite compte que les promesses resteront des promesses, sauf si des amis bien intentionnés venaient à prêter mains fortes. Après tout, l’Algérie a bien déposé 200 milliards de dollars dans la réserve fédérale ! C’est pourquoi Obama fait une boucle en Arabie Saoudite et Kerry vient enfin en Algérie. Sa visite prévue à l’automne n’ayant pas eut de suite, ni d’ailleurs d’excuses, il aura bien fallu se faire violence. Contrairement à d’autres, moi je penses que cette visite -qui sera suivie ou précédée de celle de l’émir du Qatar, autre gros gazier et très proche de Bouteflika-, s’imposait pour exiger de l’Algérie de prendre sur elle une partie de la demande de l’Europe.

Poutine un allié utile et encombrant

Et aider à étouffer l’ogre russe dans un domaine qui faisait sa force. La question qui sera débattue à Alger concernera uniquement les capacités du pays à combler une partie du gaz russe destiné à l’UE. On se rend compte de l’importance de l’attaque du site gazier de Tiguentourine que l’Algérie peine à combler ! Bien entendu, cette aubaine pour notre pays ne se fera pas sans dégâts. Car il faudra bien se résigner à attaquer de front un allié de longue date. Comment vont s’y prendre Gaïd Salah et Bouteflika pour contenter les américains sans fâcher les russes ? Pour l’ANP qui refuse de se mêler de politique pour des raisons que Mouloud Hamrouche a expliqué bien mieux que moi, elle ne pourra pas faire l’impasse sur le dossier des relations –notamment les juteux contrats d’armements-avec la Russie…un proverbe bien de chez nous soutient qu’un lièvre a levé un sanglier…R’neb ou naoudatte hallouf »…comparés à nos lièvres patentés – Rébaïne M Fawzi, Louisa H, Moussa T, Belaïd A. et Benflis- John Kerry est d’une autre pointure. Lui, ce qui l’intéresse, c’est comment mettre à terre et pour longtemps, la seconde puissance militaire et nucléaire du monde, la Russie de Poutine…on ne peut que lui souhaiter bonne chasse, quant à l’émir du Qatar, nos outardes savent à quoi s’en tenir…il se trouvera même des gars de chez nous – enfin un peu, H’chouma- pour lui proposer des gazelles…Oui assurément, ces deux visites tombent mal pour le système…qui ne s’est jamais préparé à ce genre de problème, trop préoccupé qu’il est par une transition qu’il n’a jamais voulu faire. Rien que pour ça on peut remercier Poutine, car il s’avère être un allié de poids, même si souvent il est encombrant…comme quoi, vouloir jouer au grand ça se paye au comptant…et parfois, à son corps défendant, en nature ! On va enfin se rendre compte que le gaz qui a fait le bonheur de quelques uns pourrait entrainer la ruine du pays et que gouverner c’est aussi prévoir…là on pourrait peut être invoquer l’article 88 ?  La parole est au Docteur Kerry…

samedi 22 mars 2014

Radiation à vie pour Sellal et consorts

Veut-on nous faire prendre des vessies pour des lanternes et nous faire croire qu'à l'origine, la «blague» de Sellal concernant nos frères les Chaouis était destinée à un usage privé, comme vient de l'annoncer avec sa fausse candeur à trois sous troués Anis Rahmani, le ci-devant préposé à la direction d'Ennahar TV ? Au départ, on aurait cru à un montage grossier dont on ne cesse de nous abreuver depuis l'AVC présidentiel du 27 avril 2013. Puis, très vite, on se rend à la raison, grâce à ce sacré Youcef Yousfi, dont on supputait qu'il était chargé de remplacer Sellal à la tête du gouvernement, appelé en toute urgence au chevet de Ghardaïa la coquette qui peine à renouer avec la sérénité... Mais il a fallu vite déchanter lorsqu'on s'aperçut que l'avion de Yousfi avait fait de la résistance. Têtu comme un Chaoui, après avoir quitté Ghardaïa dans la précipitation, l'avion a refusé de rentrer au bercail. Faisant fi des rappels à l'ordre de l'aviation civile et de la tour de contrôle, l'avion s'est mis à dériver vers la droite, en direction de Batna. Le pauvre Yousfi, en intérimaire patenté, a beau expliquer au pilote qu'il avait des obligations familiales d'une grande urgence à Alger, rien n'y fit. L'avion finira par atterrir à Batna où personne ne l'attendait. Pris au dépourvu, l'intérimaire chef de gouvernement aura toutes les peines du monde à se trouver un seul motif sérieux à son voyage que personne n'attendait. En effet, après l'insulte «en privé» de Sellal, les fonctionnaires avaient déserté les administrations. Même Chérif Abbès, le ministre des Moudjahidine, des pensions et des licences, en bon fils de la région, s'était trouvé quelque accent de nostalgie pour justifier un déplacement inopiné. On l'aurait à peine aperçu au niveau de la maison de la culture. Venu sans prévenir et sans ordre du jour précis, il aura, lui aussi, surpris son monde. De son côté, l'intérimaire de Sellal parviendra à se convaincre qu'il était venu étancher la soif des populations locales. Une sécheresse qu'il est bien le seul à avoir observée, d'autant que les neiges qui couvrent le mont Chélia continuent de fondre, alimentant de leur eau limpide les nombreux oueds de la région. Bizarre tout de même cette soif soudaine qui aura obligé Yousfi à débarquer en catastrophe à Batna. En tous cas, si soif il y a, ce n'est certainement avec l'eau du Beni Haroun que Yousfi parviendra à l'étancher. Car les Chaouis, comme la grande majorité des Algériens, ont soif de justice, de liberté, de considération et non d'orgueil ou de fierté. Ni les milliards de mètres cubes du Beni Haroun, ni les justificatifs aussi vains que maladroits de Yousfi et d'Anis Rahmani ne parviendront à dissiper les gros nuages qui couvent au-dessus des cimes des Aurès. Ici, plus que nulle part ailleurs, le sens de l'honneur se paye toujours au comptant. Et ce ne sont pas les faux-fuyants ni les reculades du clan qui laveront l'affront fait aux Chaouis et à l'ensemble du peuple algérien. Pendant 52 ans d'indépendance, nous avons ravalé nos rancœurs, séché nos larmes, pansé nos blessures, trompé notre faim, ingurgité vos balivernes et accepté de taire vos incohérences, vos incompétences et vos manquements, mais il est dit que l'insulte ne passera pas. Dire que nous étions prêts à passer l'éponge sur vos sarcasmes, vos frasques et vos rapines, juste pour ne pas voir ce pays se déliter. Non la république des janissaires ne sera pas ! Et pour que la république de Novembre naisse au printemps, il faudra bien leur donner une dernière leçon à ces rois insolents et grabataires, violeurs de la Constitution et dilapidateurs insatiables de nos ressources. Oui, il nous faut à jamais mettre un terme à cet outrage en allant tous mettre un bulletin de vote le 17 avril. Un bulletin de couleur rouge, comme le sang de nos martyrs d'hier et de toujours, pour leur signifier la fin de partie.
Aziz Mouats
http://algeriepatriotique.com/article/radiation-vie-pour-sellal-et-consorts

vendredi 21 mars 2014

Retour en Algérie




Jeudi 20 Mars 2014
"C'est un documentaire à ne pas manquer. Il raconte le voyage en Algérie d'anciens appelés, leurs rencontres là-bas et leur voyage intérieur, leur drame intime. Il passe samedi 22 mars à 15H20 sur France 3 Bretagne et lundi 24 mars à 8H50 dans " Des histoires et des vies " sur France 3 Pôle Nord-Ouest. En attendant de le voir en salles, on peut aussi acheter le DVD…


Leurs visages burinés se détachent sur le fond sombre de l'écran. Leurs yeux qui nous regardent droit, se mouillent parfois. Leurs voix tremblent et s'arrêtent en un silence qui nous serre la gorge. Ils racontent leur guerre, celle que, de l'autre côté de la Méditerranée, les algériens appellent la guerre de Libération.

Dès les premières images, le documentaire d'Emmanuel Audrain  « Retour en Algérie » vous prend aux tripes. 
 «
 En 2013, notre petite équipe a accompagné les trois voyages de l’Association, explique-t-il, trente-cinq jours en ce qui me concerne. Avec un matériel très discret, nous avons filmé du mieux que nous avons pu... Pour nous rendre compte, au stade du montage, que le vrai voyage de ces hommes, était bien sûr leur voyage intérieur. Celui qui va de leurs 20 ans à aujourd’hui. Ce long chemin où, avec cœur et intelligence, ils ont su retrouver l’estime d’eux-mêmes.  »

Refuser l'argent de la guerre

« J'avais 20 ans. En 1958,  je suis parti à la guerre en Algérie, avec le peu de culture que j'avais eu par la JAC », la Jeunesse agricole catholique. « Je ne savais pas ce que j'allais faire là-bas. J'ai appris à manier les armes, surtout à obéir. On te mate. Tu vois la misère, tu vois la mort, tu vois la torture surtout, et puis le temps passe…  » racontait Rémi Serres   en juillet 2011, lorsque nous l'avions interviewé. 


Une fois de retour en France, « personne ne te posait des questions. Ils n’étaient pas à l’aise avec cette guerre. J’avais l’impression qu’ils voulaient l’ignorer. De temps en temps, il y avait quelques morts, il y a eu 30 000 morts quand même, mais on ne t’en parlait pas. Il n’y avait personne pour t’écouter...  J’étais malheureux : tu pensais retrouver ton pays et tu ne retrouves pas ton pays. Ton pays ne participe pas aux souffrances que tu as eues. Beaucoup sont revenus détraqués de la tête. » 

Une chape de  plomb leur tombe sur le coeur : la honte et la douleur refoulées. Epouse, enfants, petits-enfants dans l'ignorance d'un épisode qui les a marqués à vie.

Au moment de toucher sa retraite de combattant, trop, c'est trop, se dit Rémi Serres. Lui et d'autres refusent cet argent de la guerre. Ils la collectent et la redistribuent à des associations algériennes. Mais, surtout, ensemble, ils osent la parole. Les mots de la douleur et de la honte sortent enfin après 50 ans de silence.


Osez dire non

L'idée du film naît en 2008 lors de l'assemblée générale de l'association qu'ils ont créée, 4ACG
« Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre » dont la présidente d'honneur est Simone de Bollardière, la veuve du général, militaire le plus décoré de la France Libre et la seule voix à s'élever contre la torture.

« Nous l'admirons, disent les anciens appelés, parce qu’il a su désobéir. Il a osé dire Non.  Le plus dur, pour nous, ce n’est pas tant ce que nous avons fait… que ce que nous n’avons pas fait. Les actes de résistance que nous n‘avons pas posés. Ou, pas assez. »   

 Le sens du bien commun

Dans son précédent film « Le Testament de Tibhirine », diffusé sur France 3 en 2006, « à une heure très tardive », trois des sept moines avaient fait la Guerre d’Algérie... 
« Eux aussi en avaient été durablement marqués, explique Emmanuel Audrain. En revenant vivre en Algérie, ils avaient accompli un désir très profond. Les moines, comme les « Anciens Appelés en Algérie Contre La Guerre », avaient su faire de cette épreuve de leur jeunesse, un élan, un tremplin, pour « plus de vie ». Les uns et les autres affirmant une même solidarité – indéfectible - avec le peuple algérien. Cette convergence m’intéresse et me touche. Découvrir chez l'autre le sens du bien commun, l'intelligence du coeur…»

« Ce qu’Emmanuel offre le plus généreusement à ceux qu’ils filment, écrit de lui le formateur cinéma Philippe Niel, c’est cette aventure du tournage qu’il paye avec son temps. « Avancer par des chemins, non connus d’avance », dit-il. Il a pour habitude de tourner, d’envoyer ou de montrer ses images sur DVD, puis de tourner encore... Ses films se font lentement. C’est un engagement, pas toujours facile à vivre économiquement. Mais ceux qu’il filme ne s’y trompent pas ; ils apprécient ce respect et s’étonnent toujours d’être allés aussi loin. Emmanuel Audrain est un habitué » 

Pour voir le documentaire

Le documentaire est produit par le Goût du Large, France Télévisions et FR3 Bretagne. Il est diffusé le 22 mars à 15H20 sur France 3 Bretagne et le 24 mars à 8H50 dans " Des histoires et des vies " sur France 3 Pôle Nord-Ouest.

jeudi 20 mars 2014

Radiation à vie pour Sellal et consorts




Faut –il nous prendre pour des vessies et nous faire croire qu’à l’origine, la « blague » de Sellal concernant nos frères les Chaouia était destinée à un usage privée, comme vient de l’annoncer avec sa fausse candeur à trois sous troués Anis Rahmani, le ci-devant préposé à la direction d’En Nahar TV ? 

Au départ, on aurait cru à un montage grossier dont on ne cesse de nous abreuver depuis l’AVC présidentiel du 27 avril 2013. Puis très vite on se rend à la raison, grâce à ce sacré Youcef  Yousfi, dont on supputait qu’il était chargé de remplacer Sellal à la tête du gouvernement. Appelé en toute urgence au chevet de Ghardaïa la coquette  qui peine à renouer avec la sérénité….Mais il fallait déchanter très vite lorsqu’on s’aperçoit que l’avion de Yousfi avait fait de la résistance. Têtu comme un Chaoui, après avoir quitté Ghardaïa dans la précipitation, l’avion a refusé de rentrer au bercail. Faisant fi des rappels à l’ordre de l’aviation civile et de la tour de contrôle, l’avion s’est mis à dériver vers la droite, en direction de Batna. Le pauvre Yousfi, en intérimaire patenté, a beau expliquer au pilote qu’il avait des obligations familiales d’une grande urgence à  Alger, rien n’y fit. L’avion finira par atterrir à Batna où personne ne l’attendait. Pris au dépourvu, l’intérimaire chef du gouvernement aura toute les peines du monde à se trouver un seul motif sérieux à son voyage que personne n’attendait. En effet, après l’insulte « en privée » de Sellal, les fonctionnaires avaient désertés les administrations. Même Chérif Abbès, le ministre des faux moudjahidines, des pensions et des licences, en bon fils de la région, s’était trouvé quelque accent de nostalgie pour justifier un déplacement inopiné. On l’aurait à peine aperçu au niveau de la maison de la culture. Venu sans prévenir et sans ordre du jour précis, il aura lui aussi surpris son monde. De son coté, l’intérimaire de Sellal parviendra à se convaincre qu’il était venu étancher la soif des populations locales. Une sécheresse qu’il est bien le seul à avoir observée, d’autant que les neiges qui couvrent le mont Chélia continuent de fondre, alimentant de leur eau limpide les nombreux oueds de la région. 

Laver l’affront le 17 avril
Bizarre tout de même cette soif soudaine qui aura obligé le chef du gouvernement à débarquer en catastrophe à Batna. En tous cas si soif il y a, ce n’est certainement avec l’eau du Béni Haroun que Yousfi parviendra à l’étancher.  Car les Chaouia, comme la grande majorité des Algériens, ont soif de justice, de liberté, de considération et non d’orgueil ou de fierté. Ni les milliards de M3 du Béni Haroun, ni les justificatifs aussi vains que maladroits de Yousfi et d’Anis Rahmani ne parviendront à dissiper les gros nuages qui couvent au dessus des cimes des Aurès. Ici, plus que nulle part ailleurs, le sens de l’honneur se paye toujours au comptant. Et ce ne sont pas les faux fuyants, ni les reculades du clan qui laveront l’affront fait aux Chaouia et à l’ensemble du peuple algérien. Pendant 52 ans d’indépendance, nous avons ravalé nos rancœurs, séché nos larmes, pansé nos blessures, trompé notre faim, ingurgité vos balivernes et accepté de taire vos incohérences, vos incompétences et vos manquements, mais il est dit que l’insulte ne passera pas. Dire que nous étions prêts à passer l’éponge sur vos sarcasmes, vos frasques et vos rapines, juste pour ne pas voir ce pays se déliter. Non la république des janissaires ne sera pas ! Et pour que la république de Novembre naisse au printemps, il faudra bien leur donner une dernière leçon à ces rois insolents et grabataires, violeurs de la constitution et dilapideurs insatiables de nos ressources. Oui, il nous faut à jamais mettre un terme à cet outrage en allant tous mettre un bulletin de vote le 17 avril. Un bulletin de couleur rouge, comme le sang de nos martyrs d’hier et de toujours, pour leur signifier la fin de partie.

dimanche 16 mars 2014

La solitude de Mouloud Hamrouche

Il y a un personnage en Algérie qui détient sans doute la clé du scénario diabolique qui se déploie en Algérie. Faire voter pour un président impotent. Organiser une valse-hésitation sur fond de vrai-faux conflit entre présidence et DRS. Vraies-fausses mises à l'écart de généraux. Laisser les incendies se propager. En allumer d'autres éventuellement... Tout cela donne une impression de fouillis, d'anarchie. Impression probablement fausse. Il doit y avoir un sens à cela et une visée. Le personnage en question, Mouloud Hamrouche, le sait. Il s'en inquiète dans ses interventions voilées de mystère. Il est un personnage central, par sa connaissance intime des mécanismes occultes qui gouvernent l'Algérie et par son souci de rationalisation et d'abandon de ces méthodes pour garantir l'avenir de l'Algérie. Cette position lui confère une responsabilité devant l'Histoire... Qu'il ne soit pas candidat à la présidentielle est à la fois anecdotique et révélateur. Qu'il maintienne le silence est plus grave. Saura-t-il donner des signaux d'alerte à l'heure du danger mortel?
Brahim Senouci, Vanve, le 16/03/2014 (05h00)

Très lucide ta réflexion mon cher Brahim Senouci...cependant, lorsque je lis les post ci dessus, du moins quelques uns d'entre eux, je me demande si réellement ça vaut encore la peine de "penser" en patriote pour ce pays....surtout pour nous les orphelins de guerre qui avons un très lourde héritage à porter...Mouloud Hamrouche, qui un membre de la tribu, doit effectivement parler...c'est vrai qu'il n'est pas l'homme providentiel, puisque selon moi cet homme n'existe pas, mais il a un devoir envers la mémoire de ceux qui sont morts pour ce pays et aussi envers nous les sacrifiés de l'Algérie indépendante, car lui contrairement à nous il connait le ventre et la matrice de ce système...alors s'il se considère encore des nôtres, il nous doit des explications....et puisque je commence à le connaitre, je ne doute pas que dans un avenir très proche, il finira par dire les vérités au peuple Algérien, combien même, quelques égarés continuent de lui vouer une haine viscérale, alors je me demande si nous méritons de lui...car au bout du compte, son dernier message a été on ne peut plus clair...son appel pathétique à ses "compagnons d'armes" a reçu des échos à peine perceptibles...pourtant, les anonymes qui ont parlé au micro de Adlène Meddi " L'Armée saturée de messages" ont fixé les lignes rouges...et les lignes rouges sont celles tracées par le clan de Bouteflika...et dans ce clan qui ne va pas reculer, ne  soyons pas naïfs, on y trouve quelques "compagnons d'armes" de Si Mouloud...car en y pensant bien, Si Mouloud Hamrouche ne serait-il pas bien seul ?
Aziz Mouats, Mosta, le 16/03/2014 (18h00)

samedi 15 mars 2014

L’explosion gronde sous les casquettes




A lire le long papier paru dans El Watan du 14 mars 2014, « l’Armée saturée de messages », sous la plume avisée d’Adlène Meddi, on est vite glacé par la perspective dans laquelle se retrouve notre armée nationale. On comprend alors mieux les mises en garde à peine voilée de Mouloud Hamrouche. On y apprend à nos dépens que l’ANP reste viscéralement attachée aux soubresauts qui rythment la vie de la nation. Et c’est plutôt de bons augures que de savoir que la grande muette n’est nullement insensible à ce qui l’entoure. Qu’elle n’est pas prête à s’engager dans un bras de fer avec les maitres du moment, ni à fortiori à reprendre l’activisme politique que lui suggèrent certains. Sous les bouillonnantes casquettes, la sérénité semble de rigueur. Et c’est en soi une grande avancée. Maintenant, il faudrait aussi que l’ANP serre les rangs et maintienne une réelle cohésion dans des troupes. Le pourra-t-elle ? Rien n’est moins sûr du moment que certains groupes s’agitent au profit d’un clan, sans susciter la moindre réaction de la part de leur hiérarchie. Les réponses sont dans l’article ci-dessous :

L’Armée saturée de messages
Saturée de messages, de Hamrouche à Benflis et aussi de Boutelika, excédée par son implication dans la crise du 4e mandat, l’ANP tente de maintenir l’essentiel, sa propre cohésion.
L’armée était promise à une neutralisation par le haut, avec la désignation de Ahmed Gaïd Salah, fidèle du président Bouteflika, comme chef d’état-major et, récemment, comme vice-ministre de la Défense, et en décapitant les politiques au képi, les archontes polémarques, de Taghrirt à Touati ; et par le bas, en technicisant ses objectifs et ses cadres. Et depuis l’avènement de Bouteflika, les lignes ont bougé dans les équilibres au sein de l’armée elle-même, vue qu’elle se voit, encore une fois, embrigadée dans les luttes. «Ce qui est inquiétant, surtout, c’est le fait de mixer les réseaux de corruption entre civils et militaires, avertit un haut gradé. Car avant, chaque réseau était imperméable à l’autre, chacun faisait ses affaires de son côté, et quand ça éclate, on la règle entre civils ou entre militaires, exclusivement, sauf dans le cas de Beloucif.» Ce jeune général, fidèle de Chadli, chef d’état-major, a été éclaboussé par des scandales financiers et dégommé à la fin des années 1980.
«Beloucif a été nommé chef d’état-major par Chadli qui lui était proche, il fallait donc le dégommer et ils lui ont créé des problèmes au point qu’il a été emprisonné. Puis c’est Khaled Nezzar qui a été nommé C-E-M (en empêchant le général le plus apte, Kamal Abderrahim, d’accéder à ce poste), et ministre de la Défense par la suite en 1990, sous le parrainage de Larbi Belkhir», témoigne l’ex-général Hocine Benhadid pour El Watan. «Peu d’officiers supérieurs sont corrompus, mais le régime actuel a encouragé la corruption au sein de l’armée pour mieux la tenir», poursuit l’ex-patron de la 8e BB. Faut-il rappeler ici les coups tordus contre le général Betchine, en 1997-1998, pour atteindre le président Zeroual dont il était conseiller ? «De tout temps, l’armée règle ses comptes discrètement, violemment ou sournoisement, mais avec ce qui se passe autour du 4e mandat, c’est une foire d’empoigne publique», regrette le haut gradé.
«En tant qu’ex-général, je ne peux comprendre le double emploi du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah : chef d’état-major et vice-ministre de la Défense. C’est une aberration que de le voir siéger en plein Conseil des ministres en uniforme militaire. Cela veut dire quoi ? Employer l’armée, son image, sa symbolique, ses hommes de troupe appelés et engagés, pour neutraliser les adversaires du Président ? C’est une honte que doit assumer le chef de l’Etat dans sa tactique de division», s’offusque notre ex-général qui demande son droit à l’anonymat, vu le poste sensible qu’il occupait avant. «Tout le monde en appelle à l’armée : de Hamrouche à Benflis qui rappelle la neutralité de l’ANP, comme si le même engagement de Mohamed Lamari en 2003 avait un sens ; or, on sait que Lamari, chef d’état-major à l’époque, avait roulé pour Benflis avant de se faire gruger par le général Mediène», s’emporte un autre gradé retraité, exilé loin d’Alger. «Des appels sont lancés à l’armée, mais ceux qui les lancent ont-ils au moins regardé l’histoire récente ?», poursuit-il.

Paranoïa

L’homme, trapu, large moustache, fait partie des généraux «politiquement inutiles», pour reprendre son expression. «Nous avons été engagés dans la lutte antiterroriste, j’étais au grade de général, mais je dormais sur des lits de camp et je voyais mes hommes, des jeunes appelés, se faire massacrer à Alger-Est, au Sud, dans les monts de Aïn Defla, barricadés dans des containers en plein cagnard à attendre la prochaine attaque aux RPG, à ramasser des loques humaines détruites par la peur des égorgements si fréquents contre les jeunes appelés ! On a fait ce qu’on a pu, et maintenant on appelle l’armée à la rescousse en faisant abstraction de ce qu’on lui a fait subir !», lâche-t-il dans un mouvement de bras énervé. Plus loin d’Alger, à Cherchell, où l’attentat kamikaze du 26 août 2011 a fait une vingtaine de victimes militaires, on n’oublie pas le traumatisme de cette attaque inédite qui a mobilisé la crème des enquêteurs du DRS et de l’état-major.
«Le cœur de l’ANP est frappé, c’est comme un avion qui s’écrase sur les Tagarins (siège du ministère de la Défense et de l’état-major sur les hauteurs d’Alger), précise un officier de l’ANP. Sans trop entrer dans une paranoïa qu’on laisse traditionnellement à nos collègues de la DCSA et du DRS, on a compris qu’on nous poussait vers l’impossible: nous réintégrer dans le jeu politique. Comment ? On ne sait pas et on ne veut pas le savoir», dit un officier d’actif, père de famille, qui passe les deux tiers de l’année dans des postes avancés à la frontière malienne. «S’ils veulent se faire la guerre, qu’ils la fassent loin de nous, loin des enfants de l’ANP», avertit-il. «On veut nous embarquer dans cette affaire de 4e mandat, comme le suggèrent les appels de Si Mouloud (Hamrocuhe) aux ‘‘nouvelles générations’’ de l’ANP, poursuit-il. Mais les connaît-il ? L’armée n’est pas à Hydra, elle est dans la merde, à la frontière, au maquis, dans ses bureaux à combatte la médiocrité des chefs incompétents imposés par Gaïd Salah en contrordre de Bouteflika qui, lui, voulait une armée de jeunes compétents.» «Hamrouche nous a accusés de tous les maux en 1992, nous sommes des putshistes, ceux qui l’ont empêché de mettre au point ses ‘‘réformes’’, et maintenant il fait appel à nous ?!»

Facebook

Mais Hamrouche vous appelle aussi à la discipline, à vous «aider» pour sortir du cataclysme du 4e mandat ? «La troupe, même si elle exprime ses oppositions, elle le fait en interne (et j’insiste, en ‘‘interne’’), mais elle reste très disciplinée à tous les niveaux de grades. Cette cohésion n’est pas un luxe, c’est la garantie absolue de son existence», souligne le haut gradé qui poursuit : «La troupe vit dans la société et elle est traversée par autant de courants que la société.» «On nous sollicite, de partout, de Benflis à d’autres, mais nous nous tenons à notre droit de réserve», lâche un retraité de l’ANP sorti au grade de général. «Nous militons, même de l’extérieur, à maintenir la cohésion de l’armée, renchérit-il. Aux responsables politiques, aux candidats de garantir des élections sans fraude. Ce n’est pas notre boulot.» «Nous avons tous nos avis sur le 4e mandat, déclare un général à la retraite qui a fait ses armes au Colas de Mohamed Lamari. On oublie que l’armée ce n’est pas Nezzar et Touati seulement. Il y a des milliers de cadres, issus de quartiers populaires, formés par l’université algérienne et, d’ailleurs, qui devraient avoir leur mot à dire, même si je suis contre ça.»
L’homme s’offusque quand on lui montre ces quatre photos sur facebook : des militaires, officiers ou sous-officiers posent leurs grades, parfois leurs munitions, sur une feuille où est écrit un message contre le 4e mandat. «C’est très grave, dangereux même, réagit l’officier à la retraite. Cela veut dire qu’on risque de ne plus circonscrire les dégâts que crée ce 4e mandat, cela veut dire que la colère a dépassé l’engagement de réserve qui est sacré dans l’armée, cela veut dire que la situation est très grave.» Le dernier chef d’état-major à s’être opposé à Bouteflika, Mohamed Lamari, est mort seul, isolé, dans une toute petite clinique de Tolga, à côté de Biskra… «Bouteflika (et son clan) ne fait pas de quartier. Les vieux généraux l’ont compris. Mais nos jeunes, les quadras, qui savent que sous ce régime ils seront bloqués au grade de commandant, au meilleur des cas, en pensent quoi ?» «Les ‘‘vieux’’, les retraités et les démobilisés sont contre Bouteflika», note un cadre de l’administration central du MDN. «Les Taffer (CFT, chef des forces terrestres), et compagnie, gueulent, en privé. Ce ne sont pas des politiques. Or, ils peuvent mettre dans l’embarras le chef d’état-major en cas de conclave, quand tout le monde, à partir du grade de colonel, a le droit de briser le droit de réserve et s’adresser sans protocole à leurs supérieurs.
Mais la discipline de l’armée les empêche d’agir en l’absence de ce conclave, et ce n’est pas pour déplaire au régime de Bouteflika», décrypte notre cadre qui, quand même, se fait violence et déclare : «Mais pour maintenir le secret de la cohésion de ce pays : la cohésion de l’armée que Bouteflika et son clan irresponsable rongent semaine après semaine, nous restons aux ordres.» De qui ? «De l’armée, de notre mère, pour que ce pays n’éclate pas en mille morceaux», s’emporte le haut gradé qui consent que 80% des cadres sont anti-4e mandat, «mais ils n’ont pas le droit de l’exprimer, autant que la garde communale que nous avons créée».
Adlène Meddi


20 Aout 55, les blessures sont encore béantes

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