dimanche 12 novembre 2017

Césures Mostaganémoises




Les blessures d’aujourd’hui sont les cicatrices de demain...

Comme il fallait s’y attendre, les élections locales sont mises à profit pour remettre au cœur de la Cité la notion de citoyenneté. Rien que de plus normal.  Une belle occasion pour faire bouger les choses. Et surtout de mobiliser à nouveau la population autour de l’intérêt commun. Pour la grande majorité silencieuse, les jeux sont fait! Et c’est là que la chose ne semble pas évidente pour tout le monde. L’observateur avertis aura noté une relative mobilisation d’une frange de la société qui était jusque-là confinée à un rôle  de simple faire valoir. Ce soudain intérêt pour la chose publique a quelque chose de réjouissant. Car il devait à mon humble avis susciter l’engouement de la population. Mais pas seulement ! Seulement voilà, les enjeux paraissent plus importants que les défis. Résultats des courses, plusieurs listes se sont formées au grès de sensibilités. Ceci s’est traduit très vite et à notre grand désappointement, par un début de déchirement de la société civile. Du moins celle qui s’exprime à travers les réseaux sociaux. Puis, ces petites querelles se sont vite transformées en joutes électorales. On serait tenté de jubiler. Voir émerger une telle vitalité, retrouver des noms de personnes des plus respectables se mêler à la foule et engager les débats est assurément le signe d’une grande vitalité que nous étions nombreux à appeler de nos vœux. Mais cette embellie démocratique s’est vite engagée dans une voie qui nous parait dangereuse. Pour les Mostaganémois de cœur, il est malheureux de voir des amitiés et des alliances anciennes, que l’on croyait vigoureuses, se déliter, s’atomiser et  plus grave encore, s’affronter en des joutes qui ne présagent rien de bon. Le constater et se taire n’est pas une bonne posture. D’abord parce qu’il s’agit pratiquement d’affaire de famille ! Le bon sens paysan exige de nous de rester à l’écart. Mais la raison nous incite à tirer la sonnette d’alarme. Libre à chacun des protagonistes de s’en inspirer ou de la rejeter d’un revers de la main, notre démarche était necessaire. C’est tellement plus facile. Et puis, certains ne se priveront pas de dire « de quoi je me mêle ? »…Oui ! de quoi je me mêle ? Contrairement à ce qui était attendu, Mostaganem c’est certes d’abord la cité des « Mostaganémois de souche » ! Mais ce raccourcis n’empêche pas ceux qui habitent cette ville -et qui sont habités par cette ville- depuis des lustres d’avoir un droit de regard. Parce que nous sommes tous logés à la même enseigne et la plupart d’entre nous, à des degrès divers, ont participé à la fois à l’essor de cette ville et de sa région mais également, parfois par fainéantise, à son déclin. C’est à ce titre qu’il nous parait urgent de dire que nous aussi avons notre mot à dire. Et contrairement à ceux qui se sont accaparés la toile pour déverser une inimitié incontrôlée, nous voulons leur rappeler que le 23 novembre, c’est Nous les anonymes et laissés-pour-compte qui allons voter. Et que vos querelles sont indignes et contre productives. Car le soir du scrutin, ce sont ces candidats qui seront appelés à siéger ensemble. Et à gérer Notre Cité ensemble. Alors de grâce oubliez vos querelles et surtout retrouvez la raison…ceux qui gèreront la cité et la wilaya sont sur ces listes de candidatures et nulles parts ailleurs.  Le mode de scrutin est à ce titre implacable. Je sais parfaitement que dans les coulisses il y a des intérêts sous-jacents. Je ne suis pas suffisamment naïf pour voir qui tire les ficelles et qui fait tout pour que demain il puisse accéder à la manne.  Mostaganem tient dans un mouchoir de poche. Personne n’est dupe, il y a encore de quoi boire et manger. Et ce sont ses râteliers bien garnis qui attirent les prédateurs. Voir des amis au dessus de tous soupçons se prêter à ce jeu de massacre est à tout le moins incongrus, voire choquant. Revenons à plus de civilités et à plus Hadaritudes, c’est bien plus convenable et surtout bien plus conforme à l’idée que je me suis toujours fait de mes amis Mostaganémois. Que cesse la haine et que les regards se tournent vers un avenir dans l’union et dans la convivialité. Transformez vos invectives en joutes citoyennes. Tous le monde y gagnera…Tigditt, le cœur battant de la cité,  vaut bien une politesse, à défaut d’une caresse !

Mostaganem le 12 novembre 2017
Aziz Mouats

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