jeudi 27 janvier 2011

L'Algérie est partout, le tribalisme aussi....

 Ammi Salah, un authentique combattant vient de faire son dernier voyage. Il est parti sur la pointe des pieds comme le font les hommes honnêtes et les combattants authentiques. Comme j'étais très proche de lui, mais pas seulement, j'ai eut le temps, à chaque fois que je revenais à Skikda, de faire un brin de causette avec lui. Ce qui me permet de rappeler ceci:
Pendant les premiers mois de la guerre d'indépendance, tout juste après l'insurrection du 20 aout, Salah Mouats est envoyé porteur d'un message de Ziroud Youcef, responsable de la wilaya II ( Nord Constantinois) à Mostéfa Benboulaïd, responsable de la wilaya I ( Aurès Nemencha). Message par lequel le premier demandait au second de lui venir en aide par l'envoi d'armes pour ses combattants. Une fois en face de Si Benboulaïd, Salah lui remet le message et Ben Boulaïd lui demande de le lire, ce qu'il fit. Puis, il ordonna au groupes venus de la wilaya II de repartir avec un petit cadeaux, mais il ordonna à Salah de rester auprès de lui.
- Mais, Ziroud Youcef m'attend, je ne suis que chargé d'une mission, donc je dois rejoindre mon poste, lui dira-t-il en substance.
 - Écris une lettre à Ziroud que je signerais dans laquelle tu lui dira simplement que c'est à ma demande que tu restes à mes cotés car j'ai besoin de combattants cultivés et dis lui ceci:
" H'na El Djazaier ou Themma el Djezaier"......
"Ici ( dans les Aurès) c'est l'Algérie et là bas (dans le Nord Constantinois) c'est l'Algérie! " .

A chaque fois que je me retrouve en face des adeptes d'un tribalisme éculé, indécent et indigne, je ne peux m'empêcher de raconter cet entretien. A chaque fois, je suis étreint par l'émotion, ce que la plupart de mes interlocuteurs ne comprennent toujours pas. Car l'anecdote n'est pas banale; elle donne une très haute idée de l'esprit patriotique de ceux sans qui l'Algérie serait encore une colonie. Avec ses indigènes, son deuxième collège, ses Bachagha et ses Caïds...
C'est pourtant lorsque le FLN, -le vrai, l'historique pas l'actuel ramassis de faux  chameaux à deux bosses-, était parvenu à tordre le coup aux tribalismes que le peuple de l'Algérie s'est enfin rassemblé autour du combat libérateur.
A la veille de lourdes échéances pour notre pays, il serait grand temps de s'inspirer de cette sentence de Ben Boulaïd, prononcée au fin fond des Aurès. Certainement entre 1955 et 1956, Ziroud Youcef étant mort au champ d'honneur en septembre 1956.


Par l'entremise de mon collègue et ami Khider Ouahab, chef du bureau El Watan de Skikda, voici un bref et dense papier à l'occasion de la mort de Salah Mouats.
A l'école du Béni Mélek, j'avais comme camarade de classe le fils d'Ali Abdennour. Turbulent garçon, aussi bagarreur que son défun père, il est le cousin germain de Kamel Louadi, actuellement professeur à l'université de Constantine. Kamel, si tu as des nouvelles de ton cousin, fais moi signe.

1 commentaire:

  1. Mon cher Aziz , le tribalisme et sa culture par la france, a fait des ravages en algérie , juste avant le début de la révolution ,et même pendant les premières années ,trés souvent attisé par la puissance colonisatrice.
    Il aura fallu l'intervention de nos glorieux combattants pour atténuer et bannir le fameux "chami chami ou baghdadi baghdadi". Bonsoir et au plaisir de te lire . laredj Ziane.

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