Plongé dans mes souvenirs, entre deux corrections du dernier manuscrit, probablement le plus intime...voilà que la conjonction des étoiles du confinement et du Ramadhan m'incite à revisiter un vieux manuscrit que j'avais un peu délaissé. Pourtant, il constitue, sans aucun doute, une généreuse contribution à une meilleure connaissance de l'agriculture indigène...Juste pour souligner avec forces arguments, que nos ancêtres n'ont pas attendus la venue d'un quelconque envahisseur, pour subvenir aisément à leurs besoins alimentaires. L'ouvrage est bien entendu ouverts à l'ensemble des fellah et des agronomes qui ont une expérience particulière à faire partager. Moi même, j'y apporte ma modeste contribution, en focalisant sur des aspects inédits de la pratique agricole...
Pourquoi illustrer cette contribution par un légume somme toute, banal? Tout simplement parce que la courgette est le végétal le plus rapide du règne végétal...et que pour sa fructification, il a besoin d'un auxiliaire...car le végétal porte deux fleurs...c'est juste pour vous ouvrir l'appétit...car, cet exemple est symptomatique de la trame de cette ouvrage: donner des recettes d'une élégante simplicité...afin d'améliorer très sensiblement les rendements...et pas uniquement en surdosant les pesticides et les engrais chimiques...
En voici une partie de l'avant propos.
Rentré presque par
hasard dans l’agronomie, du temps où, l’Algérie, mon pays, mais aussi le vôtre,
cultivait de très grands espoirs. Avec d’autres jeunes de ma génération, nous
avons formés les premières brigades d’ingénieurs agricoles dont le pays avait
grandement besoin. C’était la grande aventure de l’ITA de Mostaganem qui
commençait dans une euphorie introuvable de nos jours. Un matin de février
1971, alors que nous venions de rentrer précipitamment au bercail -écourtant
alors le stage d’imprégnation, d’une dizaine de jours-, nous sommes conviés à
accueillir feu Tayebi Larbi, le ministre de l’agriculture. Alors que plus de
400 élèves ingénieurs de la seconde promotion lui faisaient une somptueuse haie
d’honneur, lui affichait une mine des jours sombres. Un contraste saisissant
que je me faisais un grand honneur d’éterniser grâce mon appareil photo
soviétique que j’arborais fièrement. Accompagné de Hadj Benabdallah Benzaza, le
DG, de Si Ahmed Si Salah, le DP, de Djenidi Ayachi, le directeur des stages, de
Mohame Sennoussaoui, le wali et du longiligne Dr Djelloul Benderdouche, en sa
qualité de maire de Mostaganem, il si dirigeât droit vers le studio 2 de la
télévision interne à l’ITA. Grace à mon appareil photo, je me suis fait
admettre sans peine dans le studio, tandis que mes camarades rejoignaient les
salles de classes pour écouter l’allocution du ministre. L’air grave comme s’il
présidait une cérémonie funéraire, il ajusta ses lunettes sur son nez, redressa
d’un geste sec les pans de son burnous et entama son discours par un percutant
«Messieurs, je suis déçu » qui fera se glacer le sang dans mes veines, à
tel point que sans que personne ne vienne m’apostropher, j’ai rangé subrepticement
mon appareil photo et me suis tenu droit comme une règle, non loin de la porte insonorisée
que j‘avais interdiction d’ouvrir, si bien que j’ai eut à subir son discours
dans un silence religieux, regrettant de m’être introduit dans le studio. Me
reviennent encore ces paroles «nous voulons des hommes, purs, sûrs et
durs », une tirade et une profession de foi qu’aucun ingénieur de la
seconde promotion n’oubliera de sa vie. La libération ne viendra qu’à la fin
d’un discours historique, dont personne n’avait encore compris les motivations
et les intentions. Mais tout le monde savait que l’instant était gravissime.
Une fois libéré de cette douche froide à laquelle personne n’était préparé
parmi les élèves ingénieurs, nous nous sommes retrouvés sur l’immense
esplanade, les regards fuyants, les esprits hagards ! Le discours était
d’une telle violence que nous nous sommes mis à culpabiliser sans vraiment
savoir les tenants et les aboutissants. Certes, nous avions un indice depuis la
veille, à l’arrivée restaurant pour le diner, nous avions constaté qu’aucun camarade
de la première promotion, nos prédécesseurs, n’était là. Nous avions mis ça sur
le système de la formule de « l’alternance entre les couts théoriques et
le terrain », les structures pédagogiques n’étant pas encore prêtes pour accueillir
plus de 500 élèves, soit une promotion à la fois, d’où un chassé-croisé à
travers les stages dans les domaines de l’autogestion. Le jour même de notre
retour, ce sont nos camarades de la première « promo » qui étaient
envoyés en stage. Dans la réalité, ce stage n’était pas prévu, tout comme le
notre avait été écourté d’une dizaine de jour. La raison, c’est que nos ainés
avaient organisé une grève qui n’avait pas été appréciée en haut lieu. J’apprendrais
plus tard, de la bouche de Hadj Benabdallah Benzaza, que Boumediene avait piqué
une crise en apprenant ça et qu’il avait ordonné que les 500 élèves ingénieurs
de la P1 rejoignent les casernes pour y effectuer leur service national. L’armée
avait tout prévu et c’est un miracle si Tayebi Larbi était parvenu à convaincre
Boumediène de sursoir à sa décision. Après réflexion, sur proposition de Benzaza,
on était parvenu à un compromis : envoyer en stage les élèves de la P1 et
écourter celui de la P2. Nous n’y avions vu que du feu, jusqu’à cette visite
surprise du ministre et son discours martial. C’est donc dans ce climat
tempétueux que nous avions entamé une formation pour constituer les premières
escouades d’ingénieurs d’application dont le pays avait grandement besoin,
d’autant que l’institut d’El Harrach, hérité de la colonisation, ne mettait sur
le marché que quelques dizaines d’agronomes, alors qu’il en fallait des
milliers pour encadrer l’agriculture et lui assurer un développement à la
mesure des ambitions de l’époque, c’est à dire assurer au pays une véritable sécurité
alimentaire.
Si la formation assurée par l’ITA est parvenue à combler le
déficit abyssal en cadres, il est douloureux de constater que malgré des
avancées réelles, l’agriculture algérienne, pour des raisons endogènes et exogènes,
n’a pas atteint cet objectif. Force est de constater que ni les performances
zootechniques, ni les rendements en céréales ne sont parvenus à réduire la
dépendance des marchés extérieurs. En effet, mis à part de rares maraichers –
pomme de terre, oignons et autres plantes potagères-, le marché algérien
accentue chaque année le recours à l’importation. Est-ce à dire que l’affaire est
entendue, comme le laissent accroire de nombreux analystes indigènes et
exotiques ? Nous sommes quelques uns, pour la plupart des purs produits de
l’ITA, à travers de nombreuses expériences et à la lumière de l’émergence d’un
véritable entreprenariat agricole national, plus privé que public, à
raisonnablement penser que la partie n’est pas encore jouée. Et qu’il y a un
réel espoir de contredire les oiseaux de mauvais augures et les sempiternels
donneurs de leçons, qui crient sur tous les toits que l’affaire est pliée, que
le potentiel agricole du pays est loin de la saturation que l’on évoque à
travers une profusion de publications, de conférences et de déclarations dont
la rationalité est plus que douteuse. C’est donc avec un groupe d’agronomes chevronnés,
dont la plupart comptabilisent plus de 40 années d’expériences à tous les
niveaux de la chaine, que nous nous sommes attelés à rédiger cet ouvrage
collectif qui retracera la longue et séculaire pratique agricole des paysans
Algériens, depuis les premiers balbutiements du néolithique jusqu’à l’avènement
de l’irrigation localisée, des engrais solubles, des pépinières de plants
maraichers et des cultures d’algues qu’un opérateur avisé est en train de
mettre en place dans ses fermenteurs de la plaine de la Mekerra. L’ouvrage
s’appuiera autant que faire se peut, autant sur des expériences abouties sans
pour autant négliger les échecs avérés. Il se ponctuera par l’esquisse de ce
que devrait être l’agriculture algérienne de la prochaine décennie. Les
adaptations, voire les changements qui sont suggérés participent d’un bon sens
et d’une réelle connaissance de nos forces et
faiblesses. Cette échéance est importante à plusieurs titres. Le pays,
en dépit des discours redondants sur la nécessaire sécurité alimentaire
continue de consacrer plus de 60 milliards de dollars à l’importation de biens
de consommation, dont plus de 10 Mds vont à la seule facture alimentaire ;
ceci grâce à une embellie financière que procure l’exploitation soutenue –
déraisonnable ?- des hydrocarbures. Une ressource naturelle dont
l’épuisement est acté.
En dépit des divergences sur les réserves, il apparaît
de manière irréfutable que le recours à l’exploitation du gaz de schiste – avec
les risques sur l’environnement et la destruction des précieuses nappes
aquifères que cela ne manquera pas d’entrainer- n’est qu’un palliatif
incertains ; c’est pourquoi, il apparaît la nécessité d’une réflexion
sereine sur les rôles des agriculteurs et des techniciens dans la mise en place
progressive d’une autre démarche qui tienne compte à la fois de nos
potentialités connues et méconnues, que recèle notre agriculture. Ceci ne
pourra se faire sans une réappropriation par l’état de ses terres les plus
fertiles dont la nation aura hérité suite à l’accession du pays à
l’indépendance qui a provoqué le départ synchronisé des anciens colons. Terres
qui furent versées au domaine public à travers la promulgation, dès 1963, des
textes portant nationalisation des terres agricoles. Un domaine de plus de 2
millions d’hectares, dont une grande partie est actuellement codifiée par un statut
hybride qui ne permet toujours pas une exploitation rationnelle, éloignée de
tout dogmatisme de façade, d’une ressource considérable qui est largement mal
exploitée et trop souvent sous exploitée. Héritage légitime d’un système
séculaire d’exploitation collective, ces terres furent l’objet d’un séquestre
de la part de la puissance coloniale. Une exploitation qui fera la part belle à
une économie de type colonial, qui, profitant d’un soutien généreux du trésor
public français, imposera un panel de cultures qui feront le bonheur des
exploitants pieds noirs, au détriment de l’agriculture métropolitaine et de
celle indigène. Cette dernière se caractérisant – et ce à travers les siècles-
par une diversité et une ténacité qui fera souvent les beaux jours des
puissances coloniales, depuis l’antique Rome, jusqu’à la colonisation française
en passant par l’empire ottoman qui prépara avec abnégation et régularité la
colonisabilité du Maghreb au début du XIXème siècle. La déferlante
phylloxérique qui emporta le vignoble hexagonal à la fin du 19ème
siècle sera largement mise à profit par la paysannerie pied-noir pour imposer
un renforcement sans précédent de la sphère viti-vinicole,au point où entre les
deux guerres, l’Algérie parvenait à écouler sur le marché Français, plus de 22 millions
d’hectolitres de vins, sans parler de quelques 600.000 tonnes de produits
agricoles et plus de 150.000 tonnes d’agrumes, dont la fameuse clémentine, sans
doute la première variété apyrène au monde que l’on doit à la perspicacité d’un
fellah indigène, contrairement à la légende largement partagée qui en attribue
la paternité à un religieux de la région de Misserghin. C’est aussi pour
rétablir l’histoire des réalisations agricoles
de ce pays que cet ouvrage collectif devait paraître.
Aziz MOUATS
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