Prix
du livre anticolonial 2015
Olivier
Le Cour Grandmaison
L’Empire des hygiénistes
Vivre aux colonies
À la fin du XIXe siècle
et au début du XXe, la majorité des responsables politiques souhaitent
transformer les colonies françaises en territoires sûrs et prospères vers
lesquels convergeront hommes et capitaux.
L’avenir semble radieux,
celui de la République impériale aussi ; les réalités le sont moins.
Soldats, fonctionnaires et colons meurent en masse au cours de désastres qui
n’étonnent guère les médecins.
Ces derniers savent
l’insalubrité du climat, la corruption des sols et des eaux, la
virulence des maladies tropicales qu’aggravent la précipitation des
gouvernements et le conservatisme de la hiérarchie militaire. Guérir ?
Eu égard aux moyens de
l’époque, la réalisation de cet objectif est très incertaine. Il faut donc
prévenir de toute urgence pour assurer la sécurité sanitaire des Français
expatriés et les « faire vivre » aux colonies.
Des praticiens nombreux
et célèbres se mobilisent pour relever ces défis grâce au développement d’une
hygiène exotique conçue comme une science pratique et totale. Leurs
prescriptions s’étendent à tous les registres de la vie : sexualité
interraciale et conjugale, organisation d’une journée type adaptée aux
variations de température, alimentation et boisson, vêtements et couvre-chefs,
villes et maisons coloniales, division raciale du travail entre Blancs et
« indigènes ».
De même, sont ainsi
justifiés le travail forcé imposé aux autochtones et le maintien de l’esclavage
domestique dans l’Afrique française, malgré les protestations de Victor
Schoelcher au Sénat en 1880. S’appuyant sur
des sources nombreuses et parfois négligées – traités, manuels, romans…-,
Olivier Le Cour Grandmaison reconstruit cette histoire complexe avec finesse en
analysant les enjeux multiples liés à ces questions.
Olivier Le Cour
Grandmaison enseigne les sciences politiques et la philosophie politique à
l’université d’Évry-Val-d’Essonne. Il a notamment publié : 17 octobre 1961 : un crime d’État à
Paris (collectif, La Dispute, 2001), Haine(s). Philosophie et politique,
avant-propos d'Etienne Balibar, (PUF, 2002), Coloniser. Exterminer. Sur la guerre et l’État
colonial (Fayard, 2005), La
République impériale. Politique et racisme d’État (Fayard,
2009), De l’indigénat. Anatomie d’un « monstre »
juridique : du droit colonial en Algérie et dans l’empire
français (Zones/La Découverte, 2010).
Service
de presse
Marion Corcin - 01 45 49 82 31 - mcorcin@editions-fayard.fr
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Bonsoir.
RépondreSupprimerTout d'abord , toutes mes félicitations à Mr Olivier Lecour Grandmaison , que j'ai eu l'immense plaisir de rencontrer ,grâce à mon ami Aiz Mouats.
C'est à l'université de Mostaganem, il était venu donner une conférence sur les évènements survenus un 17 octobre 1961 à Paris.
Ce jour là , j'ai pu aussi rencontrer Moh Clichy , acteur lors de ces tragiques évènements.
La distinction qui vient de lui être décernée , est bien méritée .