Les révélations d’Algérie News, le quotidien bilingue de H’Mida El Ayachi,
viennent à point nommé pour rappeler que sans les luttes de clans, rien ne se
fait dans ce pays. Au moment où de sérieux bruits de bottes nous parviennent
des frontières sahariennes, le pays tourne ses regards vers un contre feu qui
sent à mille lieues la manipulation. Ce qui ne veux pas dire qu’il n’y a pas de
fumée sans feu, les révélations d’Algérie News ne constituent nullement un
scoop, comme on voudrait le faire croire…H’Mida Ayachi apporte d’autres
éléments d’informations…ni plus ni moins…c’est seulement le choix du moment et
du journal qui devrait nous interpeller. Qui mieux qu’Abed Charef, redoutable
routier de la presse, pouvait nous éclairer davantage ? Voici sa chronique
disponible sur le site La Nation….à lire et à mettre au chaud, l’Eté ne fait
que commencer et il va être très long…jusqu’au printemps 2014…la neige précoce qui
vient d’habiller les Djebel Aïssa et Mekheter, qui enlacent Aïn Sefra, n’y
pourra rien…dans les hautes sphères de la république, c’est la canicule assurée,
combien même c’est un ancien ministre de l’eau qui est installé au poste de pilotage
du palais du gouvernement…L’affaire Ghoul et Belkhadem font partie intégrante
du réchauffement climatique, elles annoncent des tempêtes, des ouragans, quelques
cyclones et peut être même un Tsunami…à l’Algérienne bien entendu…surtout que
pour les démentis, vous avez vu la geste ample de Ghoul sur EnNahar TV…la
chaine de qui vous savez…c’est dire notre accablement…face à l’inertie de
façade…
Boussayar
Règlements de compte autour
d’un cadavre
Abed Charef
Mercredi 14 Novembre 2012
Nouveau scandale. Des personnalités de haut rang mises
en cause dans des affaire de commissions. Mais le pays continue de fonctionner
comme si de rien n’était.
1. Journalisme d’investigation
Les révélations sur des affaires de pots-de-vin, publiées cette semaine par le quotidien El-Djazaïr News, réconcilient avec le journalisme, le vrai. Celui qui promet de s’attaquer aux puissants, de ne jamais céder face aux détenteurs du pouvoir et de l’argent ; un journalisme qui a pour seul crédo la recherche de la vérité, indépendamment de celui à qui elle profite ou à qui elle peut causer du tort. Ce journalisme a disparu d’Algérie, au profit d’un autre exercice, très approximatif, qui ignore les règles les plus élémentaires du métier. Il ne s’agit pas de nostalgie, ni d’une quelconque volonté de revivre un passé qui, du reste, n’existe pas, car la presse algérienne n’a jamais été libre et professionnelle sur une durée suffisamment longue pour en faire un repère.
Non, il s’agit seulement d’un constat. L’Algérie ne s’est pas adaptée aux médias modernes, et les médias n’ont pas suivi l’évolution qui est en train de bouleverser le monde de la communication dans le monde entier. L’Algérie est d’ailleurs dans un bel anachronisme, avec ses chaines de télévision privées non déclarées, ses monopoles sur la publicité dans un marché supposé concurrentiel, et son niveau professionnel proche de zéro dans nombre de médias.
Dans un tel paysage, le travail effectué par El-Djazaïrs News, avec des révélations précises, étayées par des documents, mettant en cause des hommes politiques puissants, fait figure d’exception. C’est si rare dans un pays où la manipulation de la presse est un jeu si répandu qu’il en est devenu la règle. Mais hélas, ce que publie El-Djazaïr news ne relève pas du journalisme d’investigation. On est dans un mode totalement différent, qui se rapproche beaucoup plus de la guerre des clans et des règlements de compte.
Les révélations sur des affaires de pots-de-vin, publiées cette semaine par le quotidien El-Djazaïr News, réconcilient avec le journalisme, le vrai. Celui qui promet de s’attaquer aux puissants, de ne jamais céder face aux détenteurs du pouvoir et de l’argent ; un journalisme qui a pour seul crédo la recherche de la vérité, indépendamment de celui à qui elle profite ou à qui elle peut causer du tort. Ce journalisme a disparu d’Algérie, au profit d’un autre exercice, très approximatif, qui ignore les règles les plus élémentaires du métier. Il ne s’agit pas de nostalgie, ni d’une quelconque volonté de revivre un passé qui, du reste, n’existe pas, car la presse algérienne n’a jamais été libre et professionnelle sur une durée suffisamment longue pour en faire un repère.
Non, il s’agit seulement d’un constat. L’Algérie ne s’est pas adaptée aux médias modernes, et les médias n’ont pas suivi l’évolution qui est en train de bouleverser le monde de la communication dans le monde entier. L’Algérie est d’ailleurs dans un bel anachronisme, avec ses chaines de télévision privées non déclarées, ses monopoles sur la publicité dans un marché supposé concurrentiel, et son niveau professionnel proche de zéro dans nombre de médias.
Dans un tel paysage, le travail effectué par El-Djazaïrs News, avec des révélations précises, étayées par des documents, mettant en cause des hommes politiques puissants, fait figure d’exception. C’est si rare dans un pays où la manipulation de la presse est un jeu si répandu qu’il en est devenu la règle. Mais hélas, ce que publie El-Djazaïr news ne relève pas du journalisme d’investigation. On est dans un mode totalement différent, qui se rapproche beaucoup plus de la guerre des clans et des règlements de compte.
2. Guerre des clans
C’est donc vers la guerre des clans qu’il faut se retourner pour trouver
une explication à ces révélations selon lesquelles M. Amar Ghoul aurait touché
des commissions dans le contrat sur l’autoroute Est-Ouest, alors que M.
Abdelaziz Belkhadem, patron du premier parti du pays, ancien premier ministre,
considéré comme proche du président Abdelaziz Bouteflika, serait intervenu pour
qu’un contrat soit accordé à une entreprise qui n’aurait pas dû l’obtenir. M.
Ghoul a affiché son ambition pour la présidentielle de 2014. M. Goul a,
également, créé un nouveau parti, dans lequel il a attiré une partie de
l’encadrement de son ancien parti, Hamas, et affiche des ambitions de plus en
plus grandes. Est-ce une manière de les rappeler à l’ordre ? De les
ramener sur terre, alors qu’ils semblaient partis pour tenter des aventures en
solo ?
Dans la rue comme dans les milieux branchés, c’est ce qui se répète. Personne ne semble croire à un hasard, ni à l’existence d’un justicier masqué qui aurait décidé de balancer des politiciens ripoux. Partout, prime la théorie du complot. « Ils » ont décidé de sacrifier Amar Ghoul, « ils » ont décidé de griller Belkhadem, « ils » ont choisi de baliser le terrain avant que les choses sérieuses ne commencent, à l’approche de 2014. « Ils » ont décidé de griller tous les candidats alternatifs, pour qu’un quatrième mandat s’impose comme une évidence. Mais alors, ce serait quoi ce pays où un chef d’Etat, physiquement diminué, politiquement usé, qui a lui-même reconnu avoir fait son temps à travers sa célèbre formule « tab djenanani », ce serait quoi ce pays où un chef d’Etat reste éternellement au pouvoir non parce qu’il est le meilleur d’une compétition plus ou moins acceptable, mais parce qu’il réussit à éliminer ses adversaires ? C’est le signe d’un système politique mort.
Dans la rue comme dans les milieux branchés, c’est ce qui se répète. Personne ne semble croire à un hasard, ni à l’existence d’un justicier masqué qui aurait décidé de balancer des politiciens ripoux. Partout, prime la théorie du complot. « Ils » ont décidé de sacrifier Amar Ghoul, « ils » ont décidé de griller Belkhadem, « ils » ont choisi de baliser le terrain avant que les choses sérieuses ne commencent, à l’approche de 2014. « Ils » ont décidé de griller tous les candidats alternatifs, pour qu’un quatrième mandat s’impose comme une évidence. Mais alors, ce serait quoi ce pays où un chef d’Etat, physiquement diminué, politiquement usé, qui a lui-même reconnu avoir fait son temps à travers sa célèbre formule « tab djenanani », ce serait quoi ce pays où un chef d’Etat reste éternellement au pouvoir non parce qu’il est le meilleur d’une compétition plus ou moins acceptable, mais parce qu’il réussit à éliminer ses adversaires ? C’est le signe d’un système politique mort.
3. Un système mort
Il ne s’agit pas d’un système à l’agonie. Non, c’est un système mort. Qu’il
réussisse à s’imposer ne signifie pas qu’il est en vie, puissant, opérationnel.
Non, c’est un système mort, car il ne peut plus donner vie au débat politique,
aux idées, à la compétition. Il n’est plus capable de donner naissance à de
nouveaux leaders, à un nouveau personnel politique, à de nouveaux dirigeants.
C’est encore plus frappant encore dans le domaine économique. Un chef de
mission du FMI a déclaré, cette semaine, avec une certaine ironie, que
l’Algérie réalise une croissance « solide » à 2.5%, mais qu’elle
pourrait faire 6 à 7%, et que son potentiel devrait en fait lui permettre de
faire plus de dix pour cent. L’Algérie réalise une croissance économique qui
couvre à peine l’augmentation de la population, alors qu’elle pourrait avoir
une croissance « chinoise ». Pourquoi ? Parce que son système
est mort.
Une autre manière de le confirmer : des journaux publient des informations sur des affaires de corruption. La justice, autre institution morte, ne peut pas s’en saisir. Aucun procureur légalement compétent n’a annoncé avoir ouvert une information judiciaire. Et puis, nouveau séisme : un ancien ponte du régime est désigné membre d’un institut de lutte contre la corruption alors que sa fille et son gendre sont impliqués dans un énorme scandale.
On n’est plus dans le journalisme, dans la guerre des clans. On est face à un système mort, et qui risque d’emporter avec lui un pays.
Une autre manière de le confirmer : des journaux publient des informations sur des affaires de corruption. La justice, autre institution morte, ne peut pas s’en saisir. Aucun procureur légalement compétent n’a annoncé avoir ouvert une information judiciaire. Et puis, nouveau séisme : un ancien ponte du régime est désigné membre d’un institut de lutte contre la corruption alors que sa fille et son gendre sont impliqués dans un énorme scandale.
On n’est plus dans le journalisme, dans la guerre des clans. On est face à un système mort, et qui risque d’emporter avec lui un pays.
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