Une rencontre avec Salima Tayebi, l'épouse du défunt ministre de l'agriculture de Boumediène est forcément extraordinaire... celle de ce 22 juillet 2015 n'a pas dérogée à la règle...ici un bref compte-rendu qui sera intégré dans un livre en chantier consacré à ce couple détonnant qui pris naissance durant la guerre de libération et qui traversera les 50 années d'indépendance avec dévouement et impertinence...
Epuisé
par un mois de jeûne qui fut aussi besogneux que fructifère, je viens
de retourner de Sidi Bel Abbès…la chaleur caniculaire des berges
boueuses de la Mekerra ne m’ont pas dissuadé. Accompagné du boss
d’Ifriqia Univers qui est rentré dans ma vie par effraction, nous
sommes allés à la rencontre de Salima Tayebi/Dali Youcef qui revenait au
bled après un séjour imposé par des soins intensifs et complexes
auxquels elle ne peut accéder qu’à l’étranger. La veille, alors que je
venais de lui envoyer mon petit faire-part à l’occasion de la fin du
calvaire ramadanique, je reçois en retour un délicieux sms. Attentionnée
comme le serait une femme intelligente, douce, belle et affectueuses,
Salima qui fut ambassadrice lorsque « Nathalie » était encore dans ses
langes, m’indiquait avec cette brulante et infinie sagesse qu’elles nous
attendait pour la rituelle bise de l’Aïd…habituellement, ses sms
étaient partagés obstinément avec « Nathalie » et nous nous arrangions
alors pour y aller ensemble, moi portant les fleurs et elle le sourire…à
trois, nous asseyions dans ce minuscule salon qu’encombrent de toutes
parts les souvenirs ramenés de toute la planète…

... les photos
des enfants jaunies par le temps, les minuscules objets aux formes
délicatement dessinées par des artisans inconnus ou illustres, qui
sait ?...et ces livres entassés les uns sur les autres, attendant qu’une
main frileuse vienne en tourner les pages…et ces albums photos que je
feuillette avec frénésie et douceur…de peur de ne pouvoir les revoir une
autre fois….de peur aussi d’en oublier une que je pourrais regretter
plus tard. Et Salima avec ses beaux yeux bleus qui se démène avec
finesse et dans une subtile courtoisie pour nous faire gouter ses
confitures, ses gâteaux, son « thé au citron », la précision relève du
sacerdoce, tant mon amie tient à nous le rappeler aussi souvent que
possible….c’est aussi sa façon à elle de décliner en finesse ses
origines Tlemceniennes et aussi sa grande admiration non seulement pour
« Si Belhadj » ( Mohamed Belhadj Larbi Tayebi est le nom complet de l’ex
commandant du front Nord qui longe la frontière Algéro Marocaine durant
la guerre de libération) mais surtout de son beau père, El Hadj
Benkhedda, valeureux descendant de la tribu des Mehadja…
Un Etat Major itinérant

...c’est
lui qui décidera de l’installation du couple dans le pays des Béni Ameur
le jour du retour triomphal au pays, tout juste après l’indépendance. 0
sa belle fille, le rude fellah de la plaine fera un cadeau très
original à sa belle fille, une parcelle de terre achetée sur ses propres
deniers...Salima qui venait tout juste de fêter ses noces à Rabat
s’était alors arrangée pour troquer sa robe de jeune mariée contre une
tenue militaire….la photo qui éternise cet instant dégage une grande
fragilité….pourtant Salima n’en tire aucune vanité puisqu’elle a tenu à
préciser qu’elle n’a jamais été une moudjahida…là où d’autres se
seraient délecter de cette aubaine, Salima Dali Youcef, la tte frêle
épouse du commandant Belhadj se démarque sans égards devant la caméra
pour dire droit dans les yeux « non, je ne suis pas une maquisarde,
cette tenue c’était juste une extravagance de jeunesse » ! Pourtant,
durant toutes les années de guerre, en plein cœur d’Oujda, pas bien loin
du camp Kebdani, dans l’opulente villa des Dali Youcef, se trouvait les
locaux de l’Etat Major Général de l’ALN. Les militaires occupant le
premier étage et la famille Dali Youcef au grand complet le
rez-de-chaussée. Il est vrai que pour d’évidents impératifs
sécuritaires, les membres de l’EMG, Houari Boumediène en tête, ne
restaient jamais à plein temps dans cette demeure si chaleureuse et si
accueillante. Personne ne savait la durée de séjour, tant et si bien que
les militaires et officiers transitaient chez la plupart des grandes
familles algériennes vivant alors au Maroc. Celles d’Oujda plus particulièrement, à l’instar
des Bouabdellah qui possédaient aussi des fermes, mais aussi chez les familles fortunées de
Berkane et de Nadhor qui recevaient tour à tour les dirigeants de l’ALN…
Bonjour Monsieur,
RépondreSupprimerComment pourrait-on vous contacter?
Cordialement