A la veille de l’arrivée en Algérie du juge
Trévidic, des évènements surprenants et graves se sont produit dans mon pays.
Encore une fois la relation privilégiée qui nous lie à la France vient de s’enrichir
d’un nouveau cadavre. Venu pour assouvir sa passion de la montagne, Hervé
Gourdel s’est retrouvé par hasard devant ses bourreaux, au fin fond du Djurdjura.
Il faut dire que le pauvre malheureux aura prêché par naïveté. Sinon comment
expliquer que ses hôtes soient parvenus
sans aucune peine à le mettre hors de portée des services de sécurité algériens
pour l’installer avec une déconcertante nonchalance, dans la gueule du loup
djihadiste ? Cette escapade tragique mettra du temps à dévoiler tous ses
secrets tant la manœuvre parait cousue de fil blanc. D’abord à cause du lieu,
un maquis persistant truffé d’égorgeurs avides de sang, largement soutenus par
une idéologie extrémiste et fiancé en sous mains par des régimes arabes dont le
moins qu’on puisse en dire c’est qu’ils sont la quintessence de l’autocratie
doublée d’une doctrine moyenâgeuse et qui
ne lésinent sur aucun moyen pour nourrir et entretenir un islamisme des plus
barbares. Puis il y a cette terrible coïncidence à double entrée. D’un coté, la
France socialiste qui engage son aviation pour détruire des sites névralgique
du Nord de l’Irak, sensés abriter des caches ou des dépôts de munitions de
DAESH. Dont une grande partie, de fabrication française, un autre malheureux
hasard, n’est-ce pas ? De l’autre, cette randonnée sanglante intervenant
au moment où les islamistes avaient entamé un bras de fer avec l’occident, bars
de fer qui se monnayait en nombre de têtes coupées. D’aucuns se
sont demandé si l'ambassade de France a été informé par Hervé
Gourdel de son déplacement dans une zone à haut risque, comme pour tout
touriste occidental qui souhaite se rendre dans une zone à grand risque. La
question est très pertinente et à l’évidence la réponse est négative. De leurs
cotés, les services de sécurité algériens ont-ils été sollicités ? La
réponse qui s’impose est non, car je vois mal ces services agir avec
désinvolture, incontestablement, ils auraient dissuadé, et probablement empêché
le groupe d’aller se fourrer dans ce massif tous le monde connaît l’extrême dangerosité.
Les autorités algériennes étaient elles
au courant du déplacement? Certainement pas, elles l'auraient dissuadé voir empêché
d'aller Hérvé Gourdel de faire de la randonnée. On peut faire un tas de griefs
aux autorités algériennes, mais certainement pas celui d’avoir caché ou
minimisé l’extrême dangerosité de la montagne Kabyle et d’une grande partie de
l’extrême sud.
Des guides troublants...et intéressés?
L’Algérie n'a jamais
caché que la région montagneuse de Kabylie, comme le Sahara, est dangereuse
pour les rares touristes occidentaux. Le chaos libyen en plus de celui du
Sahel, les criminels extrémistes ont beaucoup de moyens quand ils veulent faire
parler d'eux. Alors à qui la faute si ce sympathique guide de montagne s’est
retrouvé nez à nez avec un groupe affilié à DAESH ? Apparemment, il ne
doit en vouloir qu’à lui-même et à ses amis qui l’avaient accompagné et dont
les rôles dans cette ténébreuse affaire méritent d’être expertisés à la loupe.
Ceci étant dit, il va falloir aussi parler du contexte ayant aboutis à cette
décapitation, la huitième après celle des moines de Tibhirine. Hervé Gourdel
serait-il le 8ème ? Il faut demander au juge Trévidic qui était
attendu en Algérie, car il ne fait aucun doute que c’est lui qui sera chargé de
l’enquête pour la justice française qui vient d’ouvrir une instruction pour
enlèvement et assassinat. Ce cadavre du montagnard Niçois va venir assombrir
les relations entre la France et l’Algérie, comme si elles en avaient besoin. Car
si mon pays ne peut se dérober à ses responsabilités, il serait injuste et
surtout illogique de disculper le pouvoir Français. Après Sarkozy et l’affaire libyenne
dont on sait ici qu’elles en furent les conséquences terribles sur la sécurité
de l’Algérie et consubstantiellement dans le Sahel. On est stupéfait de voir
combien l’arrivée aux affaires de François Hiollande n’ strictemnt rien echangé
quant aux implications de la France dans la lutte contre les groupes armées
islamistes mais aussi contre certains états. N’oublions pas, il ya à peine 13 mois,
en pleine canicule, François Hollande préparait avec le plus grand soin une
attaque frontale et directe contre la Syrie de Assad. Seule la défection de
dernière minute de Cameron et surtout d’Obama l’en avait dissuadé. Pourtant,
une année plus tard, alors que la France vient d’entre dans la guerre en Irak
et au Kurdistan, c’est ce même Hollande,
parfaitement aiguillé par Laurent Fabius qui refuse de poursuivre avec ses
Mirages, ces mêmes djihadistes lorsqu’ils passent la frontière syrienne…et le
droit d’ingérence, inventé par Kouchner, un autre socialiste Français, qu’en
fait-on à l’Elysée et au quai d’Orsay ? et quoi dire et quoi faire lorsqu’est
posée la question des soutiens dont bénéficie DAESH ? La France, s’aplatissant
derrière les USA, en oublie même que ce sont les régimes dictatoriaux de l’Arabie
Wahhabite et du Qatar, là d’où décolle les mirages Français pour aller
bombarder DESH…sur le territoire Irakien….exclusivement…Très curieux ce
comportement consistant à faire l’impasse sur des régimes arabes dont la
compromissions avec l’islamisme est un secret pour personne…où est la faille ?
Encore heureux que ce matin, sur RTL Jean Yves Le Drian s’est laissé allé à ouvrir
une brèche…déclarant que les attaques en Syrie n’étaient plus tabous…et que la
question méritait d’être posée. Au meme moment, David Caméron, suite aux
attaques US sur la Syrie et ses installations pétrolières, déclarait avec
assurance que l’Iran devenait incontournable dans l’équation moyen orientale.
Rien que ça ! faire revenir dans la cour le grand ayatollah !
Les amitiés douteuses de la France
Il
fallait le faire et le pragmatisme anglais a prévalu…la question n’est point
anodine, car le retour à la table des négociations de l’Iran va surtout faire
réagir Israel….tient on l’avait oublié celui là ! Pourtant c’est la
position de cet état belliqueux qui cause le plus de tort à la diplomatie
Française. En effet, l’alignement de Paris sur les thèses de Tel Aviv n’a
jamais atteint ce degré de mimétisme, voire de soumission. Pour les faucons israéliens,
soutenus sans ménagement aucun par la France de Fabius, de Valls et de Hollande…la
seule évocation de Téhéran suffit à soulever toutes les haines de l’univers.
Parfois il suffirait de presque rien pour perdre le sens de la raison…que les
socialistes français y trouvent leurs comptes, rien d’anormal, mais que la France
s’y plonge toute honte bue et sans aucune retenue, voilà qui peut surprendre…car
dans les relations internationales, seul compte l’intérêt de chaque nation.
Dans cette affaire qui se met en place au proche orient, avec comme
perspectives d’autres déconvenues, d’autres attaques aériennes et bientôt une présence
au sol, on se demande où sont les intérêts bien compris de la France ?
surement en soutenant aveuglement le gouvernement sioniste d’Israël, ni à
fortiori en faisant l’impasse sur les véritables sources du mal que sont le
Qatar et l’Arabie salafiste…deux pays qui ont de bonnes raisons de craindre une
remontée en puissance de l’Iran…et de ses alliés en Irak et en Syrie…A trop
regarder du coté de Tel Aviv, Paris en risque un enlisement aux conséquences
gravissimes. Si la mort tragique et inutile du guide Hervé Gourdel devrait
servir à réveiller les consciences françaises, elle n’aura pas été inutile…et
ça, Cameron, le premier ministre britannique semble l’avoir compris ! Tout
comme Obama qui sait pour l’avoir vécu qu’il ne sert à rien d’utiliser les
rames les plus sophistiquées, d’engager les jeunes soldats, dans des pays où règne
la terreur et la dictature, car ce sont là les deux terreaux sur lesquels se
reproduisent les extrémismes et développe la haine.
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