samedi 4 février 2012

Le 50ème anniversaire sur l'autre rive


Pendant que l'Algérie s'agrippe à confectionner le plus grand nombre de partis politiques de l'univers, c'est en France que le demi siècle d'une indépendance chèrement acquise met en place une série de manifestations qui feront certainement la part belle aux "Nostalgériques". Ce qui n'empêchera pas les authentique démocrates Français ainsi que les amis de l'Algérie d'y participer avec clairvoyance, rigueur et  perspicacité. Ci dessous, le programme de la LDH, section de Nice, haut lieu du néocolonialisme et de  la droite revancharde et ringarde...

L’indépendance de l’Algérie : manifestations multiples, mémoires croisées


article de la rubrique
les deux rives de la Méditerranée > cinquantenaire
date de publication : lundi 30 janvier 2012



C’est parti pour commémorer le 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. C’est parti mais de ce côté-ci, en France, en attendant qu’Alger se souvienne que c’est bien [aux] Algériens, de marquer cet événement et de procéder à un bilan critique des 50 dernières années.
[Mis en ligne le 26 janvier 2012, mis à jour le 30]


Manifestations multiples et mémoires croisées

[ DonneTonAvis.fr, le 26 janvier 2012]

L’Algérie, son histoire, ses parcours récents sont au cœur de nombreuses rencontres, et il y a de tout dans ce foisonnement de commémorations. Il y a ceux qui fêtent la libération mais il y a, aussi, les nostalgiques qui donnent l’impression qu’ils espèrent encore reconquérir leur « terre perdue ». Evocations de quelques-unes seulement de ces rencontres, en attendant d’en présenter d’autres.
Paris, la capitale, n’a pas le monopole des manifestations du 50e. Sur deux jours – les 10 et 11 mars – à Nîmes, un colloque qualifié d’« historique » sera consacré à « la fédération de France du FLN, 1954-1962 ». Ce n’est pas une mais un collectif d’une dizaine d’associations qui ont l’initiative de cette rencontre : l’Amicale des Algériens du Gard, l’Association des Algériens du Languedoc-Roussillon et de l’Aveyron, l’Association républicaine des anciens combattants, Coup de Soleil Languedoc- Roussillon, France-El Djazaïr, France-Palestine Solidarité, Institut d’histoire sociale, CGT du Gard, Mouvement de la paix et solidarité 30. Ces acteurs s’attelleront, au cours de ce colloque de 2 jours, à faire le point de la recherche historique sur la présence du FLN sur le territoire français, aspect qui, disent-ils, « comporte encore de nombreuses zones d’ombre ».
Ali Haroun, Gilbert Meynier, Linda Amiri, Marc André, Emmanuel Blanchard, Didier Lavrut, Bernard Deschamps, Sylvie Thénault ou encore le sénateur Mostefa Boudina. Des conférences ouvertes à débats avec le public ponctueront ce colloque et traiteront, cela va de soi, du rôle de la Fédération de France du FLN et des spécificités de son combat, de la condamnation à mort des patriotes algériens et leur exécution par la guillotine dans les prisons françaises ou encore du collectif des avocats du FLN en France et des « itinéraires de groupes de choc entre la Wilaya III et la 8e Région militaire ». Un documentaire El Bi’r (Le puits) de Béatrice Dubell consacré à des récits d’engagements anticolonialistes à Lyon et notamment celui de l’abbé Carteron sera projeté aux participants en présence de la réalisatrice. Par ce colloque, les organisateurs veulent « contribuer à éclairer, sur des faits essentiels, un moment de l’histoire des peuples français et algérien et favoriser ainsi les relations amicales entre l’Algérie et la France ».
Précédant cette rencontre et dans le même esprit, la section de Nice de la Ligue des droits de l’Homme tiendra un colloque le 11 février prochain intitulé « Algérie 1962 : pourquoi une fin de guerre si tragique ? » Les conférences inscrites à ce colloque ne manquent pas d’intérêt et les questions sont probablement pour la première fois posées aussi clairement. Ainsi, l’historien Gilles Manceron démarrera la rencontre en s’interrogeant « Pourquoi une issue comme en Afrique du Sud n’a-t-elle pas été possible ? » Il sera suivi par Jean-Pierre Peyroulou, docteur en histoire, qui traitera de « la violence des ultras de l’Algérie française de 1945 à 1962 ». Cette « Fin de guerre vue par les Algériens » est ce à quoi le sociologue et universitaire algérien Abdelmadjid Merdaci consacrera son intervention. La question des mémoires occupera la seconde partie de cette journée. L’Historien Yann Scioldo-Zûrcher s’interrogera si « l’histoire des rapatriés d’Algérie et la mémoire des pieds-noirs sont-elles compatibles ? ». Quant à Benjamin Stora, il évoquera « les mémoires blessées de la guerre d’Algérie ».
Les journalistes ne sont pas en reste. Ainsi, Pierre Daum, auteur de Ni valise ni cercueil aux éditions Actes Sud, un livre qui remet les pendules à l’heure, consacrera justement son exposé à « Ces Européens restés en Algérie après 1962 ». Et pour clore ce colloque, une table ronde dont le thème se veut résolument optimiste portera sur « France-Algérie, l’avenir se construit déjà ». Son modérateur, notre confrère Hassane Zerrouky, sera entouré de Fatima Besnaci-Lancou la présidente de l’association Harkis et droits de l’Homme ; de Jean-François Gavoury, président de l’Association des victimes de l’OAS, et de Jacques Pradel de l’Association des pieds-noirs progressistes et de leurs amis. Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, clôturera le colloque. C’est de mémoire aussi qu’il sera question dès cette fin de mois de janvier. Le 31 janvier à Paris, au théâtre de Chaillot, le journal en ligne Mediapart organise une rencontre intitulée « Mémoires franco-algériennes : 50 ans ». La soirée animée par Edwy Plenel réunira Mehdi Lallaoui, président de l’association Au nom de la mémoire, Fatima Besnaci-Lancou, Florence Dosse et Benjamin Stora, ayant tous pour point commun, dit Edwy Plenel, « celui d’être des enfants de cette mémoire, harkis, pieds-noirs, indépendantistes et appelés ».
Comme chaque année, l’association Sortir du colonialisme organisera sa semaine anti-coloniale, qui sera en grande partie consacrée cette année au 50e anniversaire de l’indépendance algérienne. Dans ce cadre, du 23 février au 11 mars, au musée Montparnasse à Paris 15, de multiples manifestations seront consacrées à « La censure à l’époque coloniale ». Les visiteurs pourront ainsi voir des films d’époque censurés, des livres et autres documents interdits par le régime colonial.
Lundi 13 février 20h, théâtre de l’Odéon (Paris)

Pour le 50e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie
Soirée exceptionnelle Algérie(S) [1]

- Projection : Méditerranées, film d’Olivier Py (France, 2011, 32 min)
Réalisation et scénario Olivier Py, montage Lise Beaulieu, son Jean-Noël Yven
« L’ensemble de mon travail au cinéma comme au théâtre est une interrogation sur l’identité de « méditerranéen. » Olivier Py
Exhumés après vingt-cinq ans, des films 8 millimètres donnent lieu à une méditation sur le destin d’une famille et d’une génération. Méditerranées est une autofiction, l’histoire d’un couple, d’une famille, qui se confond avec l’Histoire de l’Algérie et de la France des années 1960, sur lequel Olivier Py porte un regard à la fois lucide et nostalgique.
- Spectacle : Le Contraire de l’Amour, Mouloud Feraoun, Journal 1955-1962 (Seuil, 1962)
avec Samuel Churin et Marc Lauras (violoncelle)
version scénique et mise en scène Dominique Lurcel
lumière Céline Juillard, scénographie Gérald Ascargorta, costumes Angelina Herrero

Cinquante ans plus tard, le Journal (1955-1962) de Mouloud Feraoun apparaît comme la lente érection du tombeau de toutes les illusions : celle du discours « civilisateur », celle de l’impossible entente, celle d’un avenir réconcilié. Mais aussi comme une formidable leçon de courage intellectuel, un garde-fou pour aujourd’hui face à la toute-puissance de l’irrationnel, une parole irréductible à toutes les langues de bois d’où qu’elles viennent, dressée face à tous les silences, toutes les zones d’ombre qui pèsent encore.
Nice, vendredi 10 février à 18h30
Le spectacle : Le Contraire de l’Amour, Mouloud Feraoun, Journal 1955-1962 (Seuil, 1962) sera également joué à Nice le 10 février, à 18h30, dans le cadre du colloque organisé par la Ligue des droits de l’Homme.
Forum des images

La guerre d’Algérie, images et représentations

Mardi 31 Jan 2012
  • 14h30 l Le Coup de sirocco d’ Alexandre Arcady
  • 16h30 l La Blessure, la tragédie des harkis d’ Isabelle Clarke et Daniel Costelle
  • 18h30 l La Question de Laurent Heynnemann En présence du réalisateur
  • 19h00 l Les pieds-noirs Conférence de Yann Scioldo-Zurcher Entrée libre
  • 20h30 l Algérie, histoires à ne pas dire de Jean-Pierre Lledo En présence du réalisateur
  • 21h00 l Les Oliviers de la justice de James Blue
Mercredi 1 Fév 2012
  • 14h30 l Peuple en marche de René Vautier
  • 16h00 l Cartouches gauloises de Mehdi Charef
  • 18h30 l En finir avec la guerre de Mehdi Lallaoui En présence du réalisateur
  • 19h00 l Les Algériens Conférence de Gilles Manceron Entrée libre
  • 20h30 l L’Ennemi intime de Florent-Emilio Siri En présence du réalisateur et de Patrick Rotman
  • 21h00 l Gamila l’Algérienne de Youssef Chahine
Jeudi 2 Fév 2012
  • 09h00 l “Guerre d’Algérie et médias” Journée d’études Entrée libre
  • 14h30 l Mon colonel de Laurent Herbiet
  • 17h00 l Paroles d’un prisonnier de l’ALN de Salim Aggar En présence du réalisateur
  • 19h00 l Transmission de la mémoire, écriture de l’Histoire Table ronde Entrée libre
  • 21h00 l La Chine est encore loin de Malek Bensmaïl

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