lundi 4 avril 2011

Révolte à Sonelgaz



Le siège de Sonelgaz a été totalement paralysé par le personnel de l’entreprise, et ce durant toute la matinée d’hier lundi. Toutes les catégories de personnel étaient représentées. Les revendications portent sur le relèvement des salaires, « une meilleure utilisation des œuvres sociales qui ne profitent qu’aux gens d’Alger », selon de nombreux grévistes rencontrés sur place. Ce mouvement initié d’abord sur la toile par quelques employés a pris une ampleur considérable puisque plus de 95% du personnel y a participé. 

Le syndicat UGTA, dont le représentant refuse toute déclaration à la presse, est fortement contesté par la majorité des grévistes qui n’hésitent pas à exhiber une circulaire signée par un responsable UGTA appelant les travailleurs à faire confiance à la direction générale en vue d’une réelle prise en charge de revendications ouvrières. Selon de nombreux interlocuteurs, cette note de la section syndicale serait à l’origine du mécontentement des travailleurs qui dénient à l’UGTA toute légitimité. Venu depuis la bourgade d’Aïn Sidi Chérif, ce sexagénaire parle d’injustice et de désespoir, lui qui est à deux pas d’une retraite de misère. Ayant travaillé d’arrache-pied depuis plus de 30 années, il rend « hommage aux jeunes de facebook qui ont eut le mérite de nous mobiliser pour réclamer un peu de dignité, un salaire juste et une considération légitime ». Son collègue de Hassi Mamèche, attende depuis 7 ans une promotion qui ne vient pas, alors que les jeunes recrues sont classées à la 13, alors que lui et ses collègues végètent entre la catégorie 6 et 7 et n’ont aucun espoir d’être promus, malgré la formation dont ils ont bénéficiée et qui n’est jamais prise en considération. 

Ces jeunes employés parlent également des conditions de travail, de l’exigüité des locaux, de l’absence d’hygiène et de la chaleur suffocante de l’été, l’entreprise n’ayant pas songé à équiper le local d’un climatiseur. Les agents d’astreinte ne sont pas en reste. Ils soulignent que les heures supplémentaires ainsi que les trajets ne sont pas entièrement pris en considération par l’employeur qui ne leur paye qu’une partie. Un chef d’équipe parle avec émotion de ses 3 collègues décédés et de 2 autres amputés suite à un accident de travail, ceci en l’espace d’une année. C’est lui qui dira que le salaire d’un agent gazier n’est que de 19.000 DA, alors qu’un ingénieur débute sa carrière à seulement 35.000 DA. C’est pourquoi, dans leur plate forme de revendications, tous exigent un alignement de leur grille de salaire sur celle de Sonatrach. Tout en s’assurant d’un service minimum, les grévistes parlent d’un autre débrayage pour le 12 avril prochain. Certains n’excluent pas une accentuation de la pression sur les pouvoirs publics.
Yacine Alim

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