Terrible fut cette journée. Je venais à peine de rentrer à la maison, lorsque mon collègue Chadly frappe à la porte. Il était 19 heures et de suite j'ai craint le pire. A sa tête j'avais compris qu'un grand malheur nous avait frappé. La nouvelle qu'il ramenait d'Oran était terrible! Deux des plus sensibles labos de recherche ont été dévastés par des mains criminelles. Il y a à peine 10 jours, à deux nous y avions effectué une visite. C'était dans le cadre du projet de Centre national de préservation des souches. Je savais que parmi les équipes qui allaient être associées à ce projet, celle de Nourdine Karam figurait à la première place. Mais nous n'avons pas put le rencontrer. Ce n'était que partie remise me disais-je. Lorsque Chadly m'apprend la terrible nouvelle, je compris immédiatement que quelque chose s'était cassé. Un tsunami avait frappé mon pays justement à l'endroit le plus sensible et le plus prometteur. Il sera très dur de me faire croire à un simple cambriolage effectué par des malfrats. Les bactéries qu'on a tuées est un crime économique inestimable. Ses auteurs savaient parfaitement ce qu'ils faisaient. Rien ne me dit que les échantillons les plus recherchés n'ont pas été emportés et que tout ce carnage n'est qu'un vulgaire maquillage d'un crime technologique digne de nos ennemis. Le temps me donnera raison, c'est ma conviction. J'ai de la peine à croire que les enfants de mon pays ont participé à la trahison. C'est pourquoi, je suis profondément blessé.
Boussayar
A la question de savoir qui a fait ça?
voici une réaction publiée sur ce sujet, voir ce lien:
http://www.lequotidienalgerie.org/2010/11/25/oran-crime-contre-la-science-a-l%E2%80%99universite/
Voir d'autres réactions sur ce blog:
http://www.algerie-dz.com/forums/archive/index.php/t-188453.html
Voici l'article paru le jour même sur El Watan
Crime contre la science à l’université d’Oran
le 24.11.10 | 19h24 16 réactions
C’est un acte des plus gravissimes que viennent de subir les chercheurs en génie microbiologique de l’Université d’Es Sénia. Toutes les collections de souches bactériennes, fruit d’un travail soutenu depuis plus de 25 ans, sont irrémédiablement perdues.
Durant la nuit du 23 au 24 novembre, vers 4 heures du matin, un groupe de criminels a investi les locaux des laboratoires de professeurs Nordine Karam et Fatima Zohra El Kébir, qui travaillent respectivement sur les bactéries lactiques d’intérêt biotechnologiques et sur la biologie du développement.
Les congélateurs et les frigos ont tous été vidés de leurs contenus. Des milliers de tubes à essai ont été jetées à terre, certaines bactéries pathogènes auront subies le même sort. Tous les ordinateurs ont été emportés, brisant pour longtemps les carrières de nombreux universitaires dont les résultats expérimentaux étaient stockés dans les disques durs.
Mercredi matin, les locaux du bâtiment abritant ces laboratoires étaient jonchés de produits chimiques, de matériels scientifiques et de meubles. La désolation et l’abattement étaient sur tous les visages. Pour de nombreux universitaires, c’est le travail de toute une vie qui part ainsi en fumée.
Accourus de toutes parts, ces universitaires sont choqués par ce qui s’apparente à un véritable tsunami dévastateur. Personne ne parvient à comprendre que l’on s’en prenne à la recherche scientifique qui n’avait pas besoin de ce cataclysme dévastateur digne des barbares.
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