Voici quelques extraits de la longue et très instructive interview de Nordine Boukrouh à TSA. Morceaux choisis afin de marquer les jalons de ce que sera ou ne sera pas notre pays. Une juste et judicieuse critique de l’absence de doctrine économique, ce que je ne cesse de déclamer depuis longtemps…le recours à des licences d’importation qui ne va rien régler du tout, bien au contraire, ça va accentuer les disparités et faire revenir les pénuries que nous avions connues sous Boumediène, Chadli et Zéroual…et alors sous Bouteflika c’est la panacée ? Oui et non. L’opulence observée sur les marchés a aussi profité à quelques oligarques…les jeunes Algériens qui n’ont jamais connus cette situation vont tomber des nues…Comment vont-ils réagir lorsque le café va se retrouver à100 DA ? et lorsque le dentifrice sera rationné ? enfin, il ya le phénomène des migrants qui m’a permis d’alléger ma liste d’amis de tous les racistes…mais qui est un vrai problème économique et sociétal…lisez ces extraits pour vous faire une idée…de ce qui nous attend…si une autre gouvernance n’est pas appelée à la barre. Et le plus tôt possible…la thérapie Tebboune n’y suffira pas…surtout si elle se fait bloquer en cours de route comme ça semble etre le cas…
Extraits de l’interview de Nordine Boukrouh, qui est un homme
politique, il a été ministre et se réclame de la pensée rationnelle de Malek
Bennabi…ce qui n’est pas rien…il a aussi été ministre du commerce sous
Bouteflika…
·
L’argent
du pétrole
« La solution réside dans le changement de la perception de
ce que devrait être une nation, un État et une économie. Les idées avec
lesquelles est dirigée l’Algérie remontent aux années cinquante, tout autant
que les hommes qui les portent et qui sont toujours aux commandes. Ce n’est pas
une question de mesures techniques à suivre ou à remplacer, de savoir
économique, mais de vision du monde. Nous n’avons jamais eu d’économie,
mais seulement un tiroir-caisse où est placé l’argent du pétrole qu’une grand-mère
jette par volées quand il y en a beaucoup et serre contre son cœur quand il n’y
en a pas assez.
·
La réduction drastique des importations. Bonne ou
mauvaise idée dans le contexte actuel ?
Ce n’est ni un changement de politique économique, ni une idée, bonne ou
mauvaise, ni un sens de l’intérêt public, ni un acte de gestion, mais une
obligation, une contrainte, un réflexe naturel…. C’est une conséquence
inévitable d’une gestion épicière. Les recettes s’étant contractées, il faut
réduire les dépenses. C’est aussi bête que cela.
Il ne faut y voir ni bonne gouvernance, ni science, ni sagesse, ni sursaut
de conscience… C’est le degré zéro de l’intelligence, la
nécessité faisant loi.
·
Le phénomène
des migrants
Le facteur naturel, c’est bien sûr le réchauffement climatique qui
va faire disparaître des pays en entier et conduire leurs populations à
chercher l’asile et du travail dans les pays épargnés ou jugés riches.
Le facteur humain, ce sont les guerres et la mauvaise gestion
économique de pouvoirs illégitimes qui mènent des politiques de terre brûlée
pour demeurer à la tête de leurs pays sans égard pour leur sort et pour les
problèmes qu’ils créent aux pays de destination de leurs migrants illégaux.
Dans le premier cas, nous allons avoir affaire à des peuples sans
pays, et dans le second à des pays sans peuples. L’Algérie est exposée aux deux
périls : elle peut être envahie par des migrants venus du Sud, comme elle
peut voir ses propres « harragas » passer de quelques centaines
actuellement à des millions suite à la faillite économique qui nous guette et
au désordre qui s’ensuivra. Cent Tebboune n’y pourront alors rien !
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