samedi 6 avril 2013

L'ingérable abondance de l'eau


Avec la réception définitive de la station de dessalement et du système MAO, la région de Mostaganem se trouve dans une situation plus qu’enviable sur le plan de la disponibilité hydrique.

Désormais, avec le remplissage des barrages du Mao et de celui du Kramis, ceci à la faveur d’une pluviométrie très favorable, la wilaya de Mostaganem dispose de ressources suffisantes en vue de se tourner résolument vers l’agriculture irriguée. A ce titre, on apprend que la Direction des ressources hydriques est en train de concocter un projet de mise en valeur des terres qui devrait concerner 25 500 hectares. Ces terres agricoles s’étaleraient sur la plaine des Bordjia qui jouxte les marais de la Macta, de Bouguirat et de Mostaganem ainsi que Ouled Maallah, sur la berge droite du Cheliff, en amont du barrage de Béni Ifren qui est la pièce cardinale du système MAO, puisque c’est de là que sont prélevés, sur le cours du Cheliff, les 155 millions de m3 qui alimentent le système MAO.

Cette abondance de la ressource hydrique dans la wilaya de Mostaganem risquait de devenir ingérable, surtout que rien qu’au niveau de la station de dessalement, la production contractée entre l’opérateur espagnol et la société AEC s’élève nominalement à 200 000 m3/jour. De son côté, le système MAO, grâce à la station de traitement de Sidi Laadjel, est capable de livrer à la consommation humaine pas moins de 500 000 m3/jour. D’une capacité théorique de 45 millions de m3, le barrage du Kramis, au sud d’Aâchaâcha, permet à lui seul d’alimenter sans interruption les 300 000 habitants du Dahra.
Le reste de la population de Mostaganem, soit plus de 450 000 habitants, disposerait journellement de 700 000 m3 (dessalement + Mao), sans compter les 30 000 m3 traités au niveau de la station du Chélif qui prélève en principe l’eau du Chélif et du Gargar.Par ailleurs, le réseau des puits qui s’alimentait à partir de la nappe phréatique qui s’étend sous le plateau de Mostaganem, jusqu’à la lisière des Bordjias, permettait la mobilisation quotidienne de près de 40 000 m3/jour. C’est cette abondance qui devrait faire de la région une véritable éponge pour toute l’Oranie.

D’ailleurs, une grande partie de l’eau du Mao et de la station de traitement du Chélif continue d’alimenter la métropole oranaise. Mais avec l’entrée en production imminente de la méga station de dessalement de la Macta, d’une capacité de 500 000 m3/jour, la ville d’Oran et toute sa périphérie seront totalement autonomes pour l’AEP. C’est sans doute cette perspective qui aura incité les responsables locaux à trouver d’autres débouchés pour l’eau du plateau et des barrages du Chélif et du Kramis.

A ce titre, une superficie projetée de plus de 25 000 hectares à aménager, en vue d’y pratiquer de l’agriculture irriguée, n’est pas une mince affaire. Selon des spécialistes de la mise en valeur des terres, l’un des plus grands obstacles est la distribution équitable de l’eau qui nécessite une étroite contribution des agriculteurs, dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils cultivent à outrance l’individualisme. Cet autre spécialiste de l’irrigation met l’accent sur la nécessité de déterminer un plan de culture qui aille dans le sens des besoins de la population et des spécificités agronomiques de la région.
L’université, qui va bientôt se doter d’un centre de gestion de l’eau, ne serait pas de trop dans le processus engagé par la DRH en vue d’une mise en valeur pour laquelle elle n’est malheureusement pas outillée. A ce titre, un jeune agronome pointera du doigt les multiples entraves qui empêchent les fellahs du Chélif de disposer de l’eau des retenues collinaires érigées voilà une dizaine d’années dans la région.                                  

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